Max Rippon

Max Rippon, photo D.R. ©

photo D.R. ©

Max N. Rippon est né le 29 février 1944 à Grand-Bourg (Marie-Galante). Son enfance se déroule à Grand-Bourg jusqu’à l’âge de onze ou douze ans quand il quitte son île pour aller à Pointe-à-Pitre, au Lycée Carnot. Depuis il vit en Guadeloupe continentale. Et pourtant, comme un forcené, il se définit et reste fondamentalement marie-galantais.

Son univers d’enfance est celui du quartier de Lalé Pôyé à Grand-Bourg. C’est un univers fantastique. Dans un récit autobiographique, Le Dernier Matin, il décrit les méandres de cet univers unique, magique et insaisissable où, dans une atmosphère hyper-dimensionnée par rapport aux aspirations (et aux courtes jambes) de l’enfant ; les rues et les arbres de son quartier n’ont pas de limites.

C’est dès cette période de l’enfance que l’auteur a forgé, embelli ou dramatisé tout ce dont il parle plus de quarante ans après. En tant que témoin direct – témoin admis ou non admis –, Max Rippon a engrangé ses impressions sur Marie-Galante. Il a appris à connaître certaines personnes, certaines choses du « système marie-galantais » car, pour lui, Marie-Galante est un système qui ne peut se dévoiler qu’à ceux qui veulent bien lui consacrer une part essentielle de leur énergie. C’est ce pays qui lui a permis d’initier le statut d’« écrivain marie-galantais » dont d’autres peuvent se réclamer aujourd’hui.

Après le concours d’entrée en sixième, le jeune Marie-Galantais rentre donc au lycée Carnot de Pointe-à-Pitre, « tunnel royal » par lequel devait passer l’élite guadeloupéenne. C’est un des rares élèves de Marie-Galante de sa génération à partir pour la Guadeloupe depuis la sixième (les autres suivaient sur place le Cours Complémentaire). Son père ne lésine sur aucun effort pour l’installer dans son nouvel univers. L’enfant part de Marie-Galante avec sur les épaules l’espoir d’une collectivité élargie.

Au lycée Carnot, Rippon fréquente de jeunes poètes, dont Sony Rupaire avec qui il partage une longue amitié. Il écoute ce qui se fait dans le pays, participe aux concours de citations et y excelle. Il est assurément attiré par la chose littéraire, sans jamais se dire qu’il deviendra poète. Vivre au lycée comme pensionnaire pendant de nombreuses années crée chez le jeune Max des réflexes culturels. Avec ses camarades il développe une véritable complicité pour la transmission et l’acquisition du savoir. Très tôt, il dynamise la vie associative en créant : Les Colibris, l’Amicale des Marie-Galantais et le journal AÏCHI. Avec son ami Henri Lopès, le romancier congolais, et avec Guy Tirolien, son guide, ils discutent de la poésie et de la culture antillaises.

Max Rippon se donne la mission de transcrire la mémoire collective de son pays. Marie-Galante sera alors la source de toute son inspiration, la nappe phréatique de laquelle jaillissent poèmes, nouvelles, récits et romans. C’est sous l’insistance de Guy Tirolien que Rippon se décide à écrire puis à publier ses premiers textes. Soucieux d’une bonne stratégie éditoriale, il publie un premier ouvrage en 1987, Pawòl naïf, dans une maison d’édition qu’il crée lui-même, Aïchi Editions. Ce premier recueil le fera découvrir, initiant la riche collaboration avec les Editions Jasor dont il sera le premier auteur publié, en 1989, avec Feuilles de mots.

Max Rippon est marié et père de famille. Il consacre beaucoup de temps à la littérature, à la poésie du quotidien dans la langue de tous les jours (qui n’est ni totalement en français ni totalement en créole). Écrivain d’une grande rigueur, Max Rippon a le souci du détail vrai. Il dit de façon originale ce que chacun côtoie, voit, ressent, respire. Son premier roman, Marie la Gracieuse, paraît aux Editions Jasor en 2003.


Oeuvres principales:

Roman:

  • Marie La Gracieuse. Pointe-à-Pitre: Jasor, 2003.

Récit:

  • Le dernier matin. Point-à-Pitre: Jasor, 2000.

Poésie:

  • Pawòl naïf: recueil de textes libres. Grand-Bourg, Marie-Galante: Aïchi Editions, 1987.
  • Feuilles de mots: recueil de pawol ordinaires (suivi de) Déotwa ti-parol nèf à usage de proverbes. Pointe-à-Pitre: Jasor, 1989.
  • Dé goût dlo pou Dada. Pointe-à-Pitre: Jasor, 1991.
  • Agouba. Pointe-à-Pitre: Jasor, 1993.
  • Rékòt: Brisures de mots. (préface de Maryse Condé, écho plastique: Michel Rovelas)  Pointe-à-Pitre: Jasor, 1996.
  • Débris de silences. Pointe-à-Pitre: Jasor, 2004.
  • Morrina, quitter la rade. Pointe-à-Pitre: Jasor, 2011.

Poésie dans des ouvrages collectifs:

  • Sans titre et « Un dimanche de novembre ». LittéRéalité 10.1 (Printemps/Été 1998): 150-152.
  • « Sèten jou-la-sa pa lwen », avec une traduction de Pierre Pinalie, « Il est certain que ce jour-là n’est pas loin ». Hurricane, cris d’insulaires (Collectif). Fort-de-France: Desnel, 2005: 183-85.
  • « J’ai le blues de ma ville ». Prosopopées urbaines, Anthologie poétique d’inédits. Suzanne Dracius, éd. Fort-de-France: Desnel, 2006: 167-68.

Beau Livre:

  • Marie-Galante: itinéraires. Avec des photographies de Gérard Delvecchio. Grand-Bourg, Marie-Galante: Aïchi Éd., 1997.

Liens:

Poèmes de Max Rippon en ligne sur Île en île:

ailleurs sur le web:


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Dossier Max Rippon préparé par Thomas C. Spear

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mis en ligne : 3 octobre 2002 ; mis à jour : 2 décembre 2016