Frédéric Ohlen

Frédéric Ohlen, photo © Jean-Michel Malgorn Ouessant, 2006

photo © Jean-Michel Malgorn
Ouessant, 2006

Frédéric Ohlen naît à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le 15 décembre 1959. Les siens arpentent la Nouvelle-Calédonie depuis six générations. Sur son arbre généalogique, des émigrants allemands, des déportés de la Commune. Il grandit dans la dernière ferme de sa ville natale, en des lieux où la brousse et l’espace urbanisé s’entremêlent plus qu’aujourd’hui.

Sa vocation est précoce. Il a dix ans lorsqu’il signe son premier livre, L’Ecureuil. Mais d’autres passions le sollicitent, et parmi elles, le cheval. Fin cavalier, il est, de 1975 à 1977, champion territorial de sauts d’obstacles (par équipe) et met en scène, de 1977 à 1979, des chorégraphies équestres.

Il est encore quelques vieux Calédoniens pour regretter qu’il ait laissé la selle pour la plume.

Droit, sciences politiques : en 1978, ses études le conduisent à Paris. Il en revient pour effectuer son service militaire en tant que Volontaire à l’aide technique, sur un poste d’enseignant. Lieu d’exercice : Bourail, petite cité rurale du centre de la Grande Terre calédonienne. Public : des élèves en grande difficulté. C’est le début d’une vocation d’enseignant qui a depuis pris de multiples formes, mais ne l’a jamais quitté.

Il obtient brillamment un CAPET Lettres-Histoire (Titre de capacité à exercer la profession d’enseignant), quitte Bourail en 1987 pour un lycée professionnel situé à la Vallée-du-Tir, quartier populaire de Nouméa. C’est là qu’il exerce encore, dans des filières professionnelles rattachées depuis au collège de Kaméré, tout en assumant par ailleurs un cycle intitulé « production d’écrits » à l’Université de la Nouvelle-Calédonie.

Très engagé dans la vie culturelle calédonienne, il est en 1989 à l’origine du concours de science-fiction TranspaSci-Fique, mais également du Prix Orphée de poésie. Son engagement au service de la création sous toutes ses formes, comme de la promotion du livre et de la lecture se traduit par de nombreuses initiatives : ateliers d’écriture ; édition d’ouvrages collectifs ; participation à des soirées littéraires dans le cadre du Printemps des poètes et autres événements, etc.

En 1998, il fonde les éditions L’Herbier de Feu, qui comptent, sept ans plus tard, vingt titres à leur catalogue, s’inscrivant pour la plupart dans le champ poétique. Parmi les auteurs publiés, des écrivains kanak de la génération montante, tels que Pierre Gope ou Paul Wamo.

Frédéric Ohlen est fondateur et président de l’Association des éditeurs et diffuseurs de la Nouvelle-Calédonie, membre de l’Association des Écrivains de la Nouvelle-Calédonie, chevalier des Palmes académiques et lauréat de plusieurs prix littéraires en Nouvelle-Calédonie. Il est membre du Centre de géopoétique créé en 2005 à l’initiative de deux écrivains de la Nouvelle-Calédonie, Nicolas Kurtovitch et Catherine Laurent, en lien avec l’Institut international de géopoétique fondé par Kenneth White en 1989. Il a créé en 2005 l’ADAMIC, Association pour le développement des arts et du mécénat industriel et commercial avec le même souci permanent d’œuvrer au rayonnement culturel de la Nouvelle-Calédonie.

La poésie est au cœur de son itinéraire d’écrivain. Il n’en explore pas moins d’autres champs littéraires : deux recueils de nouvelles, Brûlures et Premier sang, qu’il compose comme les fragments d’un cycle appelé à s’achever avec deux titres à venir, Les Cerfs-volants et La Huitième Trompette ; une courte pièce de théâtre, Duo, parue dans un recueil collectif.

Il bâtit ainsi patiemment une œuvre où se lit, avec la passion des mots, des rythmes, la volonté de faire brèche au creux même de la langue française, d’en vivre toutes les ressources. Et, osant cela, ainsi que l’exprime Elyette Bogliolo, de « porter haut et loin le souffle de la Nouvelle-Calédonie ».


Oeuvres principales:

Poésie:

  • La Voie solaire. Illustrations de Helga Thorsdottir. Paris: Galerie Racine – Guy Chambelland, 1996.
  • La peau qui marche et autres poèmes. Illustrations de Richard Comte, Atila Mensah et Johannes Wahono. Nouméa: L’Herbier de Feu, 1999.
  • Le Marcheur insolent. Nouméa: L’Herbier de Feu / Grain de sable, 2002.
  • La Lumière du monde. Nouméa: L’Herbier de Feu / Grain de sable, 2005.
  • Anima aeterna. Édition limitée à 35 exemplaires numérotés avec une lithographie de Sylvain Gaudenzi. Nouméa: L’Herbier de feu, 2011.
  • Les Mains d’Isis. Paris: Gallimard, 2016.

Nouvelles:

  • Brûlures. Nouméa: Grain de sable, 2000.
  • Premier sang. Nouméa: Grain de sable, 2001.
  • Fils du ciel. Nouméa: L’Herbier de feu, 2011.

Roman:

  • Quintet. Paris: Gallimard, 2014.

Essai:

  • Les Chemins de la création. Nouméa: Centre de recherche et de documentation pédagogiques, 1993.
    Productions et synthèse de l’expérience d’atelier littéraire conduite par Frédéric Ohlen de 1987 à 1997 à destination des jeunes des quartiers défavorisés sous le titre Les Feuillets d’Hypnos, en hommage à René Char.

Textes parus dans des revues et des ouvrages collectifs:

  • « L’Oiseau de miséricorde », nouvelle. Revue Le Flamboyant imaginaire (Nouméa) 1 (1989).
  • « Duo ». Ô saisons, ô châteaux ! (collectif). Nouméa: L’Herbier de Feu, 2001: 97-115.
  • « Le pépé nickelé ». Jour & nuit – La SLN depuis 125 ans… Nouméa: Société le Nickel, 2005: 24-25.
  • « Et ton nom sera Voyageur », théâtre. Sillages d’Océanie. Nouméa: Association des écrivains de Nouvelle-Calédonie, 2007: 51-56.
  • « Per me si va ne la città dolente », nouvelle. Sillages d’Océanie 2009. Nouméa: Association des écrivains de Nouvelle-Calédonie, 2009: 97-101, 154-155.
  • Choix de poèmes. Outremer – Trois océans en poésie. Paris: Bruno Doucey, 2011.
  • « Le bruit de l’eau », poème. Il y a toujours une guêpe pour piquer un visage en pleurs. Nouméa: Association des écrivains de la Nouvelle-Calédonie, 2011: 47-51.
  • « Les Mains d’Isis », poème. Sillages d’Océanie 2014. Nouméa: Association des écrivains de la Nouvelle-Calédonie, 2014: 39-63; Annie Rosès / Artiste barock – Inventaire multiple. Paris: Les Océanîles, 2017: 55-59.

Prix et distinctions littéraires:

  • 1988     Prix de la nouvelle de la Semaine du livre calédonien, pour « L’Oiseau de miséricorde ».

Traductions:

in italiano:

  • Linfe dì sangue / Sèves de sang. Voci narranti dalla Nuova Caledonia (avec Nicolas Kurtovitch). Articles et nouvelles. Trad. Micaela Fenoglio, préface d’Anna Paola Mossetto. Turin: Tirrenia Stampatori, 2001.

Sur l’oeuvre de Frédéric Ohlen:

  • Fenoglio, Micaela. Des Racines et des ailes : La littérature francophone de la Nouvelle-Calédonie. Préface de Anna Paola Mossetto. Turin: L’Harmattan Italia, 2004.

Liens:

textes de Frédéric Ohlen sur Île en île:

ailleurs sur le web:


Retour:

dossier Frédéric Ohlen préparé par Anne Bihan

/ohlen/

mis en ligne : 10 mai 2005 ; mis à jour : 7 juin 2021