Roussan Camille, « Front Haut » (et des photos de l’auteur)

Roussan Camille

photo de Roussan Camille prise à New York
[Afric?]an-American Studio, 20 W. 57th Street vers 1945.*

à Stephen Alexis

Je traînai le carrosse de Caradeux.
Dans une savane
sans femmes,
tout près de la Havane,
moi l’enfant fou des rudes voluptés
je dansai seul la première rumba.
Mes bras
étreignaient dans le soir
des tailles impossibles
qui rythmaient leurs appels
aux cliquetis de mes chaînes.
Je semai des douleurs aux sillons du souvenir.

Portant mes espoirs
en étendard,
Bolivar
vainquit les troupes espagnoles.
Je soutins le trône fragile
de l’empereur du Brésil
avec ces mêmes bras
dont Savannah
et Cuba
oublient le geste.

Mais, la boue des champs de bataille
et les sillons
des plantations
sont gonflés de mes douleurs fécondes.
Au bout de l’avenir,
j’ai des étoiles à cueillir,
Ah ! tremble, vieux monde magnifique et triste,
car voici le temps de ma récolte d’étoiles.


Roussan Camille *

Roussan Camille *

Roussan Camille et Émile Roumer

Roussan Camille et Émile Roumer.*

Félix Morisseau-Leroy, René Piquion, Roussan Camille et Jean Brierre

(de g. à dr.) Félix Morisseau-Leroy, René Piquion, Roussan Camille et Jean Brierre, avec le texte Democracy and Empire in the Caribbean, par Paul Blanshard (publié à New York aux Éditions Macmillan en 1947).

Nicolas Guillén et Roussan Camille

Un écrivain vénézuélien (?)*, Nicolas Guillén et Roussan Camille, vers la fin des années 1950

Roussan Camille (au centre) avec deux sculpteurs cubains : Teodoro Ramos Blanco (à gauche) et Juan José Sicre Vélez. Photo prise à Cuba, vers 1949.

Roussan Camille (au centre) avec deux sculpteurs cubains : Teodoro Ramos Blanco (à gauche) et Juan José Sicre Vélez. Photo prise à Cuba, vers 1949.

 

(de g. à dr.) Maria Frankel, René Piquion, Laura et Roussan Camille.*

(de g. à dr.) Maria Frankel, René Piquion, Laura et Roussan Camille.*

(de g. à dr.) (non-identifiée), Roussan Camille, Caridad Apollon (?), Jean Brierre, Laura Camille, Jean Coradin (ambassadeur en Côte d'Ivoire).*

(de g. à dr.) (non-identifiée), Roussan Camille, Caridad Apollon (?), Jean Brierre, Laura Camille, Jean Coradin (ambassadeur en Côte d’Ivoire).*


Publié pour la première fois dans le recueil Assaut à la nuit en 1940, ce poème de Roussan Camille, « Front Haut », est reproduit dans la nouvelle édition du recueil publié aux éditions Mémoire d’encrier (Montréal, 2003), pages 24-25.

* Toutes les photos sur cette page proviennent des archives du CIDIHCA ; tous droits réservés. Merci de nous communiquer les dates ou les noms manquants.

© 1940 Roussan Camille ; © 2003 Mémoire d’encrier


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mis en ligne : 23 juillet 2004 ; mis à jour : 22 octobre 2020