Carl de Souza

Carl de Souza, photo © Thomas C. Spear Port-Louis, 12 janvier 2006

photo © Thomas C. Spear
Port-Louis, 12 janvier 2006

Carl de Souza naît le 4 mars 1949 à Rose-Hill (Île Maurice). Son enfance se passe dans douze endroits différents de l’île Maurice, suivant les mutations de son père, officier de police. Par ces nombreux déménagements, le jeune de Souza est amené à bien connaître toutes les parties de Maurice (et Rodrigues) : ses lieux, cultures et populations divers.

Il fait des études scientifiques anglaises, dont un diplôme B.S.C. en biologie (Londres) et un diplôme post-gradué en pédagogie. Par la suite, Carl de Souza enseigne la biologie, et dans la situation mauricienne, il le fait en deux langues : l’anglais (langue officielle) et le français (avec le créole, langue courante). Scientifique, il reste passionné de lecture de fiction, surtout en anglais ; certains auteurs « coloniaux » l’interpellent en particulier, et la littérature contemporaine plutôt que classique (Graham Greene, Somerset Maugham, par exemple).

Arrivé tard à l’écriture de fiction, dans les années 1980 Carl de Souza commence à écrire, en français, des nouvelles. « La Comète de Halley » reçoit le Prix Pierre Renaud à Maurice en 1986. En 1993, il publie au Serpent à plumes une autre nouvelle, « Le raccourci ». Dans son premier roman, Le Sang de l’Anglais, qui remporte le Prix de l’ACCT, le personnage principal se trouve en porte-à-faux entre deux communautés de l’île et tente de retrouver une filiation anglaise douteuse….

Son deuxième roman, La Maison qui marchait vers le large, qui est publié aux éditions du Serpent à plumes en 1996, parle d’un glissement de terrain à Port-Louis. De Souza s’intéresse à l’actualité de son pays : ainsi Les Jours Kaya ont pour cadre les émeutes de 1999 suite à la mort du chanteur Kaya et Ceux qu’on jette à la mer, son quatrième roman, retrace l’itinéraire d’immigrants clandestins qui font escale à Maurice.

En 1999 il publie un texte pour la jeunesse, La tififi Citronnelle: qui n’entendait que le vent dans les champs de cannes avec des illustrations de Danièle Hitié.

Carl de Souza vit au Mont Piton, terre de ses ancêtres et cadre de son sixième roman, L’Année des cyclones, paru en 2018. Il s’occupe du département d’Art et de Culture d’un grand groupe de compagnies.

– Thomas C. Spear


Oeuvres principales:

Romans:

  • Le Sang de l’Anglais. Paris: ACCT / Hatier, 1993.
  • La Maison qui marchait vers le large. Paris: Le Serpent à plumes, 1996, 2001.
  • Les Jours Kaya. Paris: Éditions de l’Olivier, 2000.
  • Ceux qu’on jette à la mer. Paris: Éditions de l’Olivier, 2001.
  • En chute libre. Paris: Éditions de l’Olivier, 2012.
  • L’Année des cyclones. Paris: Éditions de l’Olivier, 2018.

Nouvelles:

  • « La Comète de Halley ». L’Express (quotidien mauricien). 1986.
  • « La Raccourci ». Le Serpent à plumes 21 (automne 1993).
  • « Tamarin, prends la vague ». Maurice (Le tour de l’île en quatre-vingts lieux). Port-Louis: Immedia, 1994; La Revue Noire 16 (mars-avril-mai 1995).
  • « La Nouvelle des camphriers ». Le Serpent à plumes 30 (printemps 1996).
  • « Jack a dit ». Riveneuve Continents 10 (hiver 2009-2010): 171-178.

Théâtre:

  • La Maison qui marchait vers le large, mise en scène de Vincent Colin d’après le roman de Carl de Souza. Au Théâtre de la Tempête (à la Cartoucherie, Paris), mars-avril 2001.

Traduction par Carl de Souza:

  • L’Oiseau zombie, roman d’Ismith Khan, traduit de l’anglais (Trinidad) par Carl de Souza. Paris: Dapper, 2001.

Littérature pour la jeunesse:

  • La tififi Citronnelle: qui n’entendait que le vent dans les champs de cannes. Texte de Carl de Souza; illustrations de Danièle Hitié. Vanves / Port-Louis: Edicef / Vizavi, 1999.

Prix et distinctions littéraires:

  • 1986     Prix Pierre Renaud (Maurice), pour la nouvelle « La Comète de Halley ».
  • 1993     Prix de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), pour Le Sang de l’Anglais.
  • 1996     Prix des Mascareignes, pour La Maison qui marchait vers le large.
  • 1997     Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres (France).
  • 1999     Chevalier des Palmes académiques (France).
  • 2012     Prix fiction, Salon du Livre Insulaire, Ouessant, pour En chute libre.

Sur l’oeuvre de Carl de Souza:

  • Arnold, Markus. « Aventuriers picaresques et maisons en fuite: comment le roman mauricien dit-il le monde à travers le prisme du rire et du comique ».  Pou fé ri la boush/ Fer gagn riye ? Rires amères dans les littératures et productions filmiques réunionnaises et mauriciennes. Éds. Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo et Mar Garcia. Ille-sur-Têt: Editions K’A, 2013: 19-44.
  • Arnold, Markus. « Les univers étranges, intimes et violents de l’auteur mauricien Carl de Souza: un cas d’ ‘anti-tropicalisation’ du roman ». Les Lettres Romanes 68.1-2 (2014): 73-101.
  • Joubert, Jean-Louis. « Carl de Souza : dire l’errance identitaire ». Notre Librairie 146 (octobre-décembre 2001).
  • Leung, Cécile. « Le Modèle ambigu de l’interaction sociale au sein du microcosme mauricien dans La Maison qui marchait vers le large de Carl de Souza ». L’Océan Indien dans les littératures francophones. Sous la direction de Kumari R. Issur et Vinesh Y. Hookoomsing. Paris: Karthala / Réduit: Presses Universitaires de Maurice, 2001: 365-71.
  • Toorawa, Shawkat. « Is Multiculturalism Bad for Art? Carl de Souza’s La Maison qui marchait vers le large and the Mauritian City ». L’Esprit créateur 41.3 (2001).

Traductions:

in English:

  • Citronella, a story from Mauritius (texte de Carl de Souza; illustrations de Danièle Hitié). Achimota, Ghana: Africa Christian Press / Claremont, South Africa: New Africa Books, 2001.
  • Kaya Days. Translated by Jeffrey Zuckerman. San Francisco: Two Lines Press, 2021.

Liens:

sur Île en île:

ailleurs sur le web:


Retour:

Dossier Carl de Souza préparé par Thomas C. Spear

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mis en ligne : 19 août 2006 ; mis à jour : 28 novembre 2020