Damoclès Vieux

Damoclès Vieux

Aucun portrait de Damoclès Vieux n’est connu.
photo-composition © 2021 Jn. Ulrick Désert

Damoclès Vieux naît à Port-au-Prince, précisément dans le quartier du Bel-Air, le 11 novembre 1876. Il fait ses études classiques au lycée Alexandre Pétion. Élève brillant et excellent orateur, il remporte le Prix d’honneur en Philosophie. Il y devient par la suite répétiteur et professeur de français, de latin et de grec. Il occupe plusieurs fonctions dans l’administration publique haïtienne : Chef de division au Département des travaux publics, Chef de division de l’Instruction publique puis de l’Agriculture. De 1922 à 1930, il prend la direction du lycée Alexandre Pétion, avant de devenir Ministre de l’Instruction Publique et de l’Agriculture sous le gouvernement provisoire du président Eugène Roy (14 mai-18 novembre 1930). À la chute du président, il occupe le poste de directeur de l’École Normale d’Instituteurs.

Terrassé par la mort de son fils unique le 23 mai 1936, Damoclès Vieux devient inconsolable au point de se réfugier dans la production de la poésie. Secrétaire de la revue La Ronde fondée en mai 1898, il y publie ses premiers vers dans ses colonnes. C’est d’ailleurs dans cette revue que le public découvre son recueil L’Aile captive dont des extraits y sont publiés en 1913. Il y fait paraitre également des Chroniques et une nouvelle titrée Jacques Breffort. Il collabore également au quotidien Le Nouvelliste où il publie des contes et des poèmes.

Grand lecteur des classiques grecs et latins et des auteurs français des 17e et 18e siècles, Damoclès Vieux est souvent présenté par la critique comme un poète nostalgique, mélancolique et éclectique. Son travail est fort apprécié par ses contemporains dont Seymour Pradel qui le présente comme le poète qui :

cisela des choses fines et délicates, jeta une efflorescence de miellures artistiquement travaillées sur un fond d’amertume et chanta l’amour léger qui fait crier la chair et l’âme, qui tue, et que l’on adore quand même.

De son côté, Dominique Hyppolite considère que son œuvre est porteuse d’un renouvellement de la poésie haïtienne par la vie et le frémissement qu’elle apporte.

Damoclès Vieux meurt le 23 mai 1936.

Quelques années plus tard, soit en 1948, son épouse Yane Martelly fait éditer ses derniers poèmes sous le titre de Dernières Floraisons.

– Jean James Estépha


Oeuvres principales:

Poésie:

  • L’Aile Captive. Paris: Albert Messein, 1913.
  • Dernières Floraisons. Préface: Dominique Hippolyte. Port-au-Prince: Imprimerie de l’État, 1948; Port-au-Prince: Presses nationales d’Haïti, 2005.

Chronique:

  • Jacques Breffort. Port-au-Prince: Revue La Ronde, 1901.

Poésie mise en musique:

  • Billet, Mélodie pour chant et piano. Musique de Ludovic Lamothe, Poésie de Damoclès Vieux. Paris: Imprimerie de Roeder, 1913.

Sur l’oeuvre de Damoclès Vieux:

  • Auguste, Yves. « En lisant Dernières Floraisons de Damoclès Vieux ». Conjonction (14 avril 1948): 32-34.
  • Courtois, Félix. « Damoclès Vieux ». Le Matin (24-26 juin 1979).
  • Fabius, Auguste. « Damodès Vieux ». Le Temps (revue, 29 mai 1937).
  • Fabius, Auguste. « Damodès Vieux ». La Phalange (23 mai 1944).
  • Fardin, Dieudonné. « Damoclès Vieux ». Histoire de la littérature haïtienne, Tome 3. Le mouvement de la Ronde: l’École Éclectique (1898-1915). Port-au-Prince: Fardin, 2009: 117-125.
  • Fièvre, Michel.  « Damoclès Vieux, l’écrivain, l’esthéticien, le chantre de l’amour ». Le Temps (20 et 24 mai 1939).
  • Hippolyte, Dominique. « Damoclès Vieux, 14 novembre 1876-23 mai 1936 ». La Phalange (14 novembre 1944).
  • Hippolyte, Dominique. « En guise de préface à Damoclès Vieux ». Le Matin (4 décembre 1947).
  • Jean, Eddy Arnold. « Damoclès Vieux ». Littérature haïtienne. Le Dix-Neuvième siècle haïtien. Tome 2. Port-au-Prince: Éditions Haïti-Demain, 2014: 210-215.
  • Laleau, Léon. « Le Front contre la stèle ». Approximations. Port-au-Prince: Deschamps, 1952: 108-114.
  • Laleau, Léon. « La Poésie de Monsieur Damoclès Vieux ». La Relève 5.3 (septembre-octobre 1936): 32 et 50.
  • Lassègue, Franck. « L’Aile captive de Damoclès Vieux ». L’Essor 21 (décembre 1919): 487-489.
  • Lhérisson, Leila J. Manuel de Littérature Haïtienne. Port-au-Prince: sne, 1955: 103-104.
  • Pompilus, Pradel et Raphaël Berou. « Damoclès Vieux ». Manuel d’histoire illustré de la littérature haïtienne. Port-au-Prince: Henri Deschamps, 1961: 291-295.
  • Vieux, Antonio. « L’Aile captive de Damoclès Vieux ». La Nouvelle Ronde 1.5 (1er octobre 1925): 94-98.
  • Y. F.  « Damoclès Vieux : Dernières Floraisons ». Conjonction 13 (février 1948): 62-63.

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Dossier Damoclès Vieux préparé par Jean James Estépha

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mis en ligne : 9 janvier 2021 ; mis à jour : 9 janvier 2021