René Noyau

René Noyau

photo prise en 1963
reproduite dans René Noyau l’oeuvre (Volume 1, 2012)

René Noyau est né dans la capitale mauricienne, Port-Louis, mais sa date de naissance reste floue. Il y a celle figurant sur certains papiers officiels (14 avril 1912), celles qu’il mentionne à sa fille aînée dans une lettre du 25 mai 1971 (« donc, le 12 ou le 21 avril 1911, pour l’État Civil et le 6 novembre de je ne sais quelle année pour la naissance réelle… ou fausse »), celle de 1912 figurant dans le programme de la première (et unique) exposition des auteurs mauriciens organisée par l’Académie mauricienne en 1968 et celle du 7 novembre 1911 dans les notes biographiques de Jean Urruty concernant… Jean Erenne. À ce qui peut être considéré comme une énigme correspond, en écho, cette volonté qu’aucun faire-part ne soit émis au moment de son décès survenu le 17 septembre 1984. Ce n’est que trois jours plus tard, le 20 septembre, que la nouvelle fut diffusée par le quotidien Le Mauricien avec, en remarque, la conclusion suivante : « René Noyau est mort comme il a vécu. Le fait de partir sans prévenir est une manière de pied-de-nez à l’égard de ceux qui ne l’avaient pas reconnu à sa juste valeur. »

Qui est donc René Noyau ? Question bien difficile à répondre d’emblée car quasiment toute son oeuvre publiée est signée Jean Erenne, pseudonyme né de la vocalisation de ses initiales RN devenant Erenne et auquel le prénom Jean est ajouté. Noyau a recours à ce pseudonyme dès 1934 pour signer son premier recueil L’Ange aux pieds d’airain. Certes, il n’est pas le premier écrivain à avoir recours à un autre nom que le sien et les exemples abondent tant à l’Île Maurice qu’ailleurs. Mais le fait est que ce n’est pas son seul pseudonyme. Ainsi, les recueils de nouvelles Passerelles en 1936 et Frontières (volume collectif) en 1940 sont signés du nom de Jean-Claude Bouais de même qu’une vingtaine d’articles de presse. Il signe même, dans une revue en 1947, un article philatélique du nom de Michèle Bouais. D’autres pseudonyme seront utilisés dans la presse : R.N., Prof, R., J.E., Observateur et N. Faut-il expliquer cette propension à avoir recours à des pseudonymes qui fragilisent, à son insu, son œuvre en la fragmentant au lieu de la consolider et, dans l’affirmative, comment ? Quelle stratégie, s’il en ait eue, poursuit-il ? Dans une auto-interview non datée, retrouvée et publiée, Noyau explique son recours aux pseudonymes en écrivant que « les conditions sociales étant ce qu’elles sont sous régime colonialiste, il fallait de la prudence » et que cela est pour lui « un stratagème pour concilier, ramener les opinions éparpillées autour d’un personnage double Erenne-R.N. » Cette réponse, pour le moins ambiguë, voire équivoque, convient sans doute pour qualifier tant l’œuvre que l’auteur.

La production littéraire du Mauricien René Noyau se déploie sur une cinquantaine d’années. Ses oeuvres, publiées commercialement, se répartissent comme suit : six titres dont cinq sous pseudonyme (soit deux recueils de poèmes, L’Ange aux pieds d’airain, 1934, et Le Labyrinthe illuminé, 1939 ; deux volumes de nouvelles, Passerelles, 1936 et le collectif Frontières, 1940 ; un ouvrage d’aphorismes, Le poinçon de cristal, 1942), et une fable animalière en créole mauricien (Tention Caïman, 1971) suivie de la version en français.

Parallèlement, il publie des chroniques sur une base volontaire et/ou contractuelle dans certains quotidiens et hebdomadaires locaux (Le Mauricien, Le Cernéen, Advance, Action, Zamana) et contribue à des revues locales et étrangères. Malgré sa contribution significative à deux reprises au patrimoine littéraire mauricien, l’ensemble de son œuvre a bien failli sombrer dans l’oubli. Entre la publication du recueil de poèmes L’Ange aux pieds d’airain sous pseudonyme en 1934 et le décès de l’auteur en 1984, le souvenir de René Noyau et de son œuvre semble s’être érodé, sans doute en raison de la faible circulation des textes concernés qui ont tous été publiés en petits tirages plusieurs années auparavant. Le sauvetage in extremis de son œuvre s’est produit en 2012, soit presque 30 ans après la mort de René Noyau, grâce à la publication de quatre volumes incluant la réédition des œuvres publiées antérieurement et la publication de nombreux textes inédits et de facsimilés de manuscrits avec transcription.

D’autres écrits encore, en français et en créole mauricien, restent inédits.

De Jean Erenne à René Noyau : étapes d’une quête identitaire

Issu de la petite bourgeoisie et après une scolarité primaire terminée à l’âge de 14 ans, René Noyau évolue dans différents métiers notamment – selon ses termes – « casseur de rouille à bord des navires, pointeur de marchandises » avant de travailler dans les docks en tant que commis, puis comptable-économe. Son amour inconditionnel pour la lecture et l’écriture le pousse à se lancer parallèlement dans la découverte de la littérature française en utilisant les ressources des bibliothèques publiques telles le Mauritius Institute. Au long de ce parcours initiatique, malgré le manque cruel de moyens financiers, René Noyau bénéficie de l’aide de gens modestes tels ce « débardeur qui [lui] fit découvrir Romain Rolland, [cet] employé des postes Les Fleurs du mal, [ce] planton [qui lui] passait des livres en-dessous qu’il [lui] fallait rendre le lendemain, […] ce bibliothécaire plein de compassion et de compréhension [qui lui] signalait des livres qu’il fallait lire, [qui lui] en faisait cadeau le plus souvent ». René Noyau est donc un autodidacte que la soif de lire mène à explorer la littérature française qu’elle soit classique, romantique, parnassienne ou contemporaine et à se former tant à la lecture de romanciers, essayistes, poètes tels Rousseau, Baudelaire, Musset, Verlaine, Rimbaud, Hugo, Cendrars, Proust, Montherlant, Lautréamont, Crevel, Soupault, et bien d’autres. Un des aphorismes du Poinçon de cristal (1942) fait allusion à cet engouement et à son aboutissement : « On m’avait appris à lire, je me suis laissé aller à écrire. On m’apprit la Beauté, dès lors la vérité a cessé de me satisfaire et j’ai couru vers une réalité supérieure. »

Mais la réalité est aussi celle, implacable, de la société mauricienne dont les fondements sont ceux d’une société esclavagiste à la française que le passage sous administration britannique en 1810 n’a guère modifiée dans le fond : René Noyau entre donc à l’âge adulte dans une société où, culturellement, la primauté est blanche et polarisée vers l’Europe, en particulier la France. Dans cette société, certains métis à peau claire se forgent une place et la consolident au détriment des métis plus bruns de peau, des noirs descendants d’esclaves ou des indiens venus comme soit clercs pendant la période française soit laboureurs ou commerçants libres pendant celle anglaise. La sphère littéraire de l’Île Maurice, notamment au début des années 1930, est dominée par ces littérateurs blancs et métis, prisonniers d’une pratique conventionnelle que dénonce Noyau en les décrivant comme, « rivé[s] au classicisme, cramponné[s] au romantisme ou agenouillé[s] devant le Parnasse [et parlant à peine] du symbolisme ». Cet establishment littéraire est regroupé principalement dans le Cercle Littéraire de Port-Louis qui publie une revue bimensuelle, L’Essor. Créée fin 1919, cette revue règne sur la littérature locale par le biais de son concours annuel doté de prix.

Face à ce que Noyau appelle « l’épaisse couche de suffisance de l’élite intellectuelle » et contre laquelle s’insurge l’écrivain qu’il est, l’heure est à « la guérilla » selon ses propres mots, une guérilla qu’il mène avec la complicité de quelques autres écrivains « un tant soit peu progressistes » aspirant à d’autres modes d’expression littéraire, dont le journaliste et écrivain Marcel Cabon. Celui-ci raconte, des années après, la ferveur motivant les jeunes intellectuels de ces années 1930 en ces termes : « Au-delà des sordides barrières qui à cette époque déshonoraient le pays, nous formions avec Hazareesingh, avec René Noyau, Ameen Kasenally, avec Aunuth Beejadhur, un petit groupe qui ne se voulait pas seulement littéraire. Il y avait quelque chose à entreprendre pour briser les moules étroits qui façonnaient la vie sociale et politique du pays et, obscurément, nous nous sentions élus pour être à la tête de ce combat ».

Les premières productions littéraires de Noyau seront par conséquent marquées par ce souci de dénoncer, fut-ce par provocation, l’ineptie de ceux régissant les lettres mauriciennes comme un bien personnel. Ce sera la motivation essentielle d’une action d’éclat menée en trois phases et suivant une stratégie implacable : d’abord, introduire en 1933 par le biais d’une revue intitulée symboliquement Vergers, avec Cabon comme rédacteur en chef, des textes surréalistes dont certains parodiques et signés du poète alors en haut du pinacle, Robert-Edward Hart ; ensuite produire en 1934 le recueil de poèmes surréalistes (sept seulement sur la trentaine qu’il dit avoir écrits), intitulé L’Ange aux pieds d’airain pour choquer l’intelligentsia locale et les bien-pensants ; enfin, piéger le Cercle Littéraire de Port-Louis et sa revue L’Essor en soumettant, sous des pseudonymes ronflants, deux poèmes totalement construits de vers empruntés à d’illustres écrivains comme participations à leur concours annuel et que la revue L’Essor publie en février 1936 sans avoir identifié la supercherie que Noyau dévoile quinze jours plus tard dans la revue Maurice-Magazine créée par Marcel Cabon. Ces actions ont l’effet désiré en suscitant la vive polémique que les instigateurs du complot souhaitaient et en consolidant les aspirations de la nouvelle génération d’écrivains. La « bombe surréaliste » (comme il l’appelait) a ainsi été son premier cadeau inestimable au patrimoine littéraire mauricien.

Sorti gagnant de cette provocation et après la publication de son livre d’aphorismes Le Poinçon de cristal, Noyau est âgé d’une trentaine d’années et explore d’autres chemins suivant ainsi un de ses propres préceptes : « La terre est ronde, la vie est un cycle, j’ai toujours cherché à m’orienter au centre de moi-même ». Au fil des années 1940 marquées par la deuxième guerre mondiale et ses conséquences, il rencontre des intellectuels juifs parmi ceux déportés vers l’Île Maurice par les Britanniques, lance un club et une revue philatéliques dans laquelle il signe ses articles du pseudonyme de Michèle Bouais, ouvre Véronique, un café-restaurant où il organise des soirées littéraires, développe ses talents de critique d’art inaugurés dès 1935 par des chroniques dans le quotidien Le Mauricien et obtient une bourse d’études du British Council pour trois mois de visites de galeries et musées et de rencontres d’artistes en Angleterre. C’est peu dire que ce voyage – son premier en Europe – lui change la vie et lui ouvre des perspectives intellectuelles nouvelles car, d’une part, il visite des peintres et intellectuels contemporains de renom et, d’autre part, il fait, en France, deux rencontres déterminantes : le jeune parlementaire Léopold Sedar Senghor chez qui il dînera et dont le baiser du fils sur sa bouche réveillera « l’Homme noir en lui » et la secrétaire de l’Association populaire des Amis des Musées, Madeleine Rousseau, avec qui il entretiendra pendant longtemps une relation forte et durable, contribuant également à la revue de l’association, Le Musée vivant.

C’est probablement la prise de conscience nouvelle, générée par ce voyage, qui pousse Noyau à effectuer un repli sur lui-même, à prendre sa retraite et vivre, de fin 1950 à 1954, dans une case en paille rudimentaire avec, comme apport financier, le produit des chroniques qu’il publie entre 1952 et 1954 dans le quotidien Le Cernéen sur des sujets variés (dont l’économie et la politique). Cette parenthèse est source également de nouveaux écrits (qu’il ne publie pas) et de projets (qui n’aboutiront pas), mais elle lui a surtout permis de consolider sa pensée et de trouver ce « centre de lui-même » qui était tapi en lui et qu’il recherchait à travers ses provocations, voire sa colère. Son identité devient progressivement plus claire : il est métis et, dans un poème inédit, affirme être descendant d’un grand-père africain et d’une grand-mère malgache. Le caractère déterminant du réveil provoqué chez Senghor s’accroît et sa contribution de 1958 à la revue Sève en reflète l’amplitude : « J’avais été inoculé, la salive de cet enfant de l’Afrique avait passé dans ma bouche, avait gagné mon sang, s’était répandu dans mon être entier, jusqu’au large de ma mémoire, en secouant comme des billes les souvenirs millénaires d’un monde refoulé en moi, d’un monde dont j’allais avoir bientôt l’intuition de la résurrection. » Le point d’aboutissement de cette quête identitaire est dans la revendication de son ascendance d’esclave dans un poème d’une lucidité et d’une intensité remarquables dont la forme aboutie aura demandé plusieurs étapes d’écriture comme autant de paliers d’introspection jusqu’à sa publication dans le quotidien Advance du 9 juillet 1960.

René Noyau est ainsi le premier écrivain mauricien à clamer son africanité ; cette démarche reflète sa profonde honnêteté intellectuelle : comme il l’écrit à un couple ami en 1978, il considère avoir « trop d’esprit pour se laisser mener par l’hypocrisie, encore moins par la perfidie ». Choisir l’authenticité dans cette Île Maurice, qui attache alors peu d’intérêt culturel à l’héritage africain, est un acte courageux. De ses écrits qu’il qualifie d’africains, le plus connu est le poème « Sega de liberté » de 1959, maintes fois cité et publié et par lequel il valorise le sega pour sa musique et sa danse en en faisant le signifiant africain de l’île par excellence. D’autres textes sont moins connus, tels l’essai Présence Africaine à l’île Maurice décriant la disparition de la danse des morts lors des veillées funèbres et la transformation du sega en danse de salon, et la fable animalière, Tention Caïma (1971) en kreol mauricien avec une version en français (Il y a toujours des caïmans).

Noyau voyage beaucoup à partir de 1960, soit vers l’Europe pour des raisons personnelles, soit vers des pays de l’Est, d’Asie ou d’Afrique pour des colloques ou congrès de journalistes (La Réunion et Madagascar en 1959 et 1960 ; Autriche, Allemagne de l’Est, Tchécoslovaquie pour une conférence de journalistes en 1960 ; Mali, Ghana, France, Angleterre, Pologne, URSS en 1961 ; Hong-Kong, Chine et Pakistan en 1964 ; France et Angleterre en 1973). S’il publie peu de chroniques entre 1962 et 1968, il rédige de nombreux textes. Certains sont publiés dans la presse sous la signature de Jean Erenne : « Jean-Jacques Rousseau ou de l’indépendance », texte d’une conférence de 1962, publiée dans la revue Amaranth en 1963 ; « Le Procès Bissoondoyal » en 1964 ; Au pays des Upas, conte surréaliste et « Les oiseaux volent et les arbres tombent », poème surréaliste en prose, parus dans le quotidien Le Mauricien en 1968 ; « La voie », poème surréaliste paru dans la revue The March of Time en 1970. Par contre, La Race d’Abel, pièce de théâtre soumise au concours interafricain de 1973, est signé René Noyau mais est restée inédite jusqu’à sa publication en 2012 comme le poème dramatique de 1975 portant un titre presque identique, La Race d’Abel, première partie. De même, il rédige un projet de film, Sega pour Pierre Argo en 1973. Un poème d’inspiration politique intitulé Les amis du peuple veillent en deux versions – une de 1965 et l’autre de 1968 – n’est pas publié, mais tiré à une centaine d’exemplaires et remis personnellement à des amis sûrs compte tenu de la censure politique sévère sévissant alors à Maurice et par laquelle Noyau se sentait visé, voire menacé. Le texte Blancs et noirs au jour de vérité (1960) dont la parution était prévue dans la revue malgache Esquisse, ne paraît pas, la revue ayant été interdite. Enfin, il produit deux textes aux contours surréalistes : Des arrhes et métiers faut point discuter (1975) resté inédit et Lettre oiseau (1978) publié en revue à La Réunion.

Au début de sa carrière littéraire, Noyau avait surpris le lectorat mauricien en introduisant le surréalisme et bousculant ainsi le paysage littéraire mauricien. Vers la fin de cette carrière, il surprendra de nouveau en publiant en 1971 un conte en créole, suivi de sa version en français : Tention Caïma – Il y a toujours des caïmans. Cette publication vient rompre un silence assourdissant en matière, d’une part, de littérature locale en général car, depuis l’avènement de l’indépendance trois ans plus tôt, rien de significatif n’avait paru, et, d’autre part, de littérature en créole mauricien. Le dernier texte en créole à avoir été publié était Vingt nouveaux zolies zistoires dans créole Maurice par Zavié Léziz dé Ségré en 1952 ! Cela faisait donc 19 ans qu’aucune publication en créole n’avait vu le jour et entre-temps Maurice était devenue indépendante. Curieusement, la production littéraire en créole relativement abondante et régulière antérieurement avait cédé la place à une période de disette… Mais Tention Caïma – Il y a toujours des caïmans fait mieux encore : René Noyau tente par là de lancer un mouvement de création littéraire populaire en créole qui serait produite par le peuple comme le détaille le préambule, véritable manifeste. Pour Noyau, son geste en écrivant Tention Caïma est essentiellement et résolument politique au sens noble du terme. L’introduction, écrite en créole, est explicite à cet égard, incitant les lecteurs à une lecture attentive « pou découvert ène bane zafère cassiette-cassiette » [pour découvrir plein de choses qui leur sont cachées] et rappelant que cette histoire lui vient non pas d’un professeur d’école, mais d’un ouvrier amateur de la chasse aux singes. Enfin, par ses commentaires en post-face, écrits en créole, il confirme l’enracinement populaire de son regard politique et invite les travailleurs à s’exprimer par l’écriture et lui envoyer leurs manuscrits.

Tention Caïma s’inscrit donc comme le premier texte engagé en créole : non pas engagé par rapport à une idéologie partisane, mais engagé en faveur du travailleur mauricien, en faveur de son émancipation culturelle à travers l’usage de sa propre langue pour se raconter au monde. C’est une posture très forte et unique en littérature mauricienne postcoloniale ; en même temps, Tention Caïma cristallise la réflexion politique de Noyau qui est hautement socialiste. Ses convictions sont en résonance avec la conviction qu’« être irrémédiablement éveillé, c’est être digne du nom d’Homme » : Noyau est un citoyen éveillé en politique comme il l’a été en littérature. Il se dépeint comme « un intellectuel progressiste » ; son œuvre est imprégnée des exigences de cet engagement. Les troubles et émeutes survenues à Maurice en 1965 et 1968 sont à l’origine des deux versions de son poème Les amis du peuple veillent. Celles des années 1970 sous-tendent sa pièce soumise au concours théâtral interafricain de 1973, La Race d’Abel, et le poème éponyme de 1975, avec en même temps une inquiétude réelle devant la montée de la censure et de menaces contre la démocratie. L’ensemble de ces textes confirment son analyse et son choix politiques, à savoir que la vraie liberté est celle de l’engagement en faveur des exploités et des opprimés, que la vigilance doit être permanente étant donnée la fragilité de cette liberté face aux exploiteurs et oppresseurs qui disposent d’institutions répressives.

Ces textes seront ronéotypés et circuleront à peu d’exemplaires compte tenu de la censure policière qui sévissait alors et de la surveillance organisée des milieux de gauche. Dans un tel contexte, pour reprendre une expression de Noyau, le peuple était « dans la boue » : son honnêteté prime donc sur sa propre mort en 1984 conformément à cette affirmation prophétique de La Race d’Abel, version 1973 : « Si je meurs et que le peuple est dans la boue, je demande qu’aucune roue ne tourne autour de mon cadavre, que seules les personnes que je nomme sachent ce qui m’est advenu. Pas de perte de temps et d’inutiles funérailles. »

L’œuvre de Noyau est en 1977 le sujet d’un mémoire de maîtrise par une Mauricienne, Irène Ahtoy, étudiante dans une université parisienne. Noyau raconte avoir tout d’abord classé la lettre de l’étudiante et finalement lui avoir « donné quelques indications du bout des doigts » car, dit-il, il a « ces choses-là en horreur surtout quand elles s’inscrivent dans le cadre de ces institutions nationales pour l’Éducation et la Culture ». Mais il apprécie le contenu final de cette étude pour laquelle il est reconnaissant car son auteure l’a « porté vers la connaissance d’un mode, d’une méthode, d’un procédé, je ne sais pas, d’une technique de travail critique que je ne soupçonnais pas. »

L’œuvre littéraire de René Noyau n’a pas encore fait l’objet d’analyses approfondies. La publication de 2012 regroupant une grande partie de son œuvre en quatre volumes a suscité un nouvel intérêt pour cet écrivain hors normes, secret, sincère dans les positions prises, soucieux d’être vrai. À ses débuts en littérature comme à travers son écriture d’articles et de chroniques, sa créativité et sa productivité trouvaient leur force dans sa méfiance des institutions et de l’institutionnel. Cette méfiance lui avait dicté une forme de repli en ne réservant ses textes qu’à la distribution auprès de personnes sûres plutôt qu’en les publiant. Son œuvre sort à peine de l’ombre dans laquelle son auteur l’avait lui-même reléguée en se retirant des circuits d’édition. Depuis 2016, son fils, Gérard, s’est mis à la traduction de poèmes et d’autres écrits de René Noyau en vue d’une édition bilingue (français-anglais) d’une trentaine de poèmes. Des lectures de poèmes en version bilingue se font régulièrement en Angleterre (à Sheringham et Norwich, villes du Norfolk) depuis 2016 et chaque année pendant le mois de mai au Cafe Inglese à Silves (Portugal) depuis 2017.

« Écrire est un art qui ne peut se pratiquer que dans la plus secrète des intimités »… Cette pensée reflète précisément le souci constant de l’écrivain Noyau. Reste à savoir si son œuvre saura de façon posthume accomplir cet autre aphorisme de son cru : « Le poète est celui qui fait germer la parole qui sommeille chez les autres. »

Biographie et bibliographie de René Noyau établies pour Île en île par Robert Furlong, avec la collaboration de Gérard Noyau.


Oeuvres principales:

L’Œuvre de René Noyau. Là où cela s‘applique, hommage est rendu au graveur ou dessinateur ayant élaboré la vignette de couverture ou illustré l’ouvrage (abréviations : Couv. ou Illus.). Dans la bibliographie ci-dessous, de nombreux sous-titres supprimés des bibliographies en cours ont été restaurés. Sauf indication contraire, les œuvres de Noyau ont été publiées à Port-Louis (Île Maurice).

Ouvrages publiés:

  • L’Ange aux pieds d’airain. Sous le pseudonyme de Jean Erenne. La Typographie moderne, 1934. 7 p. Couv, et illus.: Marcel Cabon.
  • Passerelles. Sous le pseudonyme de Jean-Claude Bouais. The Standard Printing Establishment, 1936. 10 p. Couv: Marcel Cabon.
  • Le Labyrinthe illuminé. Sous le pseudonyme de Jean Erenne. Collection Frontières. The Standard Printing Establishment, 1939. 28 p.
  • Frontières. Volume collectif publié sous le pseudonyme de Jean Erenne et regroupant des contributions de plusieurs auteurs et deux textes de Noyau, « La Lettre de Jean Erenne » et « Filière de Jean-Claude Bouais ». The Standard Printing Establishment, 1940. 24 p.
  • Le Poinçon de cristal. Sous le pseudonyme de Jean Erenne. Collection Frontières dirigée par Jean Erenne. The Standard Printing Establishment, 1942. 18 p.
  • Le procès Bissoondoyal. Sous le pseudonyme de Jean Erenne. Imp. Bucktowonsingh, 1964. Publié de nouveau par Bucktowonsingh sous le titre Quelques épisodes de notre histoire, non daté. Publié de nouveau sous le titre L’Inde et l’Île Maurice, G. Gangaram, 1976, puis 1978. 144 pages dont 83 pages du texte de Jean Erenne. Annoté par B.B. Singh.
  • Tention Caïma suivi de Il y a toujours des caïmans (avec Rosieb Ahjo). Port-Louis: Édition Sans Frontières dirigée par Les Travailleurs intellectuels afro-asiatiques, 1971. Réédité en graphie standardisée officielle du créole mauricien (grafi larmoni), sous le titre Tansion kayman suivi de la version en français Il y a toujours des caïmans. Pamplemousses Éditions. 2012. Couv. et Illus.: Diana Noyau.
  • René Noyau l’œuvre, 4 volumes préparés par Gérard Noyau avec la collaboration de Robert Furlong. Cellule Culture et Avenir, Government Printing Office, 2012. Vol I: 1931-1959: poèmes, essais, aphorismes, nouvelles et chroniques; Vol II: 1970-1978: poèmes, essais, conte en créole et chroniques; Vol III: Inédits 1 (1963-1975): essais, théâtre et écrits surréalistes; Vol IV: Inédits 2, poèmes, pensées, conte, travaux inachevés, lettre, opinions sur l’homme et son oeuvre.

Publications hors commerce. Les amis du peuple veillent. Sous le pseudonyme de Jean Erenne. Edition ronéotypée. Sous-titre: Un épisode de la vie néocoloniale dans une île (Île Maurice) de l’océan afro-asiatique. Aux Éditions de l’Institut Culturel Afro-Asiatique, 1965; 2e édition ronéotypée, 1968. Texte modifié et enrichi d’une introduction signée Jean Erenne. Sous-titre: inchangé.

Contributions à des revues et journaux:

  • « Charmes de la correspondance », sous le pseudonyme de Michèle Bouais, The Mauritius Correspondence and Exchange Club, 1947. Directeurs: Victor Castelain et René Noyau.
  • « L’Afrique et l’Europe se sont retrouvées au cœur d’un tableau de Lapicque », sous le pseudonyme de Jean Erenne. Le Musée vivant, Paris, 1955. [Note: Noyau avait intitulé ce texte « Lettre à Madeleine Rousseau »].
  • « Présence africaine à l’île Maurice », sous le pseudonyme de Jean Erenne. Le Musée vivant, Paris, 1956. Republié sous le même pseudonyme dans la revue mauricienne Sève, Charmes de la vie créole, Esclapon Ltd. (1958).
  • « Les oiseaux tombent et les arbres volent ». Le Musée vivant, Paris, 1957. Re-publié dans Le Mauricien (5 octobre 1968).
  • « Sega de liberté », sous le pseudonyme de Jean Erenne. Le Musée vivant, Paris, 1959. Plusieurs fois republié, notamment dans la revue mauricienne 180th Anniversary of Abolition of Slavery in Mauritius, Le Morne Heritage Trust Fund, 2015.
  • « Au Pays des Upas », poème surréaliste. Le Mauricien (27 juillet 1968).
  • « Jean-Jacques Rousseau ou de l’indépendance ». Conférence de René Noyau du 17 septembre 1962. Reproduite dans The Amaranth (juin 1963).
  • « La Voie », poème. Sous le pseudonyme de Jean Erenne. March of Time, organe du Mauritius Students Alliance (1970).
  • « Lettre Oiseau ». Sous la signature de René Noyau. Revue de l’ADER, La Réunion (1978).

Articles de presse:

Aperçu synthètique: 309 articles de René Noyau ont paru selon le nombre et les années indiqué par rapport aux organes de presse suivants Action (17 entre 1963-64), Advance (203 entre 1952-72), Le Cernéen (79 entre 1952-54), Le Dimanche (1 en 1968), Le Mauricien (8 entre 1934-73) et The Lantern (1 en 1962), sous différentes signatures : R.; N.; R.N.; René Noyau; Jean Erenne; J.E.; Jean-Claude Bouais; Observateur, Prof, … Quelques exemples de titres [signés Jean Erenne, sauf si autrement signalé en italiques]:

  • Le Mauricien : « Jeu des Glaces » (21 septembre 1934); « En marge d’une critique » (21 mars 1936); « La plume et le pinceau Commentaires d’arrière-saison » (28 octobre 1949); « La plume et le pinceau, Fantasia » (30 novembre 1949); « La plume et le pinceau, Un fleuron de plus » (17 février 1950); « Ma rencontre avec Senghor », René Noyau (1er mai 1973).
  • Le Cernéen : « Chronique d’art Exposition Rakotovoa » (1 septembre 1935); « Libres opinions Monsieur Masson et nous », R.N. (15 juillet 1952); « Nos réalités Les Relief Teachers », Jean-Claude Bouais (12 août 1952); « Nos réalités La Pieuvre dangereuse et le Lion boîteux », Jean Claude Bouais (19 septembre 1952); « Une Grande Exposition s’ouvre cet après-midi au Plaza », R.N. (8 novembre 1952).
  • Advance : « Poisson d’Avril et œufs de Pâques », R.N. (31 mars 1956); « Un mai nouveau », R.N. (30 avril 1956); La plume et le pinceau Visite à Henry Moore » (29 avril 1958); « La plume et le pinceau, En marge d’une exposition » (13 mai 1958);« La plume et le pinceau, Le cas Malcolm de Chazal » (5 juillet 1958); « Jacob Epstein » (1er septembre 1959).
  • India : « 1960 (1er février 1960); « Villiers de Casanove » (23 septembre 1960); « Le boycottage des marchandises sudafricaines, une question morale » (19 janvier 1961); « Sous le signe de la paix » (30 mai 1962); « Pour éviter le piège que certains voudraient tendre aux gens de couleur » (30 juin 1962); « Lui, toujours lui », Jean Erenne (23 juillet 1962); « Prépondérance de l’Indépendance » (9 mars 1968, 7 décembre 1968); « Décommunaliser le sport » (18 septembre 1969).
  • L’Express : « Pierre Argo, un travailleur du pinceau », René Noyau (25 février 1974).
  • Le Dimanche : « L’île Maurice indépendante » (10 mars 1968).

Divers:

  • Pour faciliter le dialogue, oui, mais il nous faut aussi un code du journalisme. Contribution au 2e Congrès panafricain des journalistes, Accra (4 au 8 novembre 1963). Reproduit dans René Noyau l’œuvre, Vol. 3: 13-22.
  • Actualités mauriciennes. Causeries littéraires à la radio (10, 17 et 24 avril 1970). Reproduit dans René Noyau l’œuvre, Vol. 3: 35-58.

Manuscrits et textes inédits:

  • 37 poèmes rédigés entre 1950 et 1984. Reproduits dans René Noyau l’œuvre, Vol. 4: 15-101.
  • 289 pensées, réflexions et maximes. Reproduit dans René Noyau l’œuvre, Vol. 4: 105-136.
  • « Astralgique » et « Astralgie », 1956. Poèmes surréalistes signés René Noyau. Astralgie a été publié, mais le lieu de publication est non retraçé. Reproduits dans René Noyau l’œuvre, Vol. 1: 235-242.
  • « Blancs et noirs au jour de vérité ». 1960. Publication signée Jean Erenne et prévue dans la revue malgache Esquisse avec le poème Sega de liberté, mais les pages en question ont été supprimées par la police. Reproduit dans René Noyau l’œuvre, Vol. 2: 13-19.
  • « Upas ». 1974. Texte inédit signé Jean Erenne. Reprise de « Au pays des Upas » publié en 1968 avec modifications et ajouts de l’auteur. Reproduit dans René Noyau l’œuvre, Vol 3: 145-166.
  • « La Race d’Abel ». 1973. Pièce en 4 actes signée René Noyau et présentée au Concours théâtral interafricain de 1973. Texte ronéotypé. Paris: DAEC Cooperation, 1973. Reproduite dans René Noyau l’œuvre, Vol. 3: 59-130.
  • « La Race d’Abel (première partie) ». Pièce en 4 tableaux et en vers signée René Noyau. Radio-France Coop, 1975. Reproduite dans René Noyau l’œuvre, Vol. 3: 167-245.
  • « Des Arrhes et Métiers faut point discuter » 1975. Signée René Noyau et reproduite dans René Noyau l’œuvre, Vol. 3:  244-322.
  • « Les moulins de la vie ». Texte pour un projet de film. Reproduit dans René Noyau l’œuvre, Vol. 4: 137-170.
  • « Interview de René Noyau par lui-même » 1974. Reproduit dans René Noyau l’œuvre, Vol. 4: 171-199.
  • « Le complexe de la Peur », essai. Non daté. Reproduit dans René Noyau l’œuvre, Vol. 3: 29-34.
  • Plusieurs travaux inachevés sont reproduits dans René Noyau l’œuvre, Vol. 4: 200-254.

Articles non signés:

  • « L’école des Beaux-Arts de la municipalité de Port-Louis ». Advance (6 août 1959).
  • « La vie mauricienne – L’œil de M. Erenne ». La vie catholique (6 octobre 1961).
  • « Ce qu’ils en pensent : Jean Giono ou le chant du monde ». L’Express (16 octobre 1970).
  • « Bloc–notes – Jean Erenne, non – René Noyau écrit pour le peuple ». L’Express (17 septembre 1971).
  • « Tention Caïman, Voix de l’Islam ». (septembre 1971).
  • « Paragraphes – René Noyau homme de son temps ». Express, (5 novembre 1971).
  • « Bloc-notes – Tambours : Une certaine Afrique ». L’Express, (27 avril 1973).
  • « Bloc-notes – L’engagement – Jean Erenne, poète de la liberté ». L’Express (24 janvier 1974).
  • « Souvenirs littéraires : Les défricheurs des années 30 ». L’Express (31 janvier 1974).
  • « Documents – Le séga : de la jungle africaine à Monaco ». The Nation (8 juillet 1974.
  • « La Culture des Masses Populaires ». L’Express (4 février 1975).
  • « Cahier du semainier – La Vérité Essentielle ». L’Express (19 février 1976.
  • « Et l’Afrique continue – ‘Un chant de tous pout tous’ ». L’Express (13 juillet 1976.
  • « Bloc-notes – Autour d’une revue – Le service culturel de l’ADER ». L’ Express (27 novembre 1980.
  • « Hommage à René Noyau à sa mort ». Le Mauricien (20 septembre 1984).
  • « La littérature mauricienne en deuil – Hommage à René Noyau ». L’Express (25 septembre 1984.
  • « In Memoriam – Il y a deux ans mourait Jean Erenne ». L’Express (18 septembre 1986.
  • « Le Nouvel Essor : une Renaissance ». L’Express (23 novembre 2003.
  • « René Noyau : Le poète aux pieds aériens ». Scope (29 septembre 2012.

Manuscrits et tapuscrits en français:

  • Aspects du mouvement syndicaliste et des mouvements politiques à Maurice, 1 page (incomplet)
    Henri Dalais en 1936, Élever le peuple 1 page (incomplet).
  • La race d’Abel, théâtre, en 7 liasses: liasse A: 7 pages; liasse B: 28 pages; liasse C 20 pages; liasse D 87 pages; liasse E 3 pages; liasse F 31 pages; liasse G 7 pages.
  • La sorcellerie à Maurice, texte incomplet en 3 liasses de 2, 3 et 2 pages respectivement.
  • Mémorandum adressé à la Commission d’enquête sur la police en 1957 + correspondance 28 pages
  • Opium, 2 liasses de 10 pages chacune; liasse A ébauche; liasse B texte complet
  • Réponses à des étudiants, 3 textes complets de 5,6 et 8 pages + 16 pages d’ébauche.
  • Une graine de discorde, texte en prose, 98 pages datées 30 juin 1965, page 94 manquante sur les mêmes événements de 1965 qui ont donné Les amis du peuple veillent.
  • Sans titre: épigramme, repris trois fois sur trois bouts de papier; sujet Jean Monvoisin, pseudonyme de Georges André Decotter,
  • Sans titre: poème, 1 page; 1er vers Et mon âme, ô Françoise.
  • Sans titre: réflexion reprise trois fois sur trois bouts de papier; sujet Confusion.
  • Sans titre: 28 pages dont 25 pages forment un texte complet ; réflexions sur la société et l’être humain.
  • Sans titre: essai, texte incomplet de 6 pages; sujet, La communauté chinoise.
  • Sans titre: interview Radio-Mali, 1961, 4 pages.
  • Sans titre: Pages autobiographiques, 2 et 3 pages respectivement.
  • Sans titre: texte commençant relation: le zéro est un point de relation… 2 pages.
  • Sans titre: roman inachevé, projet 2 pages.

Manuscrits et tapuscrits en kreol morisien:

  • Boycott partout. Texte incomplet. 3 pages.
  • L’appareil gouvernement. Traduction d’une section du Livre Vert de Kadhafi, 2 liasses en kreol morisien de 28 et 29 pages respectivement.
  • Ton Zil, conte de 80 pages.
  • Sans titre, essai sur le travail et les salaires en 2 liasses de 8 et 7 pages + texte complet de 28 pages.

Textes en recherche:

  • « Au plus loin de l’horizon » et « Madeleine », nouvelles, d’après René Noyau publiées à La Réunion dans les années 1930.
  • Dans Maurice Magazine, No 3: « Fusées », Jean Erenne; No 5: « Discours sur la Liberté », Jean Erenne: No. 6: « Chines », signé Jean-Claude Bouais; No. 9: « Jeunes 36 », Jean Erenne.
  • « Dalais », dans L’oeuvre 845 (sans date).
  • « Discours d’un patriote de la vie », datant des années 1940 signé J.C. Bouais.
  • « Lettre à un jeune Africain », René Noyau. revue Trait d’Union 9 (sans date).

Traductions:

  • « Pour une juste Justice / For a Just Justice ». Pestilence, edited by Peter Pegnall and Gérard Noyau. Belfast: Lapwing, 2020.
  • Earth on Fire and other poems, bilingual French/English. Reading, England: Two Rivers Press, sortie prévue: 2021.

Discographie:

  • Musique traditionnelle de l’océan Indien, discographie 1: Île Maurice. Paris: Radio-France Internationale, 1981.

Sur l’oeuvre de René Noyau / Jean Erenne:

Études sur l’oeuvre de René Noyau:

Ahtoy, Irène: JEAN ERENNE : L’évolution d’une œuvre à travers le temps – Université de La Sorbonne Nouvelle, Section Lettres Modernes, Paris III. Octobre 1977.
Furlong, Robert et Noyau Gérard Noyau. « De Fin de Saison à Notre ascendance: itinéraire génétique d’un poème du Mauricien René Noyau ». Continents Manuscrits (décembre 2019) https://journals/openedition.org/coma/3677)

Ouvrages parlant de René Noyau (aperçu synthétique):

  • Lehembre, Bernard. L’île Maurice. Paris: Karthala, 1984; Masson Hervé dit Hervé Masson. Paris: L’Harmattan, 2005.
  • Prosper, Jean-Georges. Histoire de la littérature mauricienne de langue française. Port-Louis: Éditions de l’océan Indien, 1994.
  • Urruty, Jean. Poètes mauriciens, volume 3. Port-Louis: Royal Printing, 1973.

Articles de presse sur René Noyau (aperçu synthétique):

  • Monvoisin, Jean (pseudonyme de G-A Decotter). « M. Jean Erenne et la ‘superpoésie’ ». Le Mauricien (14 juin 1934).
  • Stylet, Fagots. Le Mauricien (16 juin 1934).
  • Decotter, G. André. « À propos d’un pamphlet ». Le Mauricien (18 mars 1936).
  • Walter, Marc. « Pour le ‘Labyrinthe illuminé’ : E pur si muove ». Le Cernéen (30 juin 1939).
  • Cabon, Marcel. « UNESCO et UCF : Pour saluer Rousseau ». Advance (20 septembre 1962); « Lettre à Muriel Reed ». Advance (3 avril 1963); « In memoriam Gobin Rottoo ». Advance (9 juin 1970).
  • Unienville, Noël Marrier d’ (N.M.U). « De tout pour tous ». Le Cernéen (5 octobre 1956); « Le Noyau filandreux ». Le Cernéen (5 novembre 1956).
  • Decotter, G. André. « Panorama de la peinture mauricienne : Les compagnons de Boullé ». L’Express (3 février 1975); « Panorama de la peinture mauricienne : le temps de la réaction ». L’Express (17 et 25 février 1975); « Grande figures du passé – (IV) Robert-Edward Hart ». L’Express (10 novembre 1976); « Déculturisation ». L’Express (30 mai 1977); « Mystifications ». L’Express (6 juin 1977).
  • Virahsawmy, Dev. « Sur Tention Caïma ». Le Militant (13 octobre 1971).
  • Rivière, Lindsay. « L’île Maurice et l’Afrique ». Week-End (18 juin 1972).
  • Renaud, Pierre. « Et l’Afrique continue ‘Un chant de tous pour tous’ ». L’Express (13 juillet 1976).
  • Gili, André. « Voix dans l’océan: René Noyau, penseur et poète mauricien ». Le Quotidien de La Réunion (27 octobre 1978).
  • Prosper, Jean-Georges. « Muriel Obret reçoit J.G. Prosper dans son royaume enchanté ». L’Express (23 octobre 1983).
  • Forget, (Dr. Philippe). « Vie et mort du séga ». L’Express (1er février 2007).
  • Bellier, Dominique. « Gérard Noyau dans les pas de son père ». Le Mauricien (15 avril 2011); « Patrimoine Littéraire: Recherche vivement textes de Jean Erenne ». Le Mauricien (8 juillet 2011); « Jean Erenne, poète centenaire et penseur de l’île Maurice moderne ». Le Mauricien (14 avril 2012).
  • Groëme-Harmon, Aline. « Jean Erenne ». L’Express (30 mars 2011); « Les oeuvres de René Noyau réunies ». L’Express (29 septembre 2012).

Exposition:

  • René Noyau, l’œuvre. Exposition de 10 panneaux, de manuscrits et d’ouvrages dans le cadre du salon mauricien du livre Confluences, 2013.

Conférence:

  • René Noyau. Conférence de Robert Furlong à l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM), Paris, décembre 2013.

Retour:

Dossier René Noyau préparé par Robert Furlong avec la collaboration de Gérard Noyau.

/noyau/

mis en ligne : 4 septembre 2020 ; mis à jour : 4 septembre 2020