Édris Saint-Amand

Édris Saint-Amand, photo © Jean-François Chalut / CIDIHCA Port-au-Prince, 1992

photo © Jean-François Chalut / CIDIHCA
Port-au-Prince, 1992

Édris Saint-Amand naît le 26 mars 1918 aux Gonaïves (Haïti). Il fait ses études secondaires à l’Institution Saint-Louis de Gonzague. Il étudie les Sciences Appliquées à Port-au-Prince. À partir de 1959, il est à Paris, inscrit à l’École des Hautes Études Internationales.

À son retour à Port-au-Prince, Saint-Amand enseigne les relations internationales et la littérature à l’École des Hautes Études Internationales, à l’École Normale Supérieure et au Lycée Pétion.

Édris Saint-Amand va prendre une part active dans le débat littéraire avec la publication de son ouvrage, Essai d’explication de Dialogue de mes lampes, en 1942. Cette étude de l’œuvre de Magloire-Saint-Aude lui vaut la reconnaissance de Jacques Roumain qui, en préfaçant l’essai, mentionne le talent du critique Saint-Amand.

En 1945, Saint-Amand écrit la préface du premier recueil de René Depestre Étincelles.

Saint-Amand milite dans la lutte syndicale, et dans tous les combats pour l’avènement d’une société plus juste. Il rêve de camper la société haïtienne dans ses multiples contradictions. Il se lance dans le roman, capable selon lui de changer les mentalités haïtiennes. Ainsi, il écrit Bon Dieu rit (1952) et Le vent de janvier (1985).

Contrairement à Manuel de Jacques Roumain, les personnages de Saint-Amand sont des anti-héros. Ils sont pris dans le piège de leur propre dégradation. Leur seul recours est l’espace politique qu’ils parasitent. L’univers de Saint-Amand est un univers de déréliction et de désolation où la paysannerie est vouée à son sort de misère et de dénuement.

Édris Saint-Amand occupe la fonction d’Ambassadeur d’Haïti en Argentine de 1995 à 2002. En janvier 2004, il est décoré Chevalier d’Honneur par le gouvernement d’Argentine. Il meurt à Port-au-Prince le 9 février 2004.


Oeuvres principales:

Romans:

  • Bon Dieu rit. Paris: Domat, 1952; Port-au-Prince: Les Éditions du Soleil, 1978; Paris: Hatier, 1989.
  • Le vent de janvier. Pétion-Ville: E. St-Amand, 1985.

Essais:

  • Essai d’explication de Dialogue de mes lampes. Préface de Jacques Roumain. Port-au-Prince: Imprimerie de l’état, 1942; Port-au-Prince: Ateliers Fardin, 1975 (avec une préface de René Bélance); Port-au-Prince: Editions Mémoire, 1995.

Article sélectionné:

  • « Préface » au recueil de poésie, Étincelles de René Depestre. Port-au-Prince: Imprimerie de l’État, 1945.

Sur Édris Saint-Amand:

  • Dolce, Jacquelin. « Une lecture lucide de Bon Dieu rit » . Le Petit Samedi Soir 281 (24-30 mars 1979): 29-30.
  • Maule, Didier. « L’Espace d’un roman ». Conjonction 157 (1983): 21-43.
  • Micciollo, Henri. « Modernités dans Bon Dieu rit » . Conjonction 157 (1983): 13-20.
  • —. « Concordances et irréductibilités dans Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain et Bon Dieu rit d’Edris Saint-Amand ». Conjonction 163 (1984): 11-32.
  • Norgaisse, Jean. « L’idéologie et la révolte dans l’œuvre d’Edris Saint-Amand ». College Language Association (CLA) 46.3 (March 2003): 383-407.
  • —. « Discours sur la pauvreté chez Edris Saint-Amand ». Mémoire de DEA à La Sorbonne. Paris, 1995, 85 pages.

Traductions:

In English:

  • « The Flame Tree ». Black Orpheus (Nigeria) 9 (June 1961) 31-48.

Liens:

sur Île en île:

ailleurs sur le web:

  • « Le Juste et le pervers », poème. Sapriphage 22 (juillet 1994).
  • Bon Dieu rit, compte-rendu par Yves Chemla du roman d’Édris Saint-Amand, paru dans Notre Librairie 132 (1997).

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mis en ligne : 24 février 2004 ; mis à jour : 27 novembre 2015