Dominique Lancastre

Dominique Lancastre, photo © Francesca Palli Paris, 5 mars 2013

photo © Francesca Palli
Paris, 5 mars 2013

Dominique Lancastre est originaire de Vieux-Habitants en Guadeloupe. Après son baccalauréat, il poursuit ses études à l’université de Paris-12, où il obtient un D.E.U.G. (Diplôme d’études universitaires générales), une Licence en lettres et civilisations américaines et en 1989 une Maîtrise en Études Américaines. Il y suit une année d’études complémentaires en D.E.A. (Diplôme d’Études Approfondies), toujours en Études Américaines. Son sujet de maîtrise sous la direction de Catherine Collomp (directrice de maîtrise) porte sur l’inégalité scolaire aux États-Unis. En parallèle, il va suivre des études de chinois et de japonais pendant trois ans à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) à Paris.

Il sera professeur d’anglais dans divers lycées et collèges de l’Académie Paris-Versailles-Créteil, jury de concours, jury du Bac, correcteur et examinateur.

En 1998, il abandonne l’enseignement pour la compagnie d’aviation nationale britannique British Airways où il devient Personnel Navigant Commercial (P.N.C.), métier qu’il exerce encore à ce jour. Il intervient également comme traducteur technique pour l’agence Caroline Translation, basée à Londres et il sera chroniqueur de voyage pour Directmonde: Média Global des Outre-Mer. Tout en exerçant son métier de navigant, il s’inscrit en droit. Il poursuit ses études à l’étranger en Angleterre.

Ses nombreux déplacements à l’étranger l’amènent à développer un goût pour l’écriture et à prendre conscience de l’importance de son identité créole. Il décide alors de se consacrer à faire connaître cette identité à travers la littérature. Il publie son premier roman, La Véranda aux Éditions Beaurepaire en mars 2010, il dépeint la vie quotidienne d’un petit garçon dans les années 1960 et aborde de façon a priori légère les événements de mai 1967 (manifestation d’ouvriers de bâtiments qui tourna en révolte). La majeure partie de l’histoire de La Véranda se passe à la Grivelière, un témoin majeur de l’histoire de l’économie agricole des plantations, classée monument historique. L’habitation transformée en musée, c’est l’un des lieux le plus visité en Guadeloupe.

La Véranda est la première partie d’un roman en trois parties dans lequel l’auteur mêle les contes mais aussi des sujets très sérieux que rencontrent les îles. La deuxième partie de La Véranda s’appelle Retour à la Grivelière.

Dans le cadre de l’année de l’Outre-Mer en 2011, le roman obtient le Prix Bal de Paris du roman Outre-Mer pour le premier salon du livre de Saint-Cyr-l’École.

Le roman La Véranda est étudié dans certains collèges et écoles primaires en Guadeloupe et à la Martinique. En juin 2012, sous la direction du professeur de français Nicolas Pien et avec l’accord de l’académie de la Martinique, les élèves du collège de Sainte-Luce reçoivent José Le Moigne, Ernest Pépin et Dominique Lancastre pour la remise de prix d’un concours de nouvelles, les élèves devant trouver une suite à la La Véranda.

En 2012, Dominique Lancastre publie Une Femme chambardée aux éditions Édilivre. Il prend comme trame les événements de l’éruption volcanique de la Soufrière qui ont bouleversé l’île en 1976. Il met en scène Helena, avec toutes ses caractéristiques d’une femme potomitan qui élève seule son fils. Une Femme chambardée remet en question le comportement de l’homme antillais face à la femme antillaise, une figure importante dans le développement économique des îles.

La rencontre avec José Le Moigne et Ernest Pépin l’incite à publier ses premiers poèmes.

Par cet extrait du poème « Les Tambours de la nuit », il aborde le thème de la nuit et du sommeil.

Les tambours de la nuit
Toute la nuit ont joué.
Les tambours du silence
Toute la nuit ont joué.
Et les yeux grands ouverts
Toute la nuit en éveil.
Les tambours de la nuit
Toute la nuit ont joué.
Les chevaux aux galops,
Sans relâche sont passés
Et la toile veloutée
Toute la nuit a brillé.
Et mon cœur en émoi
Plus d’une fois a sauté.
Quand une étoile filante
Je languis d’attraper.
Les tambours du silence
M’ont tenu éveillé.
Et mon corps en silence
Toute la nuit a souffert.
D’un repos tant souhaité
La nuit ne vient pas.

Bien d’autres poèmes de Dominique Lancastre sont publiés dans des sites comme Potomitan et sont lus à l’antenne par Kawol Pabokaz, animatrice à la radio Guadeloupe Première.

– Thomas C. Spear


Oeuvres principales:

Romans:

  • La Véranda, roman antillais. Milhaud (France): Beaurepaire, 2010.
  • Une Femme chambardée. Saint-Denis: Edilivre, 2012.
  • Retour à la Grivelière. Saint-Denis: Edilivre, 2013.

Poésie:

  • Tambours du silence. Préface d’Ernest Pépin. Paris: alfAbarre, 2019.

Contes:

  • Le Secret d’Igor. Baie-Mahault: Nèg Mawon, 2019.

Essai:

  • Some Aspects of School Inequalities in the United States. Thèse de maîtrise dirigée par Catherine Collomp. Université Paris-12, 1989.

Textes dans des ouvrages collectifs:

  • « Ka moun ké di ». Nouvelles des mondes créoles, sous la direction de Raphaël Confiant. Paris: Éditions Écriture, 2013.
  • « Les arbres en feu ». 116 poètes d’un autre monde pour la défense de l’écosystème planétaire, sous la direction de Pablo Poblète. Saint-Chéron: Éditions Unicité, 2013.
  • « La machine à coudre ». Manman, 43 témoignages en hommage à la femme créole, recueillis par Mehdi Darlis. Pointe-à-Pitre: Éditions Jasor, 2015.

Prix et distinctions littéraires:

  • 2011     Prix Bal de Paris du roman outre-mer, dans le cadre du premier Salon du livre à L’École Militaire de Saint-Cyr-l’École, pour La Véranda.

Traductions:

  • Véranda-a. Traduit (du français en créole martiniquais) par Jude Duranty. Baie-Mahault: Nèg Mawon, 2019.
  • Anba Véranda-la. Traduit (du français en créole guadeloupéen) par Enamor Eluther. Baie-Mahault: Nèg Mawon, 2019.

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Dossier Dominique Lancastre préparé par Francesca Palli

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mis en ligne : 12 décembre 2012 ; mis à jour : 18 novembre 2020