Myriam Warner-Vieyra

Myriam Warner-Vieyra, photo © Béatrice Coron New York, 7 juillet 2004

photo © Béatrice Coron
New York, 7 juillet 2004

Myriam Warner-Vieyra est née le 25 mars 1939 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) de parents antillais. Sa première expérience professionnelle est dans l’administration des P.T.T. à Paris. Arrivée au Sénégal en 1961, elle épouse Paulin Vieyra (premier Africain au sud du Sahara à faire des études de cinéma; Diplômé de l’IDHEC à Paris en 1954). Les études supérieures de Myriam Warner-Vieyra comprennent une formation à l’École des Bibliothécaires Archivistes et Documentalistes de l’Université Cheikh Anta Diop, à Dakar.

Auteure de deux romans et un recueil de nouvelles, Warner-Vieyra dépeint un monde de déception et de solitude. Ses protagonistes Suzette (Le Quimboiseur l’avait dit, 1980) et Juletane (Juletane, 1982) quittent la Guadeloupe pour un meilleur avenir. Malheureusement, Suzette est trahie en France par sa mère, et Juletane en Afrique par son mari. Dans le recueil, Femmes échouées (1988), Sidonie exprime le même sentiment de solitude; femme infirme, elle n’est par sûre des sentiments de son mari.

Dans son univers romanesque, Warner-Vieyra révèle à la fois l’injustice envers les femmes et leurs stratégies de résistance – la fuite dans l’imaginaire et la violence. Ainsi, malgré le ton sombre et la menace de la folie, les femmes ne cessent de lutter contre l’aliénation et le désespoir.

Bibliothécaire, romancière, nouvelliste et poète, Myriam Warner-Wieyra meurt le 29 novembre 2017 à Tours (France). Le monde des lettres – guadeloupéennes, sénégalaises, francophones, féministes, universelles – est en deuil d’une pionnière, douce, intelligente et engagée.

– Mildred Mortimer


Oeuvres principales:

Romans:

  • Le Quimboiseur l’avait dit… Paris/Dakar: Présence Africaine, 1980.
  • Juletane. Paris/Dakar: Présence Africaine, 1982.

Nouvelles:

  • Femmes échouées. Paris/Dakar: Présence Africaine, 1988.
  • Les nouvelles de Myriam Warner-Vieyra ont été publiées dans de nombreuses revues. Par exemple, «La nièce de ma voisine-cousine», dans La Nouvelle sénégalaise, texte et contexte, par James Gaasch. Saint-Louis (Sénégal): Xamal, 2000.

Poésie:

  • Poèmes divers publiés dans la revue Présence Africaine, dont « Dans le temple de la négritude: hommage à L.S. Senghor » (à l’occasion de son 70e anniversaire). Présence Africaine 99-100 (1976).

Communications sélectionnées:

  • Conférence des écrivaines des Caraïbes. Wellesley College, Massachusetts, USA, 1995.
  • La Fête du Livre. Fort de France, Martinique, 1998.
  • Cinéma Femmes et Pauvreté. FESPACO. Ouagadougou, Burkina Faso, mars 1999.
  • Exil: Fiction et Réalité. Goethe Institut. Dakar, Sénégal, octobre 1999.

Sur l’oeuvre de Myriam Warner-Vieyra:

  • Bruner, Charlotte H. « First Novels of Girlhood ». College Language Association Journal 31.3 (1998): 324-338.
  • Cazenave, Odile. « Inscription de la folie et de l’irrationnel dans les textes de femmes ». Revue Francophone de Louisiane 7.2 (Autumn 1992): 107-29.
  • Ezeigbo, Theodora Akachi. « Women’s Empowerment and National Integration: Ba’s So Long a Letter and Warner-Vieyra’s Juletane ». Current Trends in Literature and Language Studies in West Africa. Ed. Ernest N. Emenyonu and Charles E. Nnolim. Ibadan: Kraft Books Limited, 1994: 7-19.
  • Midihouan, Thecla. « Des Antilles à l’Afrique: Myriam Warner-Vieyra ». Notre Librairie 74 (1984): 39-53.
  • Mortimer, Mildred. « An Interview with Myriam Warner-Vieyra ». Callaloo 16.1 (1993): 108-15.
  • Mortimer, Mildred. « The Female Quester in Myriam Warner-Vieyra’s Le Quimboiseur l’avait dit and Juletane ». College Literature 22 (February 1995): 37-50.
  • Ngate, Jonathan. « Reading Warner-Vieyra’s Juletane »Callaloo 9.4 (1986): 553-564.
  • Okpanachi, Sunday. « Le Couple afro-antillais: le jeu de l’apparence et l’évidence ». Peuples Noirs, Peuples Africains 47 (1985): 24-37.
  • Pfaff, Françoise. « Conversations with Myriam Warner-Vieyra ». College Language Association Journal 39 (September 1995): 26-48.
  • Rogers, Juliette M. « Reading, Writing, and Recovering: Creating a Women’s Creole Identity in Myriam Warner-Vieyra’s Juletane ». The French Review 69.4 (March 1996): 595-604.
  • Sol, Antoinette Marie. « Histoire(s) et traumatisme(s): l’infanticide dans le roman féminin antillais ». French Review 81.5 (April 2008): 967-84.

Traductions:

Auf Deutsch:

  • Juletane. Trad. Irmgard Rathke. Unterägeri: Edition Sven Bergh, 1984; Frankfurt/Berlin: Ullstein, 1987.

In English:

  • As the Sorcerer Said. Trad. Dorothy S. Blair. Harlow, Essex, UK: Longman, 1982.
  • Juletane. Trad. Betty Wilson. Oxford / Portsmouth, N.H.: Heinemann, 1987. Short stories published separately, e.g., « Passport to Paradise » in: Green Cane and Juicy Flotsam, Short tories by Caribbean Women. Ed. Carmen C. Esteves and Lizabeth Paravisini-Gebert. New Brunswick: Rutgers, 1991: 243-246.
  • « That Special Hour. » Trans. Curtis Small. Métamorphoses, a journal of literary translation 11.1 (Spring 2003): 215ff.

Juletane a également été traduit en suédois.


Liens:

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Dossier Myriam Warner-Vieyra préparé par Thomas C. Spear

/warner-vieyra/

mis en ligne : 7 octobre 2003 ; mis à jour : 6 janvier 2018