Kamaroudine Abdallah Paune

Kamaroudine Abdallah Paune

photo © Kamaroudine Abdallah Paune
Anjouan, juillet 2019

Kamaroudine Abdallah Paune naît le 1er janvier 1953 à Mutsamudu, capitale de l’île d’Anjouan. Il commence par étudier dans son île natale et termine son cursus secondaire par un baccalauréat littéraire A4 au lycée de Moroni, en Grande-Comore. Ses études supérieures se déroulent en métropole, d’abord à Lyon pour un DUEL d’anglais, puis à Paris pour une maîtrise d’anglais à la Sorbonne Nouvelle (Paris 3) et un DUELCO de swahili à l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales).

Sa carrière professionnelle débute dans son île natale, au lycée d’Anjouan, comme professeur d’anglais. Ahmed Abdallah Abdérémane est au pouvoir, mais sa marge de manœuvre est entravée par les mercenaires à la tête desquels se trouve Bob Denard. En 1985, une vague de répression des opposants au régime provoque l’incarcération de Kamaroudine Abdallah Paune. Radié de la fonction publique comorienne et devenu persona non grata, il décide, en 1987, de quitter Anjouan pour Mayotte où sa carrière reprend, d’abord dans le privé, en tant que professeur et directeur au collège Mawana Madi de Pamandzi, puis dans le public. Devenu personnel de direction en 2003, Kamaroudine Abdallah Paune est d’abord principal adjoint dans un collège de Landivisiau, dans le Finistère nord, en Bretagne. Il retourne à Mayotte en 2011 et muté en tant que personnel de direction, il prend la tête du collège de Koungou. C’est en 2017 qu’il prend sa retraite et se réinstalle à Mutsamudu.

Chez Kamaroudine Abdallah Paune, la création littéraire prend essentiellement une forme poétique. L’auteur publie successivement trois recueils, les deux premiers aux pluriels énigmatiques, Résonances (2001) et Partages (2002), le dernier en forme de déclaration d’amour à la capitale de son île natale, Anjouan : Mutsamudu, ma belle (2014). Défenseur de son île natale, il ressent « l’impérieuse nécessité d’écrire » comme un « besoin de respirer, comme un exutoire à l’exil, l’errance et surtout aux souffrances de toute une population anjouanaise démunie et écrasée de tous les côtés »1. Cette intrication entre poésie et pays explique la collaboration poétique avec le photographe Michel Forêt pour le premier beau livre d’images sur l’île en forme de voile : Anjouan, la mystérieuse (2016). À cette seule exception près, Kamaroudine Abdallah Paune est fidèle à un seul éditeur, Thierry Sajat, qui publie également de lui un recueil de textes brefs : Et le soleil se lèvera (2012).

– Christophe Cosker


Oeuvres principales:

Poésie:

  • Résonances. Paris: Thierry Sajat, 2001.
  • Partages. Paris: Thierry Sajat, 2002.
  • Mutsamudu, ma belle. Paris: Thierry Sajat, 2014.

Genre bref (récits et nouvelles):

  • Et le soleil se lèvera. Paris: Thierry Sajat, 2012.

Beau-Livre:

  • Anjouan la mystérieuse (avec Michel Forêt). Maurice: Margouillat, 2016.

Liens:

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Dossier Kamaroudine Abdallah Paune préparé par Christophe Cosker

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mis en ligne : 9 juin 2020 ; mis à jour : 9 juin 2020