Daniel Honoré, « Pour un soleil de plus: l’île »


Pour un soleil en plus : l’île

À l’origine il y eut la déesse Terre. Elle était tout. Elle était musiques et couleurs, senteurs et douceurs. Belle, mille fois belle. Et elle était grosse de l’ensemencement du Père de l’Unité. Mais le Père de l’unité ne pouvait qu’être solitaire: aussi était-il déjà re parti vers d’autres lieux de solitude dès après avoir connu Terre, la déesse fertile.
Terre était heureuse et se paraît de toutes les nuances de bleu en attendant l’événement. Que dis-je? En espérant l’avènement!
Qui rêvait de myriades d’enfants se courant après dans l’immensité laissée par le Père de l’Unité? Terre rêvait de myriades d’enfants se courant après dans l’immensité laissée par le Père de l’Unité.
Alors elle demanda à Temps, le frère du Dieu de l’Unité de venir vite à sa rencontre. Et Temps fit son œuvre.
Qui chantait de douces mélodies en se caressant le ventre arrondi et tiède? Terre se caressait le ventre arrondi et tiède en chantant de douées mélodies.
Puis vint l’enchantement et naquirent deux bébés tout joufflus, tout ronds, tout beaux. Deux fillettes. Temps, leur parrain, les fit grandir bien vite. Bien vite elles devinrent espiègles, joyeuses et taquines. Bien vite aussi elles devinrent adultes et perdirent leur innocence d’enfants. Elles étaient immenses, infinies et magnifiques, plus encore que Terre, leur maman. Elles étaient les dignes filles du Père de l’Unité. Elles se nommaient Ciel et Mer.
Ciel, la première des deux filles sorties du ventre de Terre s’embellissait encore de jour en jour. Elle s’habillait le plus souvent de bleu, d’un bleu clair, lumineux, éclatant; et Mer ne pouvait alors qu’essayer de l’imiter. Mais la sienne de robe se faisait plus sombre. Alors la cadette sentait une pointe de jalousie étreindre ses vagues qui se mettaient à frémir, puis à se poursuivre les unes, les autres en se parant de dentelles blanches.
Ciel pouffait de rire et commençait à promener de gros moutons gris qui, de temps à autre, poussaient l’insolence jusqu’à faire pipi sur Mer. Celle-ci en tremblait de toutes ses lames et en écumait de colère.
Pour enrager davantage sa sœur, Ciel une fois sur deux, changeait sa belle robe bleue contre une légère blouse de soie noire piquetée de diamants scintillants et d’une grosse broche ronde très brillante. Et la pauvre Mer était obligée d’envier encore plus amèrement la garde-robe et les parures de son aînée. Elle en fut malade de jalousie. Elle en devint mauvaise de cœur.
Mais ce qui faillit la rendre carrément folle, un matin, c’est le bijou que Ciel se mit à arborer orgueilleusement sur sa vêture turquoise; un bijou d’or tellement beau, tellement brillant qu’il en était aveuglant. Ciel l’appelait Soleil.
Pourquoi Ciel avait-elle le droit de porter des bijoux comme Soleil, Lune, Étoiles et même ces insolents Nuages gris? Pourquoi pas Mer?
Les deux jumelles ne s’adressaient plus la parole.
Qui avait rêvé de myriades d’enfants se courant après dans l’immensité laissée par le Père de l’Unité? Terre avait rêvé de myriades d’enfants se courant après dans l’immensité laissée par le Père de l’Unité.
Voyant la tournure que prenaient les événements, la Déesse tenta, avec l’aide de Temps, de réconcilier les deux sœurs. Mais en vain. Plus temps faisait son œuvre, plus la jalousie gonflait le cœur de Mer.
Qui regrettait l’époque où elle chantait de douces berceuses en admirant le beau visage de ses enfants? Terre regrettait l’époque où elle admirait le beau visage de ses enfants en chantant de douces berceuses.
Un jour, n’en pouvant plus d’entendre ses «petites» s’invectiver, se disputer, s’insulter même, Terre décida de se retirer du monde. Elle alla cacher ses pleurs, loin, bien loin, tout au fond de l’immensité laissée par son amant d’un soir.
Alors Mer durcit encore davantage ce qui lui servait de cœur. Terre n’avait pas le droit de l’abandonner face à cette chipie de Ciel qui la narguait de plus en plus avec son superbe Soleil: celui-ci n’hésitait pas à lui blesser les yeux de ses dards de lumière. Terre n’avait pas le droit de l’abandonner sans réparer une injustice que même Temps, son parrain, regrettait… D’ailleurs, un jour que Mer épanchait son chagrin et sa révolte au creux de l’épaule de Temps, ce dernier lui glissa à l’oreille le conseil d’aller trouver Terre, là-bas, au loin, au tréfonds de l’immensité: «Si Ciel a des bijoux, c’est parce qu’elle est sortie la première du sein de la Déesse: elle a eu le loisir de prendre ce qui traînait à portée de sa main. Va et demande à Terre de te donner quelque chose à toi aussi, ce qui reste autour d’elle. Demande-lui un autre soleil, tiens! tant pis s’il est plus petit, pourvu qu’il soit aussi beau. aussi étincelant!»
Mais se rappelant le caractère aigri et irascible de sa filleule, sa promptitude à s’emporter, il continua: «N’oublie pas cependant que Terre est ta maman et qu’elle souffre de te savoir malheureuse. Ne la brusque pas. Ne te précipite pas…»
Il allait sans doute ajouter: «Prends ton temps», mais se trouva un peu ridicule et se tut. L’idée plut à Mer. Elle plongea. Elle fila jusqu’au tréfonds de l’immensité.
Qui avait rêvé île myriades d’enfants se courant après dans l’immensité laissée par le Père de l’Unité? Terre avait rêvé de myriades d’enfants se courant après dans l’immensité laissée par le Père de l’Unité.
Maintenant, au fond de son cœur, elle priait le Dieu Temps de faire tout ce qu’il pouvait pour ramener un peu d’amour entre ciel et Mer. Elle en appelait même au Dieu de l’Unité, son amant grandiose et solitaire. Mais il était ailleurs…
Qui pleurait de chaudes larmes en caressant le souvenir des deux fillettes tout aussi belles l’une que l’autre qui lui suçaient le sein? Terre caressait le souvenir des deux fillettes tout aussi belles l’une que l’autre qui lui suçaient le sein en pleurant de chaudes larmes.
Soudain qui voit-elle arriver dans le lointain? Mer! Mer et ses rondeurs bleues. Mer et ses lames tièdes et ronronnantes. Mer et ses reflets argentés. Quelle joie pour la maman! Ses larmes redoublèrent mais elles étaient de bonheur, cette fois. «Dans mes bras, ma grande bleue!» cria-t-elle au plus loin que pouvait porter sa voix… La scène fut charmante. L’immensité en fut toute retournée.
Pourquoi alors fallut-il que Mer dévoilât le but de sa visite?
– Un soleil? mais ma pauvre enfant, ton père n’en avait laissé qu’un. Je ne savais pas qu’un soleil, une lune, des étoiles auraient pu t’intéresser un jour…
Et bien sûr, maintenant que l’aînée avait tout pris, Terre ne pouvait pas lui arracher des mains ses petits trésors… La malheureuse maman voyait l’excitation gagner sa fille. Les vagues bleues s’ourlaient d’écume grise. Elles commençaient à se creuser, elles ronflaient à cette heure. Elles s’écrasaient avec brutalité contre le corps de Terre.
– Je veux un soleil! criait Mer.
Terre ne savait plus que faire, ni que dire. Désemparée, elle finit par proposer à sa fille de prendre comme bijoux ses propres yeux, ses cheveux…
– Qu’ai-je à faire de tes cheveux? fulmina Mer, déchaînée. Je VEUX un soleil. Je VEUX un bijou majestueux dans un écrin de lumière. Je veux MON soleil!
Brusquement une vague plus violente que les autres, plus traîtresse, plus impitoyable renversa Terre et lui arracha un sein. Et plus vite qu’elle n’était venue, Mer s’en retourna du tréfonds de l’immensité. Elle emportait sur ses lames redevenues calmes et ronronnantes, la partie la plus tendre, la partie la plus nourricière, la partie la plus symbolique de sa maman. Elle emportait le seul bijou capable de rendre jaloux le soleil lui-même.
Lorsqu’elle arrêta enfin sa course, elle déposa délicatement le sein encore tout chaud, tout palpitant, sur son ventre étale. Le téton pointait orgueilleusement jusqu’à toucher Ciel qui en verdit de surprise et de peur: impérial, le Piton des Neiges la menaçait.
Mais un peu plus bas, sur la douce rondeur, là où les griffes de la lame avaient blessé le sein de Terre, une légère plaie saignait rouge. La lave descendait chaude, brûlante, bouillonnante, vers le ventre de l’océan dont les vagues reculaient d’horreur. Le cratère ne se referma pas. Une île et son volcan étaient nés, «bijou majestueux dans un écrin de lumière…»
Depuis ce jour-là, Mer a son soleil, et les deux sœurs ne se jalousent plus. Elles jouent même, dit-on, à se toucher et à s’embrasser, là-bas, au loin, au fond de l’immensité, sur une ligne qu’on appelle horizon.
Qui avait laissé arracher une partie d’elle-même pour que ses «petites» connaissent la paix et soient fières de leur beauté? Terre avait laissé arracher…

Pou in solèy an plïss : lil

Promié, promié débï mëm lavé lo déès Tér. Èl lété tout: èl lété la mïsik, la koulër, lo sanbon, la dousër… Èl lété zizit, mil foi zizit. Son vant kalbasé dopï pë té i rann aèl ankor plïss karésab. É kisa lavé arondi aèl kömsa? Kisa lavé plante la vi finfon lo zoli déès? Papa Lïnionsité!
Solman destin Papa Lïnionsité lété ress an sël-a-sël. Se pou la rézon lï lété déza roparti dan d’ot zandroi pou artrouv son tousëlité.
Lo déès Ter lété ërëz kantmëm. É an atandan son déliv i ariv la matïrité, èl té i porte son plï gayar rob dantèl ver pal, vér fonsé. vér lémrod…
Kisa té i rèv voir in trafilad ti bouzingo kour inn apré l’ot dan lespas sanfin lésé par Bondië Lïnionsité? Tér té i rèv voir in trafilad ti bouzingo kour inn apré l’ot dan lespas sanfin lésé par Bondië Lïnionsité.
Alor èl la domann Tan vien rann aèl inn ti vizit. Tan lété lo frèr Papa Lïnionsité. Tan la fé son travay dousman, dousman…
Kisa té i shante romans dousivrès tout an paminan son vante lied é bien arondi? Tér té i pamine son vante tièd é bien arondi tout an shantan romans dousivrès.
In lër la klosh pou mèt o monn la soné. Dë ti-baba potlé, zoli, zoli köm tou. Dë ti-fiy. Tan, zòt parin, la fé grandi azot vitman. Vitman ankor zot la kit lo marmayans é zot la pérd zot linonsans… Dë zène fiy inbornab sitèlman lété gran, épï sïrtou gadianm, mil foi plï gadianm ke zot momon. Zot té i apèl Sièl èk Mér.
Lo premié la sorte dann vant lo momon lété Sièl. Èl té i anbéli zour an zour. Plï souvandéfoi, èl té i shoizi linz blë pou porté: in blë klér, briyan, flatan pou lo zië. Mér, lo dëziëm, té i sèy kopié son sër, mé son rob aèl, lété moin klatan. Pa étonan, lo li sër la komans santi in pointe la zalouzri pikot son bann vag. Sad-la té i guingn frison épï z-apré té i met a porsïv inn a l’ot pou arash zol dantèl blan.
Alor Sièl té i pèt a rir. «Bavèt! Bavèt!» èl té i arèt pa shanté épïla, san fé ni inn ni dë, èl té i döne dadak bèlbèl mouton gri. Tanzaot mëm, sad-la, an zanimo malélvé é san respé ke zot lété, té i piss sï Mér. Domann pa si Mér lété fièr: èl té i ékïm èk la raz é tout son bann läm té i tranm èk kapkap.
Pou anraz son sër ankor davantaz, in foi sï dë, Sièl té i shanz son gayar rob mousline blë konte in blouz an soi noir lézé köm dïvé zoizo, kalou köm la zèl papiyon, tash-tashé sanm diaman; pardsï tousa, in sapér brosh ron briyan. Lo pov Mér té oblizé akout son grokër pèt an flër dovan kasaz larmoir son gran sër. La zalouzri té apou rann aèl malad. La movèzté té apou pran posésion son läm.
Mé, in matin, sa-k, mank in fil, té riskab fé pérd aèl la tèt karéman, se lo bizou ke Sièl la akrosh si son rob blë-vér. In bizou dorédarzan sitèlman kalou, sitèlman vantar, sitèlman pouponèt… Sièl té i apèl sa Solèy.
Akoz Sièl lavé lo droi porte bizou tèlke Solèy. Lïne, Zétoil… é zïska se bann Nïaz gri insolan? Akoz pa Mer?
Lo dë zimèl té i adrès pï la parnl inn a l’ot.
Kisa lavé révé voir in trafilad ti bouzingo kour inn apré l’ot dan lespas sanfin lésé par Papa Lïnionsité? Tér lavé révé voir in trafilad ti bouzingo kour inn apré l’ot dan lespas sanfin lésé par Papa Lïnionsité.
An voiyan koman tout lo trïk té i marday, lo déès Tér la tante rakomod lo dë sër ansanm, édé par son konpér, Tan. In tiok! O kontrér! Tanplïs Tan té i azi, tanplïs la maladi grokër té i grinp sï Mér.
Kisa té i rogrèt lépok ousa èl té i shante romans dousivrès tout an miélan son zië sï la figïr son dë zanfan? Tér lé i mièl son zië sï la figïr son dë zanfan tout an shantan romans dousivrès.
In zour, aforstan antann son dë mizi-ng lariazé, larliké, dispïté. Tér la pï niabou sïporté: èl la désid alé antér son dépitasion finfon lo sanfinité, Èl la kour kashièt son larm loin, loin mëm, dan lespas sanfin lésé par Bondië Lïnionsité.
Alor Mér la dïrsi son kër an galé la rivièr. Son momon lavé poin lo droi anbandöne aèl sou la koup in pi-ng-gouèt köm Sièl ke té i an-narg aèl plï-zan-plï, zour an zour, ansanm son Solèy. Sad-la lé i mank pa in lokazion anvoy son dar bless lo zië lo pov Mér. Non! Tér lavé poin lo droi anbandöne aèl san répar in linzïstis ke kamëm Tan, son parin, té i argrèt. Dayër, in zour komsa, Mér té âpre anpiëgn son malërë sor èk son bezoin vanzé sï zépol Tan, sad-la la gliss in mo dan son zorèy: akoz èl i partiré pa voir son moinon laba, finfon lo sanfinité?
– Si Sièl nana bizou gadianm kömsa sé akoz ke sé èl la sorte an premié dann vante zot momon: lër-la, èl la anprofité pou pass in min dan tou sa-k té i trëne partou a porté son doi. Alé! Épï domann Tér döne aou in ti kékshoz galman, kisréti dénué zafér i ress dan son lantouraz. É akoz pa? Domann aèl in ot Solèy, non? Kamëm i sré inn plï pti, kosa i fé? Pouvï-k lé osi kalou, osi briyan…
Mé toudinkou, an raplan koman son fiyël té i mat pou in oui, pou in non, lï la kontinïé:
– Sopandan, mon ti gâté, oubli pa Tér se out momon. Oubli pa èl i soufér voir aou malërëz. Brïtaliz pa èl, Rod pa dézord é.
Lï té i sar azouté: «Pran out tan». Mé lï la trouv lï narté in pë gogoz é lï la préfér tak son boush.
Mér la estim lidé té pa bèt. San vir-viré, èl la plonzé. Èl la plonz zïska finfon lo sanfinité.
Kisa lavé rêvé voir in trafilad ti bouzingo kour inn apré l’ot dan lespas sanfin lésé par Papa Lïnionsité? Tér lavé rêvé voir in trafilad li bouzingo kour inn âpre l’ot dan lespas sanfin lésé par Papa Lïnionsité.
Astër, dan son kër. Tér té i priér Bondië Tan fé tout son posib pou ramëne in z-ng lamour rante Sièl èk Mér. Èl té i priér mëm Bondië Lïnionsité, son zaman in nuit, mé sad-la lété ayër.
Kisa té i dévid larm pardsï larm an karésan lo souvnir de ti-fiy osi zizit inn ke l’ot apré sïss son bout tété? Tér té i karès lo souvnir dë ti fiy osi zizit inn ke l’ot apré sïss son bout tété, tout an dévidan larm pardsï larm.
Ébin! sïbitman kisa èl i voi arivé dan lo distans? Mér ! Mér tout potlé, tout blë. Mér èk son bann läm tièd ki ronröne an dousër. Mér èk son bann roflé dorédarzan… Kél zoi pou lo momon! Son larm la koul dé foi plïss mé skou-si lélé larm lo bonër.
A! Té i vo la pëne voir sa! Lespas antié lété tout boulversé! Mé… akoz lër-la, la falï Mér i dévoil lo bï son vizit!
– In Solèy? Mé, mon ti kafrine, ton papa, Bondië Lïnionsité lavé less in sël. Moin noré zamé mazine in Solèy, in Lïne, in ponié Zétoil narté intérès atoué in zour.
É biensïr, astër ke lo gran sër lavé rafal total èk kapital, Tér té i pë pa alé arash tousa dan son min kamëm la di!
Lo pov momon té i voi son ti-fiy komans énervé. Tout bann vag blë té i mèt a bav lékïm blan, té i ronf an bëf méshan, té i bat konte lo flan lo vië fäm.
– Mi vë in Solèy! Mér té i arèt pa krié.
Tér té i koné pï kosa fér. La tèt anklavé, èl la propoz son fiy pran, an guiz bizou, son prop zië, son shevë…
– Kosa ou vë mi fé èk out shevë? Mér la bandé, lo dë zou gonflé èk la kolér.
Mi vë in Solèy! Mi vë in bizou grandioz dan in kofié la lïmiér. Mi vë MON Solèy amoin!
Toudinkou, in vag plï brïtal ke lé zot, plï trèt, plï sanpitié la kalbït Tér kat pat an-lér. La arash in tété. É toudsuit, plï vit èl lété arivé, Mér la foulkan la kourse. Sï son vag rodëvnï trankil é zoiyë, èl té i anport in morso son momon: lo morso lo plï tann, lo plï nourisan, lo plï roprézantab. Èl té i anport lo sël bizou kapab rann Solèy lï-mëm grokër.
Lontan apré, lërk Mér la kal son loumayaz, èl la dépoz lo tété ankor bien tièd, ankor bien vivan sï son vante détandï. An dousër. An respé…
Lo bout tété té i pointe la tèt an vantar kömsi pou aviz Sièl ke la shanz koulër sanm la për: parèy sagay in lanprër, lo Piton-dé-nèz té i mënas aèl!… Mé in pë plï ba, sï la rondër tout angras, la ousa bann grif la läm lavé bless tété lo déès, in grafinïr té i sëgn rouz, rouz mëm. La lav té i désann sho, brïlan, bouyonan, an direksion lo vante loséan. Tout bann vag té i arkïl an krian lasasin…
Lo kratér la zamé rofermé. In lil èk son volkan lété né, «in bizou grandioz dan in kofré la lïmiér»…
Dopï lo zour-la, Mér nana son Solèy. É lo dë sër lé pï grokër inn a l’ot. I paré, dapré s-ki di, zot la rokomans toush-toushé, digdigué, anbrasé… laba, laba mëm, finfon lo sanfinité, sï in lign i apèl bardsièl, bardmér, lorizon…
Kisa lavé less arash in morso son prop kor pou-k son dë ti bouzingo i artrouv la pé, tout an étan fier zot bote? Ter lavé less arash…


Lu par l’auteur, ce conte de Daniel Honoré, « Pour un soleil en plus : l’île » / « Pou in solèy an plïss : lil », a été publié pour la première fois dans le recueil Contes créoles (La Rénion zanfan lo monn), publié aux éditions UDIR (Saint-Denis, 2003), pages 9-14 (créole) et pages 69-74. Dans le recueil, la plupart des contes en créole réunionnais sont accompagnés d’une traduction française de Jean-François Samlong. « Pour un soleil en plus : l’île » a été écrit et traduit du français en créole par l’auteur, Daniel Honoré. Le conte est reproduit avec sa traduction sur Île en île avec la permission de l’auteur.

© 2003 Éditions UDIR ; © 2004 Daniel Honoré et Île en île pour l’enregistrement audio (10:04 minutes)
Enregistré à Saint-Denis (La Réunion) le 26 avril 2004


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mis en ligne : 30 mai 2004 ; mis à jour : 27 décembre 2020