Chantal T. Spitz, « Francophonie », « À toi Autre qui ne nous vois pas » et « Remontons les filets »

Littérama'ohi

Littérama’ohi numéro 2 (décembre 2002), pp. 120-129.

1 – Francophonie

Francophonie. Sophistication d’une nouvelle imposture. Paternalisme qui se déguise de morale charité dévouement miséricorde délicatesse bienfaisance protection générosité abnégation solidarité altruisme. Parodie d’un bienséant humanisme. Sournoise invasion qui se décore de valeurs universelles pour nous soumettre ensemble, actuels colonisés et colonisés émancipés, à l’admiration à la fierté d’une langue qu’ils revendiquent la plus belle du monde. Ô infatuation gauloise… Impérialisme d’une nation qui prétend subordonner la belle littérature la belle culture à l’accomplissement de la langue française, excluant ainsi l’originalité la singularité la distinction de chaque Autre. Mise sous tutelle des esprits plaidée alliance française coopération française présence française. Ils se dévouent s’aventurent s’expatrient s’arabisent s’africanisent s’asiatisent s’orientalisent se tropicalisent pour consoler secourir assister les populations désarmées rachitiques infantiles et les élever les améliorer les consolider dans leur humanité. Ô grandeur de ces âmes… Nous voici protégés colonisés territorialisés départementalisés subventionnés dirigés administrés organisés gérés contrôlés pour notre épanouissement. Nous voici parlant lisant pensant commentant raisonnant philosophant calculant écrivant dissertant composant pour notre enrichissement. Ô grâce de cette bienveillance…

Francophonie. Réseau tramé autour de la planète pour tisser des peuples cosmopolites et les convoler en fraternité langagière. Mosaïque d’êtres multicolores harmonisés de culture commune pour auréoler le génie national. Conformisation arbitraire d’identités légitimes dépréciées dans les intimités pour éradiquer les incivilités et franciser les esprits. La langue française comme unique support de la pensée de la connaissance de la littérature pendant que les langues autochtones sans épaisseur sans maturité sans importance. Et nous, tous ceux écrivants de langue française, soudain parés de qualités intrinsèques à l’occident acquises aux marches de notre élévation, récompense des persévérances pédagogiques républicaines. L’oralité originelle préhistorique abdiquant enfin devant la souveraineté raffinée subtile de l’écriture. Ô Cromagnons contemporains…

Francophonie. Piège dans lequel m’a ligotée une histoire collective familiale individuelle, illégalité illégitimité royale légalisée légitimée par moi-même parlant-écrivant-lisant de langue française. Alibi pour une délinquance étatique jadis absoute par les autres empires terroristes, exaction désormais célébrée la présence française ayant permis l’amendement de mon état primal. Parler-lire-écrire en langue française comme une traîtrise à mon peuple une justification de la domination étrangère une collaboration avec l’état colonisateur. Toutes mes anxiétés mes obscurités mes ambiguïtés. Tous mes grincements mes déchirements mes gémissements. Toutes mes désolations mes convulsions mes mutilations. Arpentage bancal des sentiments errance buissonnière des imaginaires pour me définir me situer m’admettre. Tourment à épuiser dans la rage des condamnations. Fureur à briser dans la haine des accusations. Nausée à essouffler dans le venin des agressions. Ô brume des désordres…

Francophonie. Abus de conscience pour l’édification des foules colonisées, lauriers du Vainqueur. Extravagance française, étrange ambition de conquérir de nouveaux coeurs admirateurs d’une culture extérieure. Obsession d’un coq gaulois mégalomane qui voudrait séduire le monde et le convaincre de l’urgence vitale d’adhérer à la francophonie langue littérature cinéma théâtre humour cuisine couture art de vivre. Et nous voici soudain exemples vivants de la béatitude francophone, véritables cautions d’un expansionnisme oppresseur. Eux, propriétaires exclusifs de la langue française, de me féliciter, auto-éloge, pour mon appropriation de leur langue, comme si j’avais outrepassé mes droits, excès de pouvoir leur donnant quittus de leur ancienne rapine. Comment m’octroyer un caractère de mon intimité qui m’a été donné avec ma première tétée. Comment m’adjuger un aspect de ma personnalité qui me compose au même titre que la texture de ma peau. La langue française harmonise les multiples mélodies de mon essence. Pourtant aucun sentiment jamais de faire partie du peuple français. Ô la douceur de l’évidence…

Francophonie. Concept pour agglomérer des esprits dissimilaires et les engourdir dans une éternelle gratitude. Prétexte pour des liens rendus indestructibles par la reconnaissance nationale des talents francophones. Des talents dus à la pensée française qui n’auraient pu s’enfanter sans la francophonie. Je suis insensible à la francophonie elle n’est pas mon inquiétude ni ma préoccupation je m’en suis sciemment libérée en ne me sentant pas redevable à l’état colonisateur de la langue française. La langue française est ma langue, une de mes langues, non parce que je suis française mais parce que mes parents ont décidé de me la donner. La francophonie ne me concerne pas je ne m’y reconnais pas ni ne m’y retrouve. L’histoire m’a produite parlant-lisant-écrivant de langue française elle ne m’a pas façonnée sentant-pensant français. Je ne me sens pas liée aux parlants français sous prétexte de francophonie. Je ne me sens pas liée aux pensants français sous prétexte de langue commune. Je me sens délibérément liée à tous les pensants colonisés à tous les sentants meurtris parce que leur histoire est la mienne leur déchirure est la mienne. Ô la puissance de la semblance…

– Chantal T. Spitz
Tarafarero Motu Maeva 2001

2 – À toi Autre qui ne nous vois pas

La sortie du premier numéro de Littérama’ohi semble avoir constitué l’événement essentiel du salon « Lire en Polynésie ». Nous avions confié à cette revue notre volonté de taire les questionnements spécieux sur l’existence de notre littérature et de nous poser comme auteurs-acteurs de notre histoire acte fondateur d’une communauté en maturation en avenir porteur comme tout acte fondateur d’inquiétude de déstabilisation de résistance.

Tu es inquiet tu es déstabilisé tu résistes.

Si tu étais venu chez moi j’aurais pu t’accueillir mais tu es venu chez toi … comment veux-tu que je t’accueille.

Ces paroles de Henri Hiro assoient calmement clairement l’incommunication l’incommunicabilité fructifiées depuis notre domestication. Tu étais si sûr que pour nous définir nous comprendre nous savoir il suffisait de lire Bougainville Loti Gauguin Segalen tu étais si sûr que pour nous apprendre nous développer nous conclure il importait d’écouter universitaires ethnologues anthropologues sociologues. Tu nous as cherchés dans des livres des tableaux des photographies des conférences tu as oublié que nous étions vivants. C’était si reposant rassurant de nous voir peuple enfant sans culture peuple oral sans écriture peuple insouciant sans littérature.

Voilà que soudain nous nous clamons tes égaux en dignité tes équivalents en qualité tes semblables en humanité nous voilà contrariant les dominateurs amputant les détracteurs révoquant les censeurs. Quelle impudence de parler noir sur blanc nos originalités quelle indécence d’écrire haut et fort nos réalités quelle insolence de chanter sur grand écran couleur nos créativités. Notre audace t’a étourdi notre vigueur t’a ébranlé toi installé dans tous nos espaces englué dans tes certitudes que le reste du monde ne peut rien ou si peu t’apporter toi qui nous parles qui nous lis que dans ta langue puisque tu as fait l’économie d’apprendre les nôtres.

Je peux goûter tes réticences elles ont l’odeur rassise des paternalismes aliénants je peux sentir tes arrogances elles ont le goût fétide des nationalismes mutilants je peux lire tes irrévérences elles ont le bruit obscur des colonialismes débilitants. Tes silences explicites hurlent au creux de ma conscience ton incrédulité … ainsi donc ils écrivent … mais pour écrire il faut penser … penseraient-ils … Puisque la question jusqu’ici garante de notre indigence littéraire ne peut continuer d’être proliférée puisque nos talents jusqu’alors euthanasiés s’affichent et nous émancipent de tes restrictions puisque notre littérature amplifie nos fécondités et désarme tes condescendances j’entends sourdre tes dédains neufs tes réductions inédites.

Tu résistes et dans l’angoisse de ta parole périmée tu nous diminues « timorés, frileux, réticents à s’engager plus avant dans l’aventure […] de l’écriture » et nous objectes « la littérature tahitienne de langue française en est encore au stade d’une émergence qui n’en finit pas » – Mohamed Aït-Aarab Dixit 2001. Tu résistes et dans ta bienveillance parfois impérieuse tu nous exhortes à « l’expérience du vécu, l’élucidation et le dévoilement du réel insulaire, l’expression des sentiments vrais » ainsi que chez Sia Fiegel et nous engages à une littérature qui « développe davantage son propre imaginaire, son espace fictionnel » – Daniel Margueron Littérama’ohi n°1. Tu résistes et dans ton incomparable superbe tu nous labellises auteurs tournés vers le passé – Natacha Szilagy Encrages mai, 2002 – tentant même la caution littéraire ethnique polynésienne de Alan Duff. Toujours cette vaniteuse légèreté de tes affirmations nouvelle vêture pour une nouvelle identification toujours cette terrifiante banalisation de notre essence quête identitaire reconstitution culturelle regard passéiste rêve nostalgique sans que jamais tu n’effleures nos souffrances nos frayeurs nos vides.

La nostalgie suprême n’est-elle pas le mythe du bon sauvage du paradis tatoué dans ta conscience et que tu continues de rêver …

Il est de bon ton universitaire occidental de classifier comparer pour conférencer publier dans un désir de reconnaissance de notoriété. Nous voici désormais opposés en écriture de témoignage et écriture de fiction ou d’imagination cette dernière catégorie l’emportant supérieurement sur la première par défaut d’intérêt. Notre écriture de témoignage te heurte comme un bégaiement … rien de plus des platitudes ouvrages mineurs où manque la puissance transformatrice de l’imagination de l’imaginaire … rien que des inélégances ouvrages rugueux où fleurit notre superficialité étalée dans des autobiographies à peine voilées … rien de plus que des radotages ouvrages primaires où tu ne lis que notre incapacité à entrer dans la modernité de l’Occident.

L’écriture-témoignage de nos cousins anglophones Sia Fiegel et Alan Duff te convient non seulement parce que leur succès est international donc leur écriture reconnue par l’Occident mais aussi parce qu’elle révèle crûment les dérapages les désordres de leur société respective sans souligner la responsabilité du colonisateur dans les violences et les déchirements qui chancèlent Samoans et Maori. « L’Ame des guerriers » trouve une résonance en nous parce que livre et film nous parlent de nous et nous donnent d’entendre nos désastres nos misères. Notre témoignage t’indispose parce qu’il porte toues les humiliations toutes les rancœurs toutes les détresses toutes les déchirures subies endurées souffertes par nous depuis deux siècles. Notre témoignage n’idéalise pas un passé mythique il murmure hurle les manques les béances les désolations les exclusions d’une raison d’état qui a foudroyé nos âmes et nous a exilés dans notre pays.

Arrimé à tes postulats tes thèses tes arguments tes démonstrations tes conclusions tu oublies sensibilité délicatesse générosité nécessaires pour démonter un texte et accéder à son sens ses sens. Tu ne sais pas lire la libération d’une mémoire obscurcie par la christianisation la souvenance d’une ère mutisée par la colonisation la chronique d’un mode de vie explosé par l’expérimentation nucléaire. Tu ne ressens pas ces êtres rongés par des outrages pluriels éradication de la religion spoliation du pays disqualification de la culture confiscation des langues profanation de la terre aliénation de l’histoire et qui tentent un retour d’exil pour s’inscrire dans la « longue tresse d’humanité qui a conçu, insufflé, nourri, guidé (notre) esprit » – Flora Devatine Te pahu a Hono’ura – Tu ne perçois rien du combat engagé par le peuple de ce pays qui témoigne pour garantir de l’oubli ce que nous savions qui raconte pour préserver des poubelles de l’histoire ce que nous ne savions plus dans l’urgence de restituer la mémoire abolie en re-suscitant les mémoires vivantes. Ces témoignages ne se prétendent fiction ni imagination mais s’assument insoumission délivrance après un si long temps de clandestinité.

Je suis d’accord … nous devons élucider nos angoisses nos vides nos névroses … quitter les haillons de la victime impuissante broyer les dépouilles de la fatalité divine brûler les oripeaux des insécurités identitaires pour nous affranchir de nos aigreurs de nos hostilités de nos souillures et convoquer notre dignité sur le cheminement vers l’émancipation.

Seras-tu d’accord … toi qui occupes tous les espaces de paroles de pensées de décisions … pour élucider tes irrespects tes stéréotypes tes prêts-à-penser … quitter les haillons d’une colonisation faite bénédiction broyer les dépouilles d’une francophonie faite consécration brûler les oripeaux d’une ère nucléaire faite glorification pour t’affranchir de tes aveuglements de tes lâchetés de tes prisons et confesser notre humanité sur le cheminement vers la justice.

Viens chez nous que nous puissions t’accueillir

N’aie plus peur
nous sommes comme toi
marchons ensemble
conjuguons nos semblances
accordons notre humanité
sur le chemin de demain.

Tarafarero Motu Maeva mai, 2002
après l’indicible bonheur partagé avec mes compagnons de littérature à Toàta

« Que doit faire un peuple pour apaiser une histoire pleine d’amertume ? »
Chinua Achebe

« Le combat de l’homme contre le pouvoir est la lutte de la mémoire contre l’oubli »
Milan Kundera

 

3 – Remontons les filets

C’est comme la pêche aux filets ces interminables filets que les pêcheurs laissent filer de leurs pirogues en arc de cercle pour piéger le ature qui ne réalise pas ce qui l’attend avant qu’il ne suffoque. Nous sommes écrivains écriveurs écrivants ces pêcheurs qui laissent filer le filet nous sommes aussi le ature que l’on encercle. Le filet est en place il va se refermer sur nous si nous manquons de vigilance si nous coulons nos esprits dans les pensées dominantes occidentales si nous amputons nos originalités dans une monoculture dominatrice universitaire.

Nous sommes des défricheurs d’avenirs de souvenirs le sentier est touffu parfois obscur souvent inquiétant navigateurs de la « traversée de la littérature polynésienne » -Flora Devatine- sans repère pour apaiser nos insécurités sans sillage pour réconcilier nos incohérences sans étoile pour équilibrer nos contradictions. Nous redoutons que cette traversée ne divague en une interminable errance dans un espace inusité et nous nous laissons captiver par le chant des sirènes diplômées spécialistes scientifiques oublieux des écueils vers lesquels elles aiment échouer les marins. Attachons-nous au mât de notre pahi mais ne nous bouchons pas les oreilles –ô référence venue de si loin …- au contraire écoutons lisons les nouveaux discours apprenons à les disséquer pour traquer et débucher derrière les études les analyses les articles les nouvelles expressions les nouveaux mots les nouveaux concepts pour une nouvelle domination.

Prenons garde de ne pas nous laisser définir réduire par l’Autre « littérature d’émergence » -M. Aït-Aarab- « littérature francophone postcoloniale » -D.Margueron- de ne pas nous laisser circonscrire cloîtrer par nous-mêmes « littérature colonisée » -JM.T.Pambrun- comme si notre littérature n’est pas de la littérature comme s’il fallait la constater par un qualifiant la ratifier par un définissant pour qu’elle advienne enfin littérature. La littérature se comble française elle ne se complète pas polynésienne elle a besoin d’être attribuée pour exister. Osons nos créativités ne nous laissons pas mutiser par les normes écrivons comme nous sommes et ensemble donnons raison à Flora

« Et il y a bien aujourd’hui une littérature polynésienne.
Elle existe,
Elle existe comme elle est,
Elle est comme les auteurs polynésiens ont pensé qu’elle est et disent qu’elle existe aujourd’hui
C’est à dire différente, variée, polynésienne, multilingue. »

Osons notre littérature écrivons sans nous soucier de l’académisme du bon usage des juges ne laissons plus nos « questions (…) trop vite étouffées sous les certitudes bien pensantes de tous ceux qui s’expriment à l’abri d’un statut plus ou moins légitime. » -B. Rigo-

Prenons garde de ne pas capituler devant-pour la reconnaissance de ceux qui s’auto-proclament censeurs contrôleurs dispenseurs de distinctions honorifiques qui voudraient nous débrutir raboter poncer et nous formater dociles respectueux des conformismes eux ligotés dans leur vénération de la supériorité honorabilité universitaires. Prenons garde de ne pas céder aux tentatives de disqualifier les auteurs émancipés des faveurs occidentales de déséquilibrer les auteurs amplifiant leurs multilangues de peur de consentir une correction de plus à notre triste litanie socialement correct politiquement correct religieusement correct intellectuellement correct et désormais littérairement correct. Prenons garde de ne pas convenir aux séparations que l’on cherche à nous imposer comme si le talent littéraire la création poétique l’émotion artistique étaient le privilège exclusif de ceux qui détiennent les savoirs soyons irréductibles aux diktats de quelques-uns qui prétendent assujettir la littérature aux réussites universitaires « Ces écrivains inaugurent une nouvelle ère. Tous, écrivains de la maturité, universitaires de longue date … » -D.Morvan- altérant les écritures autres. Celles des entrailles des peines des déchirures.

Prenons garde de ne pas nous penser pensants à la place des pensants puissants à la place des puissants pensants avec les pensants puissants avec les puissants nouveaux conquérants écrivant les paroles parole du pouvoir parole par le pouvoir pouvoir de la parole pouvoir par la parole saufs-conduits pour l’Autre dont « le parcours (…) vers la culture polynésienne est jalonné d’embûches et de fausses notes » -D.Morvan- incontournables accoucheurs de tous les autres Nous de ce pays les déchiffrant les traduisant inévitables interprètes de spécificités insondables puisque « l’accès à ce nucleus ma’ohi passe, la plupart du temps pour l’Occidental, par les « Demis », êtres à cheval sur les deux cultures, « passeurs culturels »… »-D.Morvan- parfois souvent à la surface des intimités à l’extérieur des profondeurs étrangers parmi les autres Nous de ce pays.

Prenons garde de ne pas nous farder en nouveaux maîtres détenteurs des savoirs livresques nouvel impérialisme légitimé par les licences maîtrises doctorats autorisés à exalter « les êtres à cheval sur les deux cultures » -le cul entre deux chaises- comme groupe primordial fondamental apte à la pensée parole écriture de ce pays « C’est sans doute qu’en regardant l’Histoire en face, et en proposant un récit, inévitablement le conteur entre en conflit de loyauté avec l’une ou l’autre de ses origines (…) –S. Grand- prenant regardant parlant écrivant toutes les paroles à la place de tous les autres Nous de ce pays non diplômés non parlant non écrivant français gardiens de nos mémoires qui disent l’Histoire vue du côté des indigènes des vaincus. Prenons garde de ne pas à notre tour collaborer à « la reddition morale et politique indigène » et nous exclure à jamais de « la réconciliation avec les générations d’hommes et de femmes qui ont jalonné l’histoire depuis le début des temps et au cours des temps successifs jusqu’à nous ». –S.Grand-

Notre histoire est sérieuse notre littérature est sérieuse notre engagement est sérieux. Prenons-les au sérieux gardons-nous de nous prendre au sérieux.

Remontons les filets avant de suffoquer.

Chantal T. Spitz
Tarafarero Motu Maeva, juin 2002


Ces trois textes par Chantal T. Spitz – « Francophonie », « À toi Autre qui ne nous vois pas » et « Remontons les filets » – sont extraits du nº 2 (décembre 2002) de la revue Littérama’ohi.
Le premier texte a été également publié sur Île en île en février 2002, « Sur la francophonie » avec le dossier présentant Chantal T. Spitz.


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mis en ligne : 21 mars 2007 ; mis à jour : 30 novembre 2020