
photo © Anjanita Mahadoo
Floréal, 22 juin 2009
Jeanne Gerval ARouff naît le 4 juillet 1936 à Mahébourg (Île Maurice), entre rivière et mer, là où la Rivière La Chaux se donne à l’océan. Après une petite enfance mahébourgeoise, sa famille s’installe à Vacoas. La benjamine (six frères et trois soeurs) se dépense autant dans des activités sportives – tennis, bicyclette, chorégraphie – que dans ses études, particulièrement la philosophie. La pratique des arts martiaux (karaté, judo) comme du yoga lui donne à jamais une discipline et une part de méditation et de contemplation dans sa quête spirituelle. La rencontre avec le Swami Venkatesananda la mène vers le journalisme dans un effort de vulgariser la pratique du yoga. Incluant le mixage de musiques plurielles, elle crée des « cours de créativité » en faisant la synthèse de toutes ses pratiques, vers le développement intégral.
Arrive ce qu’elle appelle l’erreur médicale et la mort clinique. Le judo et le karaté sont terminés. Elle n’aura qu’un enfant, un fils. Elle fait la rencontre décisive d’Andyananda (disciple d’Abishiktananda). Elle fait des lectures de philosophie orientale, mais elle est surtout marquée par le buddhisme zen.
Jeanne Gerval ARouff pratique les arts plastiques dans toute la diversité de leurs disciplines. Pour un certain temps, c’est la musique qui la monopolise : l’écoute et la pratique (piano, accordéon classique et guitare classique). À un moment donné, l’écriture s’y mêle, avec sa part de poésie.
À la suite de la mort inattendue de son mari, elle élabore la « pyramide » qui arbritera ses créations, L’Espace Jeanne Gerval ARouff. Quelques années après, ses créations figurent dans L’Espace Totem, dédié à la mer. Sa poésie et ses textes écrits voient le jour dans L’Espace Multipliants, une série de livres illustrés, une recherche vers « l’art total ».
Après avoir été enseignante au secondaire, responsable des finances des enseignants du secondaire à la fonction publique (Ministère de l’Éducation), secrétaire d’administration dans des firmes privées, et manager d’une agence touristique, Jeanne Gerval ARouff est sollicitée par le journalisme dont l’essentiel, dit-elle, est de « donner une voix aux femmes, donner une voix aux sans-voix, avant tout ». Pour la presse, elle fait également des chroniques artistiques et littéraires (voir l’échantillon présenté dans les liens ci-dessous).
Parallèlement, elle poursuit toujours sa carrière d’artiste pluridisciplinaire.
– Thomas C. Spear
N.B. Le nom de Jeanne Gerval ARouff prend les majuscules comme dans ART.
Oeuvres principales:
Poésie:
- Je t’offre ma terre. Rose-Hill: Éditions de l’Océan Indien, 1990.
Espace Multipliants:
- Enfants de l’île Maurice. Mauritius: Espace Multipliants, 1993.
- Iliennes 20° sud, ou, Le geste unique des femmes mauriciennes, 73 entretiens et 150 photographies. Mauritius: Espace Multipliants, 1993.
- Signes-souffle, ou, Logo d’l’âme suivi de Je t’offre mon arbre. Mauritius: Espace Multipliants, 1995.
- La roche qui pleure : variation II, récit. Mauritius: Espace Multipliants, 2000.
- Messie de l’ere nouvelle. Lettre-préface d’Ananda Devi; Postface de J.-C. Rossignol. Mauritius: Espace Multipliants, 2000.
Articles:
- Articles divers sous la rubrique « Quotidien Femmes », pour 5 Plus Magazine (1990-1993).
- Chroniques artistiques et littéraires hebdomadaires, pour L’Express (1996-2004), voir une sélection dans les liens ci-dessous.
Cours de créativité; arts plastiques et pluridisciplinaires:
- 1976-1981 Donne des cours d’Expression, « Échange entre les Arts », interprétations chorégraphiques mi-improvisées de musiques mixées avec peintures et sculptures, au Couvent de Lorette de Rose-Hill, au Lycée Labourdonnais, Forest-Side.
- 1978 Création d’un ballet pour les 25 ans du Lycée Labourdonnais sur musique métisée.
- 1982-1993 Créatrice pluridisciplinaire, travaille en symbiose : peinture-sculpture-photographie-écriture et espaces architecturaux.
- 1985 Manifeste, « Pour le progrès des Arts plastiques à l’île Maurice ».
- 1992-1993 Chargée de cours à temps partiel d’Histoire de l’Art, Université de Maurice.
- 1993 Texte d’un court métrage Avancées lancé le 8 mars 1993 pour l’anniversaire des 25 ans d’Indépendance de la Femme Mauricienne.
Expositions sélectionnées:
- Festival International de la mer, Port-Louis, 1987.
- Biennale des Seychelles, 1989.
- Salon d’Automne, Paris, 1989.
- Aménagement de l’Espace Jeanne Gerval ARouff, 1989.
- Aménagement de l’Espace-Totem, 1993.
- Performance totale – démocratisation du livre à partir de Je t’offre ma terre, parcours culturel, Port-Louis, 1994.
- Livres-objets avec textes, performance, La Maison du Poète, Port-Louis, 1994.
- Rétrospective 1972-1995, Alliance Française, Bell Village, 1995.
- Biennale de Johannesbourg, 1998.
- Expo international de Beijing, 1998.
- Monument à l’Esclave inconnu, Port-Louis, 1998.
- MOBAA Millenium Art Exhibition, mention spéciale, 1999.
- The Millenium Totem, Baie-du-Tombeau, 1999-2000.
- Livres de pierre et de bois, Centre Charles Baudelaire, Rose Hill, 2000.
- Monument à l’Esclave inconnu, Île de la Réunion, 2001.
- Melting Pot, 2002-2003.
- Conception & participation, exposition collective Gauguin à l’île Maurice au National Art Gallery, Port-Louis, 2003.
- 1st Beijing International Art Biennale, 2003.
- 9th Cairo International Biennale, Le Caire, 2003.
- Touch-Feel & See, Mauritius Institute, Port-Louis, 2004.
- Totems-Liberté, solo exhibition, toutes disciplines, Centre Charles Baudelaire, Rose Hill, 2004.
- Totem en hommage aux ancêtres, Curepipe, 2004.
Liens:
sur Île en île:
-
« Jeanne Gerval-ARouff, 5 Questions pour Île en île », entretien vidéo de 38 minutes réalisé le 22 juin 2009.
ailleurs sur le web:
-
L’Express, de nombreux articles sont disponibles dans les
archives du quotidien, par exemple:
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par Jeanne Gerval-Arouff:
- « Les jeux graphiques de Steve Dubois » (7 juillet 2003).
- « Des masques à l’école de l’éveil », sur l’éducation préscolaire (7 juillet 2003).
- « « After Tokyo », la subtile verticalité japonaise de Firoz Ghanty » (21 juillet 2003).
- « Jacques Weber, ou la délection voluptueuse du verbe » (21 juillet 2003).
- « Lettre à Robert-Edward Hart » (11 août 2003).
- « « La maison qui se souvient », une intuition magnifique », sur le livre-hommage à Robert-Edward HartGérard Fanchin (25 août 2003).
- « « A Saint in the City » et les mourides de l’île Maurice » (25 août 2003).
- « Marcel Cabon chez le précurseur « Indradhanush » » (8 septembre 2003).
- « Edouard Maunick préside le concours St. Malo » (29 septembre 2003).
- « Edouard J. Maunick, Grand prix de la francophonie » (20 octobre 2003).
- « Edouard Maunick, d’anthologie en anthologie » (12 janvier 2004).
- « Edouard Maunick, une insolence impérissable » (29 mars 2004).
-
entretiens réalisés par Jeanne Gerval-Arouff:
- Marguerite Labat (19 janvier 2004).
- Yves Chan Kam Lon (15 mars 2004).
- Dev Virahsawmy (12 avril 2004).
- Catherine Servan-Schreiber (7 juin 2004)
- Michèle Guérandel (12 juillet 2004).
- Lindsay Collen (28 juillet 2004).
-
sur Jeanne Gerval-Arouff:
- Groëme, Aline.« « J’ai une palette d’écriture faite de symboles » », entretien avec Jeanne Gerval-Arouff. (20 février 2006).
- Martial, Yvan. « Réussite picturale autour de Malcolm de Chazal », sur l’exposition collective, avec la participation de Jeanne Gerval-Arouff (19 mars 2006).
- « Jeanne Gerval Arouff joue à pile ou face » (26 février 2006).
- « « Pile/face »… Une construction incessante » (27 février 2006).
-
par Jeanne Gerval-Arouff: