Claude C. Pierre

Claude Pierre, photo © Thor Burnham Port-au-Prince, mai 2002

photo © Thor Burnham
Port-au-Prince, mai 2002

Claude C. Pierre est né le 28 février 1941 à Corail en Grande Anse, dans le sud-ouest d’Haïti. Il fait ses études primaires chez les Frères de l’Instruction chrétienne à Jérémie, ses études secondaires (jusqu’aux humanités gréco-latines) au Collège Saint Louis à Jérémie et ses études terminales au Lycée Alexandre Pétion à Port-au-Prince. En 1965, il reçoit son certificat pédagogique en enseignement secondaire en lettres et sciences sociales de l’Institut Français d’Haïti à Port-au-Prince et en 1968, son diplôme d’études supérieures en Affaires Internationales de l’École Nationale des Hautes Études Internationales (Port-au-Prince). Il enseigne au niveau secondaire à Port-au-Prince de 1968 à 1970.

En 1970, il part au Canada où il fait des études en littérature et linguistique, d’abord à l’Université Laval à Québec et, par la suite, jusqu’au niveau du doctorat à l’université d’Ottawa. En 1978, il obtient son certificat en sciences de l’éducation (didactique et curriculum) de l’Université du Québec à Hull. En 1984, il fait des études (niveau maîtrise) en sciences politiques à l’Université d’Ottawa. Entre 1974 et 1986, Claude Pierre est professeur de lettres à la Commission scolaire régionale de l’Outaouais (École Secondaire et Polyvalente). Entre 1979 et 1983, il est également assistant en recherches et professeur de littérature à l’Université d’Ottawa.

En 1986, Claude Pierre rentre en Haïti, où il est nommé professeur de littérature contemporaine à l’Université d’État d’Haïti, enseignant la méthodologie et la sémiotique. De 1988 à 1996, Pierre est éducateur spécialiste en curriculum, conseiller en édition et responsable d’un programme en éducation pour la santé à Cité Soleil.

La poésie de Claude Pierre affiche un parti pris pour les préoccupations humaines dans un souci esthétique constant. C’est une recherche de singularité, de la forme fondée sur une thématique de l’ambivalence du je/jeu; il, ils/île, îles; ici/ailleurs; nocturne/diurne. Résolument lyrique, cette poésie prend appui sur les particularités d’Haïti (ses beautés mystérieuses, ses contrastes, sa sérénité, sa violence, sans oublier les dérives de l’Occident, son opulence et ses nuisances) pour révéler des travers humains et les surprises que réserve la vie.

Cette poésie a pour thème majeur la générosité sans céder pour autant au misérabilisme ni réduire ses enjeux à la seule question identitaire. Depuis Coucou Rouge (1972), le poète a pleinement pris conscience de l’importance de la polysémie. Il creuse son oeuvre en multipliant les angles de vision dans un voyage imaginaire, en explorant et exploitant les deux langues haïtiennes – le français et le créole – constamment réinventées.

Claude Pierre écrit une poésie qui tend la main à autrui sans distinction de frontière, de couleur ou de conditions sociales. C’est une quête permanente d’un humanisme vrai par la synecdoque du je/jeu (curieux et inventif).

Le poète, professeur, linguiste et académicien Claude C. Pierre meurt au Canada le 24 juin 2017, à l’âge de 76 ans. Nous vous renvoyons à la page Claude C. Pierre (1941-2017) – hommages pour trouver des témoignages en honneur du poète disparu


Oeuvres principales:

Poésie:

  • À haute voix et à genoux. Port-au-Prince: à compte d’auteur, 1969; Ottawa: Vermillon, 1981; Port-au-Prince: Areytos, 1988.
  • Coucou rouge, suivi de Charlemagne Péralte. Québec: Studio Abeille, 1973.
  • Tourne ma toupie, suivi de Œil. Postface de Claude L. Berthaud. Sherbrooke: Naaman, 1974; Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti, 2006.
  • Crues. Ottawa: Vermillon, 1985.
  • Le coup de l’étrier. Préface de Jean-Guy Paquin, avec un dessin de Bob Lapierre et cinq encres de Francine Houle. Ottawa: Vermillon, 1986.
  • C’est un grand arbre qui nous unit. (avec Jean-Guy Paquin). Montréal: VLB, 1988.
  • Le voyage inventé. Présentation de René Bélance; mot de la fin de Lyonel Trouillot. Pétion-Ville: Pleine Plage, 1998.
  • Débris d’épopée… Ottawa: Éditions David, 2004.
  • Le dit du lierre. Port-au-Prince: Zémès, 2006.

Poésie parue dans des revues:

  • Poèmes dans Co-Incidences (Université d’Ottawa) 3.4 (octobre-novembre 1974).
  • « Puis surgit elle ». Mot pour Mot. 12 (octobre 1983): 30.
  • « Déhiscence ». Huit poèmes Infiniment (recueil collectif). Avec une gravure de Vincent Théberge. Sainte Cécile de Masham: Collectif le groupe sept plus un, 1983; poème repris dans un livre d’artiste, sérigraphie de Marie-Jeanne Musiol.
  • « Liberté ». L’Apropos 1.1 (1983): 16; « Le Noyé ». L’Apropos 2.1 (1984): 15.
  • « Magnétiseur et Somnambule ». Point Barre (Rose Hill, Maurice) 3 (2007): 19-20.
  • Le poète a également collaboré aux revues : BLACK I, Chemins Critiques, Collectif Paroles, Conjonction, Dérives, Envol, Lire Haïti, Mapou, Rencontre et Sapriphage.

Textes parus dans des ouvrages collectifs:

  • « Lire Jacques Roumain, poète ». Mon Roumain à moi. Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti, 2007: 239-253.
  • « Overdose d’été ou le tour de mon arbre ». Une journée haïtienne, textes réunis par Thomas C. Spear. Montréal: Mémoire d’encrier / Paris: Présence africaine, 2007: 111-116; Montréal: CIDIHCA, 2020: 119-124.
  • Cinq poèmes. Anthologie de poésie haïtienne contemporaine, dirigée et présentée par James Noël. Paris: Points, 2015: 71-77.
  • « Marie Vieux-Chauvet, calepin intime ou trajectoire d’une insoumission ». En amour avec Marie, collectif (dirigé par Emmelie Prophète). Port-au-Prince: L’Imprimeur, 2016: 169-177.

Album:

  • Arc en Neige. Texte de Claude Pierre, planches de Marie-Jeanne Musiol. Hull (Canada), livre d’artiste, 1981.

Poésie enregistrée:

  • « Débris d’épopée », extrait du poème de Claude Pierre dit par Pierre Brisson sur son disque À voix basse (volume 2). Port-au-Prince: Pierre J. Brisson, 2006.

Anthologie:

  • Randevou. (antoloji powezi kreyòl d Ayiti). Pétion-Ville: Pleine Plage / Montréal: CIDIHCA, 1999.

Prix et distinctions littéraires:

  • 1984     Prix littéraire de l’Outaouais, pour Huit poèmes infiniment.
  • 1987     Prix de Poésie de l’Alliance Française, Ottawa-Hull, pour Le coup de l’étrier.
  • 1987     Prix littéraire Le Droit (Ottawa), pour Le coup de l’étrier.
  • 2012     Prix Joseph D. Charles de la bibliothèque Georges Castera, pour Le voyage inventé et son importante contribution à la promotion de la littérature haïtienne.

Sur l’oeuvre de Claude Pierre:

  • Beaugé-Rosier, Jacqueline. « Cris et gestes pour un acte de parole dans le «Coup de l’étrier» de Claude Pierre ». LittéRéalité 4.1 (printemps 1992): 63-78.
  • Boisjoli, Jean. « Le voyage inventé ». Envol, revue de poésie (Ottawa) 6.24 (1998): 76-78.
  • Collectif. Co-Incidences (université d’Ottawa), numéro spécial de la revue consacré à Claude Pierre, 3.4 (octobre-novembre 1974).
  • Dominique, Max. « Entretissages ». Boutures 1.2 (février 2000): 49-52.
  • Pelletier, Marc et Jean Dumont. Entrevue avec Claude Pierre. L’Apropos (revue des auteurs de l’Outaouais) 4.2 (1986): 64.
  • articles dans Cultura (périodique) mars 1998; Le Matin (13 juillet 1988 et 2 juin 1998) et Le Nouvelliste (20 août 1998 et 4 janvier 2001).

Liens:

sur Île en île et dans Boutures :


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Dossier Claude C. Pierre préparé par Thomas C. Spear

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mis en ligne : 30 juillet 2003 ; mis à jour : 4 janvier 2021