Paulette Poujol Oriol, 5 Questions pour Île en île


Enseignante, romancière et nouvelliste, Paulette Poujol Oriol répond aux 5 Questions pour Île en île.

Entretien de 37 minutes réalisé par Thomas C. Spear chez l’auteure à Port-au-Prince, le 14 janvier 2009.
Caméra : Kendy Vérilus.

Notes de transcription (ci-dessous) : James Larèche.

Dossier présentant l’auteure sur Île en île : Paulette Poujol Oriol.

Note technique : il y a des moments où l’image est un peu floue.

début – Mes influences
03:28 – Mon quartier
08:26 – Mon enfance
19:16 – Mon oeuvre
32:38 – L’insularité


Mes influences

… Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Montesquieu, les grands romanciers, Zola, Maupassant et naturellement Alexandre Dumas, puisque c’est la cavalcade. J’ai beaucoup aimé aussi les romans de Han Suyin (Multiples splendeurs) et de Pearl Buck : tout ce qui parle de l’Asie. Ma mère m’offrait des livres comme La Mousson de Louis Bromfield, et des romans de Maxence Van der Meersch… J’ai toujours eu de fortes lectures.

Je me souviens, une fois je suis descendue chez une libraire… Mon père m’avait envoyé avec un billet pour me dire d’acheter Les Lettres philosophiques (Lettres anglaises) de Voltaire. La libraire a été vraiment étonnée et m’a suggéré un autre livre qu’elle jugeait de « bon », Angélique, Marquise des anges. J’ai acheté le livre pour lui faire plaisir, mais je vous affirme !… Enfin, ça se lit. On lit bien Barbara Cartland, il vaut mieux lire ça que de ne rien lire du tout ! Mais c’était comique ; j’avais déjà dépassé ce niveau de lecture.

Je suis allée une fois chez un homme politique qui était candidat à la présidence. J’ai bien ri quand j’ai regardé sa bibliothèque ; je n’ai vu que des titres – Climats d’André Maurois, Toi et Moi de Paul Géraldy… – que je qualifierais de petites choses à l’eau de rose. À l’époque, j’avais dépassé ce stade depuis longtemps. J’ai eu la chance d’avoir eu des parents qui adoraient les livres. Mon père n’avait pas de voiture ; il louait une voiture chaque fois qu’il y avait une troupe française ou étrangère qui venait jouer au pays ; ainsi, nous avons vu la troupe de Louis Jouvet, de Madelaine Renaud. Je parle de la période de la guerre (1940-44). Pendant toute la guerre, nous sommes allés au théâtre, nous n’avons jamais raté une seule séance. J’ai vu Louis Jouvet jouer dans L’Annonce faite à Marie et Knock ou le Triomphe de la médecine… C’est ainsi que j’ai vu toutes les pièces classiques, et aussi des pièces comiques…

Tous les matins, je lis du français. Ce matin, j’ai lu Les fourberies de Scapin de Molière en entier. Je baigne dedans tous les jours…

Mon quartier

Ma famille a à peu près 100 ans dans ce quartier. La rue Duncombe a été fondée par la famille Duncombe. Toutes les rues en Haïti ont deux noms. La rue où j’habite s’appelle officiellement rue Maurepas, mais on l’appelle communément rue Duncombe en référence à la boulangerie que vous voyez au fond, et qui a été bâtie par les Duncombe, comme les maisons ici et derrière. Auparavant, il n’y avait pas le pont sur la ravine. L’autre bout de la rue s’appelait ruelle Angibeau. Maintenant, le tout est la rue – ou même l’avenue – Duncombe (puisqu’on a élargi les trottoirs, et on ne dit plus « ruelle », qui est péjoratif). La rue Duncombe est la seule voie qui relie Sacré-Cœur à Lalue. Voilà pourquoi il y a un trafic épouvantable.

Auparavant, on était en paix ; mon père allait faire son petit jeu de cartes soit chez les voisins, soit les voisins venaient chez nous. On jouait au bésigue ou au trois-sept, mais jamais aux jeux de hasard.

Mon quartier n’est plus le même. Autrefois, on se visitait à des occasions comme le jour de l’an, ou quand il y avait un mariage ou un baptême… C’était une grande famille. Maintenant, on se connaît à peine. Je ne connais que très peu de gens dans le quartier maintenant : Madame Clairmont (dont les enfants et petits-enfants sont partis), mon voisin le directeur du Collège Louis-Mercier et, derrière, il ne reste plus beaucoup de la famille Tudor qui avait la folie de l’Angleterre.

Haïti s’est séparée de la France brutalement, mais elle a gardé une passion pour cette dernière. Maintenant, on va étudier aux États-Unis ou au Canada. Autrefois, il fallait aller à Paris. Tant que vous n’aviez pas été à Paris, vous n’aviez pas pris le coup de brosse à lustrer ! C’est ainsi que le planteur Dumas a envoyé ses deux fils mulâtres à Paris ; il a gardé ses sept autres enfants dans l’esclavage parce qu’ils étaient noirs. Il a envoyé les deux qui étaient plus clairs de peau à Paris. Par la suite, ils ont changé de nom en prenant le nom de leur mère, Dumas… Le père leur a défendu de servir la République autre que par son nom qu’il signait, sur ses papiers officiels, comme le Marquis [Alexandre-Antoine] Davy de la Pailleterie.

Bonaparte était raciste, malgré Joséphine. Joséphine était créole… On oublie que les Créoles, c’étaient des blancs, fils de blancs, nés dans la colonie à la différence des bossales qui venaient d’ailleurs.

Quand l’indépendance a eu lieu dans la période 1790-1803 (les treize ans de la guerre de l’Indépendance), il y avait des Africains qui venaient d’arriver. La traite des noirs était encore en vigueur, et ces Africains-là transportaient leurs mœurs et leur religion dans la colonie ; voilà pourquoi il y a un syncrétisme entre le vaudou et la religion catholique en Haïti. Il y a des choses extraordinaires qui se passent ici…

Mon enfance

J’ai su lire depuis l’âge de trois ans et demi, parce que j’ai été emmenée en France à huit mois. J’ai fait mon préscolaire au 21 rue des Écoles à Paris. Je suis tombée dans la langue française toute petite. Ma jeune maman (26, 27 ans) s’occupait de la maison, mais elle aimait aussi le théâtre. Son père commerçant lui envoyait de l’argent d’Haïti et elle allait prendre des leçons de diction avec Pierre Bertin de la Comédie française. Mon père à l’époque faisait son HEC (Haute Étude Comptable ; il était le premier expert-comptable à rentrer en Haïti).

Je suis née en 1926 ; je suis rentrée en Haïti en 1932. Mes six premières années m’ont marquée profondément. Comme le dit Rudyard Kipling, « donnez-moi les six premières de la vie d’un homme et je vous fais nom du reste ».

Je ne sais pas ce que c’est qu’une « inspiration ». J’ai toujours écrit. J’ai su lire de très tôt. Toute petite, je lisais toutes les pancartes que je voyais sur mon chemin.

J’ai eu la chance de côtoyer aussi de très tôt des intellectuels, autour de mes oncles maternels, dont Milo Rigaud qui m’avait presque adoptée comme sa fille. Sa femme, Odette Mennesson était une de premières femmes chercheuses à s’intéresser au vaudou. J’ai lu toutes les oeuvres des Rigaud. Tout ce monde autour de moi… C’était mon oncle Antoine Bervin qui m’avait offert mon premier La Fontaine, ce « prince du bien-dire », n’est-ce pas ? C’est pourquoi dès mon jeune âge, j’ai eu une diction parfaite.

À l’âge de six ans, quand je suis arrivée à l’Institution Sainte-Rose-de-Lima, les sœurs ont été étonnées de ma façon de parler, et on me faisait lire au réfectoire pendant que les sœurs mangeaient. C’est ainsi que je connaissais mon histoire d’Haïti, mes Évangiles, et cetera.

Pendant mon enfance, j’ai plié dans la langue française. J’ai appris le créole par force, parce que les autres élèves me tiraient les cheveux, elles me disaient « la Parisienne » et m’embêtaient à cause de ma diction. Je pleurais chaque après-midi… Je n’ai eu de cesse que d’apprendre le créole – et un créole brutal — un créole rek, comme on dit.

J’ai appris seule l’allemand. Je suis diplômée d’italien, j’ai même été professeure d’italien. Avec une amie, Madame Ana Moïse, j’ai fondé l’Institut Dante Alighieri en Haïti. J’avais commencé le russe, mais j’ai abandonné parce que l’écriture m’a fatiguée. Je comprends très bien le portugais, mon fils [Georges Michel] a appris le portugais seul, et des fois nous nous communiquons en allemand.

Pour l’espagnol, ma grand-mère était dominicaine. C’était une jeune veuve, moitié haïtienne par sa mère, que mon grand-père avait épousée quand il était consul en République dominicaine. Il l’a ramenée ici en Haïti avec son fils, mais tout ce monde-là devait partir en exil au moment du Procès de la Consolidation [en 1904]. Cousin de Cincinnatus Leconte, mon grand-père s’était fait beaucoup d’ennemis aussi et, à son retour, a été empoisonné à 64 ans…

Mon père Poujol a eu son école pendant 43 ans : il a formé tous les directeurs de banque, tous les ministres et gestionnaires pendant trois générations… Ma famille n’est pas riche, mais nous avons l’atavisme du travail. Ce n’est que par le travail qu’Haïti se relèvera. Avec dignité nous pourrons dire « aidez-moi », mais il faut faire un petit bout.

J’encourage toujours mes élèves à travailler parce que l’argent trop facile ne dure pas. Il ne dure pas parce que, si l’on ne sait pas le faire ou le gagner, on ne sait pas le garder, on ne sait pas le dépenser.

Le sens des valeurs morales s’est perdu. La jeunesse actuelle ne connaît que le plaisir. Mais il y a une jeunesse haïtienne qui veut apprendre. Malheureusement, c’est celle qui n’a pas de moyens. Les jeunes qui ont des moyens ne sont intéressés que par des choses superflues, les téléphones cellulaires, les vacances à Orlando…

[À l’école], on m’a rendu misérable, on me tirait mes cheveux, parce que j’avais de longues nattes, on m’appelait « la Française », on se moquait de moi, on me disait même des gros mots (MonsieurS.O.B., hijo de grande puta)…

Je connais une famille qui s’est fâchée parce que l’un des fils a dit, de sa mère, qu’elle descendait de Gauman, un révolutionnaire de Jérémie. La famille de mon mari, les Oriol, descend d’une famille du Sud de la France, mais du côté de ma mère nous descendons de Gauman, et le grand-père était italien.

Nous sommes tous des boat people en Haïti. Il n’y peut-être que quelques Indiens… Peut-être. Là encore, on a dit qu’ils venaient du côté de l’Orénoque, qu’ils fuyaient les cannibales. Le mot « caraïbes » dérive du mot « cannibale ». Ces habitants, appelés « indiens », fuyaient, et sont venus à Ayiti, Bohio, ou Quisqueya.

Haïti est un un brassage, la variété des noms de famille venant de divers pays et cultures en est la preuve, des Rodrîguez, Lopez, Madison, Johnson, Frisch, Brown (anglais) et Braun (allemand), Dreyfus, Rivera… C’est pour cette raison que j’ai écrit Le Creuset, et j’aurais aimé que quelqu’un le traduise…

Mon œuvre

J’ai fait beaucoup de théâtre. J’ai joué toutes les pièces de Mona Guérin. Je vous donne une anecdote comme exemple de la mentalité étroite de certains Haïtiens. Elle a écrit sa première pièce, Les Cinq Chéris, sous un pseudonyme, Cécile (puisqu’une fille de bonne famille n’écrirait pas dans des journaux). Mona Guérin n’était pas encore connue ; j’ai fait le premier compte-rendu disant que la pièce de Cécile – où il s’agissait de quatre filles et un garçon – était charmante. Une voisine est venue me remercier d’avoir écrit l’article puisqu’elle pensait – « chéris » – qu’il s’agissait d’une histoire de « pédérastes » ! [Cette histoire de règles d’accord…]. La langue française ne nous appartient pas. Mais, comme le disait Jean Fouchard, c’est notre butin de guerre ! [On emploie mal l’anglais aussi ; j’ai corrigé une amie qui voulait complimenter une jeune fille et lui avait dit « You have a beautiful corpse » !]

J’ai visité 32 pays, et je suis revenue dans mon pays. J’ai 63 ans dans l’enseignement ; j’ai commencé à enseigner à l’âge de 16 ans. J’ai été décorée par le Ministère des Affaires Étrangères, et aussi par le Ministère de la Francophonie pour le travail que j’ai fait avec la langue française auprès des petits Haïtiens.

Je préfère la nouvelle au roman, parce que la nouvelle est beaucoup plus difficile, dense… Je trouve toujours la conclusion au début. J’ai l’idée et j’ai la conclusion. Ensuite, I fill in the gap, je remplis le vide. Roger Gaillard m’a dit que c’est la même chose pour lui. J’ai toujours dit à mes élèves de faire leur conclusion et leur introduction, et par la suite de remplir le vide entre les deux ; de ne pas se mettre devant, d’être modestes, d’utiliser le « nous » plutôt que le « je ». Chaque année, je donne à mes élèves comme première dissertation la pensée de Voltaire – « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin. » – leur apprenant à faire une introduction, les trois sujets, et une conclusion, exigeant toujours qu’ils fassent un brouillon. Si vous n’avez pas de blanc, ça ne va pas tenir.

Je suis la doyenne de l’École Normale des Jardinières, je suis la seule qui reste de l’équipe de 1966 lors de la fondation de l’école. J’ai 33 ans de service. J’ai formé 32 classes de jardinières d’enfants. Les anciennes élèves me gâtent de cartes, de lettres, de cadeaux, de voeux. Ce sont mes enfants.

J’ai toujours eu l’oreille aussi pour d’autres problèmes, parce que le petit Haïtien qui est dans une classe privilégiée entend le français chez lui, mais la grande majorité n’entend pas le français. Le petit Haïtien de la classe défavorisée et même de la classe moyenne n’entend le français que deux ou quatre heures par jour, le temps qu’il passe à l’école. Dès la récréation, c’est le créole. Il baigne dedans, il n’a personne pour l’aider. En plus de tout cela, il ne faut pas oublier les problèmes d’électricité, de nourriture…

Pour revenir au théâtre, j’ai monté presque toutes les pièces classiques pour les jeunes : Le Cid de Corneille ; Les Femmes savantes et Les Précieuses ridicules de Molière ; Athalie et Britannicus de Racine. J’avais une directrice très évoluée. On allait monter Le jeu de l’amour et du hasard quand Jean-Claude Duvalier est tombé… Je faisais aussi des festivals… Du monde venait : il y avait toutes les amies de Sainte-Rose : par exemple Lucienne, Madame Estimé.

Quand j’ai publié Le Creuset, j’ai été interviewée par Madame Micheline Wedemeyer de Radio-Métropole qui m’avait comment mon héros pouvait être saisi d’une force sensationnelle. J’ai dit vouloir montrer comment un homme qui travaille peut monter [de rang dans la société]. Je l’ai créé métis, parce que c’est plus facile pour eux, les métis, de monter ; jusqu’à présent, il y a des barrières [raciales en Haïti]. Il y a du progrès : on remarque des films américains multiraciaux – Nelson Mandela n’a pas travaillé pour rien – où l’on voit par exemple le noir qui est général ou chef de police. Je suis contente d’ailleurs de voir qu’Obama est passé [NDLR: élu deux mois auparavant, Barack Obama allait prendre ses fonctions la semaine après cet entretien de janvier 2009], ça, c’est quelque chose. Mais il oublie de dire qu’il est le petit-fils de Jefferson ! Jefferson a eu des enfants avec la Virginienne, Sally (quarteronne, fille de blancs) pendant qu’il écrivait de belles paroles sur la liberté des hommes… Vous voyez que je ne crois pas beaucoup aux discours des hommes politiques !

Je suis très objective…

J’ai un numéro du journal du débarquement du 6 juin 1944 où l’on vous montre Charles de Gaulle avec ses jumelles, et toute la flotte derrière lui. Le petit Haïtien ou le petit Français qui regarde cette image penserait que Charles de Gaulle est aux commandes, alors qu’en réalité il n’a même pas été averti du débarquement. Il l’a appris des Américains, par surprise ; il a débarqué huit jours après, à Bayeux, et il a fait son discours politique…

[Autre exemple : dans les journaux, on apprend qu’] Adolf Hitler visite Paris, il était intimidé par le silence des Parisiens, et il ne s’est arrêté nulle part. Or, dans la première visite à la tour Eiffel, il porte un grand manteau noir et aux Invalides, il porte un manteau blanc. Ceci dit, il s’est arrêté quelque part… Alors, pourquoi dire qu’il n’a osé s’arrêter nulle part ?

Je partage ces analyses avec mes élèves dans le but de développer leur objectivité. Je prends le temps de lire J’accuse d’Émile Zola aux élèves.

L’Insularité

Je suis haïtienne, mais je suis en même temps citoyenne du monde.

J’ai enseigné aussi la littérature gréco-romaine, Terrence a dit « homo homini lupus », l’homme est un loup pour l’homme. La bête la plus féroce, c’est l’homme. C’est l’homme qui a détruit la planète, c’est l’homme qui nous a mis là où nous sommes actuellement… Mais Terrence dit aussi « Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Je me sens concernée par tout ce qui se passe autour de moi, que ce soit en Haïti ou à l’étranger. En voyant les images de l’école qui s’est effondrée ici en Haïti [à Pétion-Ville, en novembre 2008, faisant presque une centaine de morts], j’ai pensé aux mères qui sont revenues chercher les 375 enfants morts dans cette école en Chine [après le tremblement de terre de mai 2008] et qui n’avaient trouvé que de « la farine » sous les décombres, une poussière. Voilà où il faut travailler. Il est temps que l’Haïtien cesse d’ergoter son passé de 1804 et Dessalines, et cetera dans les journaux…

Il est vrai qu’on a fait une épopée… Le premier chirurgien noir était un haïtien ; sous le roi Christophe, Monsieur [François Fournier de] Pescay était allé étudier en France, c’était un professeur à la Sorbonne et le premier à faire une opération de l’appendicite, sous le prince Victor, le prince royal de Christophe. Nous avons été les pionniers. Comme le disait Aimé Césaire, « Ceux qui n’ont inventé ni la poudre […] ni l’électricité […] mais ils savent en ses moindres recoins le pays de souffrance ».

J’ai contact avec tout le monde, auteurs, critiques, personnalités politiques : Maryse Condé, ma fille Claudine Michel, Edwidge Danticat, Régine Latortue dont je connais bien les parents, Michèle Pierre-Louis [Premier Ministre d’Haïti au moment de l’entretien en janvier 2009] dont le père et grand-père étaient nos professeurs, Lorraine Mangonès, dont je me souviens bien du grand-père Albert Mangonès, l’artiste…

Je pense que la culture est tout ce qui reste quand on a tout oublié, comme disait Édouard Herriot. Nous ne pouvons pas renier cette culture, même si nous sommes déchirés, comme le disait Laleau : « Et ce désespoir à nul autre égal / D’apprivoiser, avec des mots de France, / Ce cœur qui m’est venu du Sénégal ? ».


Paulette Poujol Oriol

Poujol Oriol, Paulette. « 5 Questions pour Île en île ».
Entretien, Port-au-Prince (2009). 37 minutes. Île en île.

Mise en ligne sur YouTube le 8 juin 2013.
Cette vidéo était auparavant disponible sur Dailymotion (mise en ligne le 30 mai 2010).
Entretien réalisé par Thomas C. Spear.
Caméra : Kendy Vérilus.
Notes de transcription : James Larèche.

© 2010 Île en île
tous droits réservés

Cet entretien est étudié dans une série éducative faite en co-production (Île en île et TV5Monde) pour les étudiants en FLE, avec des fiches d’activités. Voir Paulette Poujol Oriol, romancière et nouvelliste.


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mis en ligne : 30 mai 2010 ; mis à jour : 27 septembre 2021