Beaubrun Ardouin

Beaubrun Ardouin

photo des archives du CIDIHCA, D.R

Alexis Beaubrun Ardouin est un historien, journaliste et homme politique haïtien. Fils d’Alexis Antoine Ardouin et de Suzanne Léger, il naît le 30 octobre 1796 dans la colonie de Saint-Domingue, précisément à Petit-Trou-de-Nippes, dans la partie sud de l’île.

En 1823, il épouse à Port-au-Prince, Jeanne-Elisabeth Bauché. De leur union naît un fils, Alexis-Alexis Émile Ardouin. En secondes noces, il se marie avec Henriette Jorans qui donne naissance à Charles Alexis Théagène, Marie Suzanne Edelmonde (née le 17 mars 1836 et morte 9 jours plus tard) et Éléonore Henriette.

Autodidacte, il manifeste dès son adolescence une vive passion pour la littérature française. C’est ainsi qu’il lit des auteurs tels Voltaire, Montesquieu et Rousseau. Il exerce tour à tour le métier de typographe, avocat au barreau de Port-au-Prince, Juge suppléant et commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince.

En 1832, il siège comme Sénateur de la République sous le règne du président à vie Jean-Pierre Boyer. Membre du Cénacle de 1836 fondé par Ignace Nau aux côtés de ses deux frères, Céligny et Coriolan, il fonde en 1842 le journal Le Temps dans lequel il publie des articles sur les questions politiques. En 1843, il est emprisonné à la chute du président Boyer. Relâché, on le retrouve au sein du Conseil des secrétaires d’État exerçant le pouvoir exécutif en 1845. Il occupe, par la suite, le portefeuille de Secrétaire d’État de la Justice et de l’Instruction Publique et des Cultes sous le gouvernement du général Jean-Louis Pierrot. En 1848, il devient Ministre d’Haïti près du gouvernement français. Démissionné de ce poste suite à l’exécution de son frère Céligny le 7 aout 1849, il accepte à nouveau le poste en 1859 après le départ de Faustin Soulouque.

En exil à Paris, il écrit les onze tomes de ses Études sur l’Histoire d’Haïti qui se veulent, selon les propos de l’historien de la littérature haïtienne Duraciné Vaval, « une œuvre de critique historique plutôt qu’une œuvre historique, à proprement parler ». Commencé en 1848, le premier tome ne paraît qu’en 1853 et le dernier en 1860.

Beaubrun Ardouin meurt à Port-au-Prince le 30 août 1865.

– Mirline Pierre


Oeuvres principales:

Essais et histoire:

  • Instructions sur le Jury. Port-au-Prince: Imprimerie du Gouvernement, 1829.
  • Géographie de l’Île d’Haïti précédée du Précis et de la date des événements les plus remarquables de son histoire. Port-au-Prince: sne, 1832; Port-au-Prince: T. Bouchereau, 1864.
  • Études sur l’Histoire d’Haïti (1789-1846). 11 tomes. Paris: Dezobry et E. Magdeleine, Librairies-éditeurs, 1853-1860; Port-au-Prince: Fardin, 2005 (en 3 volumes).
  • Études sur l’histoire d’Haïti, suivi de La vie du général J.-M. Borgella. (1855)
  • Abrégé de la géographie d’Haïti. Jacmel: Mme Samuel, 1881.

Sur l’oeuvre de Beaubrun Ardouin:

  • Middelanis, Carl Hermann. « Les mémoires fleurissent dans les lieux ruinés : Le voyage dans le Nord d’Hayti ou les paradoxes de l’historiographie d’une jeune nation ». Ethnologies 28.1 (2006): 99-118.
  • Pompilus, Pradel et Raphaël Berou. « Beaubrun Ardouin ». Manuel illustré d’histoire de la littérature haïtienne. Port-au-Prince: Henri Deschamps, 1961: 65-75.
  • Trouillot, Hénock. Beaubrun Ardouin, l’homme politique et l’historien. Port-au-Prince: sne, 1950.
  • Vaval, Duraciné. « Beaubrun Ardouin ». Histoire de la littérature haïtienne ou l’âme noire. Port-au-Prince: Fardin, 1933: 179-181.

Liens:

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Dossier Beaubrun Ardouin préparé par Mirline Pierre

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mis en ligne : 3 décembre 2020 ; mis à jour : 2 janvier 2021