Élie Stephenson

Élie Stephenson

photo © Bernard Bosc
Cayenne, 2018

Né à Cayenne le 20 décembre 1944, Élie Stephenson a eu une formation d’économiste et travaille à l’Université des Antilles et de la Guyane où il préside entre autres le CAASSID (Centre d’Analyse Amérique Sud Spatiale Internationale des Dynamiques de Développement, un centre qui oeuvre pour une immense zone économique en Amérique du Sud). Il se démarque de l’antillanité, car c’est en partie cela qui a fait de la Guyane « un pays à l’encan ». Comme la Guyane n’est pas une île, et qu’elle se trouve sur le continent, il est persuadé qu’elle doit s’insérer et s’incruster dans l’économie latino-américaine, une énorme zone sud-sud qui regorge de potentialités à l’ère de la globalisation. Il a horreur du néo-colonialisme perpétré par l’assistanat et le système DOM-TOM. Il croit qu’il faudrait en finir avec l’indolence de ses compatriotes, bernés par la colonisation française, contaminés par une peur séculaire, indolents.

Élie Stephenson, poète délicat, à la voix brisée suite à des problèmes de santé, est autant tendre et amoureux de vers qu’il peut se déchaîner quand il choisit la scène comme moyen d’expression. Dramaturge révolutionnaire, violent, de cette violence damassienne qu’il revendique, il est porteur de la « torche de résine ». Il s’engage aux côtés des Mandela, d’Amilcar Cabral (Comme des gouttes de sang ), du Che, de Lumumba et d’autres « héros du peuple » (La conscience du feu). Stéphenson ne verrait pas d’inconvénient à publier en espagnol.

– Kathleen Gyssels


Oeuvres principales:

Poésie:

  • Une flèche pour le pays à l’encan. Préface de Serge Patient.  Paris: Oswald, 1975.
  • Poèmes négro-indiens aux enfants de Guyane. Cayenne: s.m., 1978.
  • Catacombes de soleil. Préface de Bertène Juminer. Paris: Éditions Caribéennes, 1979.
  • Terres mêlées. Le Mée-sur-Seine: Akpagnon, 1984.
  • Comme des gouttes de sang. Paris: Présence Africaine, 1988.
  • La conscience du feu. Cayenne: Ibis Rouge, 1996.
  • Paysages négro-indiens. Kourou: Ibis Rouge, 1997.
  • Hasta siempre, suivi de Ismée ou les oiseaux de lumière. Paris: New Legend, 2002.
  • Ismée ou Les oiseaux de lumière. Ivry-sur-Seine: A3, 2006.
  • Terres mêlées; Ismée ou Les oiseaux de lumière; Hasta siempre. Ivry-sur-Seine: A3, 2007; 2010.

Roman:

  • Où se trouvent les orangers ? Paris: Nouvelles du Sud, 2000; 2010.

Théâtre:

  • O Mayouri. (édition bilingue; Trad. Marguerite Fauquenoy, pièce de 1975). Paris: l’Harmattan, 1988.
  • La nouvelle légende de D’Chimbo, suivi de Massak (théâtre bilingue; présenté par J.-M. Ndagano. Trad. Monique Blérald-Ndagano et Aude Thérèse). Cayenne: Ibis Rouge, 1996.
  • Boni-Doro (pièce de 2005). Ivry-sur-Seine: A3, 2008; 2010.
  • L’oeuvre théâtrale inédite d’Élie Stephenson. Présentée par Biringanine Ndagano. Paris: Karthala, 2018.
    Six pièces : Les Voyageurs (1977), suivi par Un Rien de pays (1975), Les Délinters (1976), La Route (avec la version créole, La Route-a, 1978), La Terre (1979) et Placers ou L’Opéra de l’or (1990).

Théâtre inédit:

  • Kan Ti Moun Ka Joué. 1978.
  • Félix Éboué. 1985.
  • Mait’Elfege Toti Tro Malin. 1986.
  • Le Défi de Babouno (pièce pour enfants). 2000.

Contes:

  • « Jean Sanfou et la princesse Beldjal », « Chipoulou », « Wasebo » et « La rivière empoisonnée ». Recueil de contes commandé par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), publiés pour l’année scolaire 2003-2004 et distribués aux écoles de Guyane pour une exploitation pédagogique de sensibilisation à la protection de l’Environnement.

Discographie:

  • Pour Léon G. Damas, avec le groupe Les Neg’ Marrons (dont Élie Stephenson). Guyane: Disque Orenoke, 1978.
  • UltraMarine / UltraMarina ; cinco poetas de Francia. Livre-CD, édition bilingue (français/espagnol). Traductions et musique: Pablo Urquiza. Paris: Abra Pampa, 2008.

Distinction littéraire:

  • 2020     Prix Carbet et du Tout-Monde, pour l’ensemble de son oeuvre.

Sur l’œuvre d’Élie Stephenson:

  • Blérald, Monique et René Gnalega, sous la direction de. Serge Patient et Élie Stephenson, témoins de leur temps ; Roun lanmen lavé ròt. Saint-Denis: Orphie, 2018.
  • Favre, Isabelle. « Élie Stephenson: un patriote apatride ». International Journal of Francophone Studies 11.1-2 (2008): 151-170.
  • Ho-Fong-Choy Choucoutou, Lydie et Monique Dorcy. Élie Stephenson. Paris: Éditions du Manguier, 2019.
  • Ndagano, Jean-Marie. La Guyane entre mots et maux; une lecture de l’oeuvre d’Élie Stephenson. Paris: L’Harmattan, 1994.

Liens:

sur Île en île:

ailleurs sur le web:


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dossier Élie Stephenson établi par Kathleen Gyssels

/stephenson/

mis en ligne : 3 septembre 2003 ; mis à jour : 5 juillet 2021