Michaël Mondésir, poésie – Boutures 1.3

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Poésies
vol. 1, nº 3, pages 28-29

 

Mon ombre…

Mon ombre
conviée à l’abattage des portes de l’aube
une femme s’est endormie
ce soir
contre ma solitude
la mer rêva son visage
hors tout propos d’écume
en souvenir des matins
lourds du vol des abeilles
et la première génuflexion du sable
les miroirs restituent au lampadaire
cette langue connue du poème seul
la voix du vent cheminant dans la sève
espace

Quand l’aube aura franchi…

Quand l’aube aura franchile rempart de tes yeux
qu’adviendra-t-il du chant
célébrant avènement de la pierre
un arbre s’est suicidé dans mon ombre
un arbre au profil de pluie
confiant à la mer ses voyages
sa légende de sève offensée
Demain en nous
survivra sa rumeur
telle empreinte de regard
sur l’émail du silence

 

 

illustration de Pasco

page 28-29: illustration de Pasco (Pierre Pascal Mérisier)

Entends la nuit respirer…

Entends la nuit respirer dans mes paumes
La ville en vrac dans tes cheveux
a des rumeurs de voyelles
Toute la ville remémorée
avec de grandes averses
au geste des miroirs
Sur mes paupières verrouillées
l’ombre dénoue le trépas d’un songe
l’offrande de tes seins

 

 

 

 

bout
Michaël Mondésir
est né aux Cayes le 10 novembre 1968. Enseignant, il est diplômé de l’École Normale Supérieure en lettres classiques.

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mis en ligne : 9 janvier 2002 ; mis à jour : 25 avril 2021