Barlen Pyamootoo, Bénarès


(extrait)

Un jour, Mayi est venu à la maison. J’habitais en face de la boutique, ça ne faisait pas longtemps. Ma maison n’avait qu’une pièce, mais elle avait une cour qui l’agrandissait quand on ouvrait la porte et la fenêtre, et au milieu de la cour, un arbre se déployait, qui cachait le ciel et le soleil et donnait de l’ombre toute la journée, c’était agréable quand il faisait chaud. Un chemin de terre bordait la cour, il était fréquenté par les amoureux et ceux qui s’en allaient fumer leurs joints ou qui en revenaient, le chemin menait à la mer et à une plage qui était vaste et discrète. Il était aussi fréquenté par des hommes qui buvaient, mais eux ne bougeaient pas, ils restaient collés à la boutique, qui était loin de la mer. Et plus loin encore se trouvaient le dispensaire, le bureau de poste et des maisons dont plusieurs étaient inhabitées depuis longtemps, puis il y avait un immense champ de cannes qui donnait l’impression de couper le village en deux, et suivaient en file indienne l’école, la maison de mes parents et celle de Mayi.


Cet extrait est le premier paragraphe du roman Bénarès, par Barlen Pyamootoo, publié pour la première à Paris aux Éditions Olivier en 1999, pages 7 à 8..

© 1999 Barlen Pyamootoo ; © 2007 Barlen Pyamootoo et Île en île pour l’enregistrement audio (1:02 minutes)
Enregistré au Salon du Livre de Paris le 19 mars 2006


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mis en ligne : 22 avril 2007 ; mis à jour : 27 décembre 2020