Manno Ejèn

Manno Ejèn

photo © Carmelo Césard
Montréal, novembre 2019

Emmanuel Eugène dit Manno Ejèn, poète, nouvelliste et journaliste naît à Cuba de parents haïtiens le 2 juillet 1946. Élevé en Haïti, il commence à écrire très tôt et développe sa sensibilité envers la langue créole au point de se refuser d’écrire en français sous quelque forme que ce soit. Considérant que sa langue maternelle est le seul moyen de se créer une identité, de projeter « les échos lointains de son âme et de mieux parler à son peuple », il voue à cette langue un engagement total.

Manno Ejèn vit à Montréal où il s’est établi en septembre 1975, avec une période de retour en Haïti où il vit dans les années 1990.

En 1988, il publie son premier recueil de poèmes, Ekziltik (Exil Turc). En 2007 paraît Vwa Zandò (La voix des mystères), recueil de poèmes traduit par Rodney Saint-Éloi aux éditions Mémoire d’encrier. Selon son éditeur :

la voix des mystères, humanité reconquise des êtres déplacés, est une manière audacieuse de consigner la poétique de l’exil. Ces poèmes invitent au dialogue, au dépassement, au décloisonnement des imaginaires.

Quelques années plus tard, soit en 2013, paraît son texte Sezon Papiyon (Saison de papillon), un poème à la forme inédite, numéroté de 1 à 162, fondé sur une esthétique de l’éphémère et de l’instantané. Manno Ejèn inscrit à nouveau son ouvrage dans une tentative de (re)valorisation de la langue et de la culture créoles, contre toute attitude condescendante et dans la façon même de concevoir cette langue métissée comme une manière de vivre.

Manno Ejèn est membre du Mouvement créole haïtien et de la Société Koukouy. Il est lauréat du Prix Jacques Stephen Alexis de la nouvelle (1998) pour son texte De ti tou pou deklete lalin.

Ayant collaboré à plusieurs journaux dont Libète (Haïti, 1990-1996), Présence (Montréal, 1990), L’Objectif (Montréal, 1989) et choisissant d’écrire uniquement en créole comme acte identitaire, malgré son long vécu à Montréal, Manno Ejèn se définit comme un Créole-Québécois.

Manno Ejèn a également publié plusieurs articles sur la langue créole et collaboré à plusieurs anthologies.

– Jean James Estépha


Oeuvres principales:

Poésie:

  • Egziltik. Montréal: Edisyion Koukouy, 1988.
  • Vwa Zandò. Montréal: Mémoire d’encrier, 2007.
  • Aganmafwezay. Port-au-Prince: Presses nationales d’Haïti, 2008.
  • Sezon Papiyon. Montréal, sne, 2013.
  • Pwezi pou anwoule tan mwen. Montréal: Regwoupman Ekriven Kreyòl, 2019.

Nouvelles:

  • De ti tou pou deklete lalin. Port-au-Prince, sne, 1998.

Poèmes parus dans des anthologies:

  • « Lè yon flè dizè blese ». Randevou : Antoloji kreyòl Pwezi d Ayiti, textes réunis et présentés par Claude Pierre. Port-au-Prince/Montréal: Pleine Page/CIDIHCA, 2000: 60.
  • « Ayida ». Anthologie de la littérature haïtienne. Un siècle de poésie (1901-2001), sous la direction de Rodney Saint-Éloi, Georges Castera, Claude Pierre, Lyonel Trouillot. Montréal: Mémoire d’encrier, 2003: 220-224.
  • « E ti pwen tou piti sa ». Anthologie bilingue de la poésie créole haïtienne de 1986 à nos jours, sous la direction de Chantal Kénol, Jean-Laurent Lhérisson et Lyonel Trouillot. Arles/Port-au-Prince: Actes Sud/Atelier Jeudi Soir, 2015: 52-55.

Prix et distinctions littéraires:

  • 1967     Finaliste du concours de poesie Fête des mères, pour son texte Pitit se baton veyès.
  • 1998     Prix Jacques Stephen Alexis de la nouvelle, pour De ti tou pou deklete lalin.
  • 2005     Invité à la 7e édition du Festival littéraire international Métropolis bleu à Montréal.
  • 2005     Participation à l’Exposition littéraire permanente « La poésie prend le métro » à Montréal.
  • 2007     Invité à la 9e édition du Festival littéraire international Métropolis bleu à Montréal.

Sur l’oeuvre de Manno Ejèn:

  • Hyppolite, Michel-Ange. « La ‘Sosyete kokouy’ ci-devant ‘Mouvman Kreyol’ : historique et réalisations ». Études créoles 15.1 (1991).
  • Laroche, Maximilien. « Du poème à lire au poème à voir : Ekziltil ». L’Objectif (28 novembre-5 décembre 1990).

Traduction:

en français:

  • La voix des mystères (Vwa Zandò). Traduit par Rodney Saint-Éloi. Montréal: Mémoire d’encrier, 2007.

Liens:

ailleurs sur le web:


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Dossier Manno Ejèn préparé par Jean James Estépha

/ejen/

mis en ligne : 20 décembre 2020 ; mis à jour : 20 décembre 2020