James Noël

James Noël

© Francesco Gattoni
Montreuil, avril 2017

James Noël naît le 17* mars 1978 à Hinche (Haïti). Les déplacements de sa mère éducatrice et femme d’affaires, avec ses nombreux enfants, le feront connaître une quinzaine d’établissements scolaires élémentaires et secondaires. Après, il suit des cours d’ethnologie, étudie les arts dramatiques au Petit Conservatoire avec le comédien Daniel Marcelin et il suit des cours d’histoire de l’art à l’Institut français d’Haïti. En 2005, il fait un stage d’écriture théâtrale en Guadeloupe et développe ses expériences dans l’édition en travaillant avec une maison d’édition en France. Le poète écrit en créole et en français.

Poèmes à double tranchant / Seul le baiser pour muselière, le premier recueil de poésie de James Noël, est sélectionné comme finaliste pour le Grand Prix des Amériques insulaires de Ouessant en 2005. Dans sa préface au recueil, Frankétienne écrit : « Émergeant de l’abîme, le primordial écho des textes du jeune écrivain James Noël dont la précoce maturité m’a saisi du premier coup. / Aucune approche critique et nulle raison explicative susceptible de justifier mes émotions et mon aval spontané, hormis la profonde certitude que les Poèmes à double tranchant portent la sève inaugurale de l’aube future, le sel miraculeux d’une aventure poétique féconde ».

Étudié en classe terminale au lycée Alexandre Dumas à Port-au-Prince comme au lycée Van Der Meersch à Roubaix, ce recueil de James Noël lui permet, par de nombreuses invitations, à animer des ateliers d’écriture en Haïti, France, Guyane, Nouvelle-Calédonie et ailleurs.

Plusieurs documentaires ont été consacrés à l’auteur, dont le documentaire télévisé, James Noël : Le poète des métaphores, réalisé par Jean Antoine Arisma en 2005.

Le 9 juillet 2006, la Bibliothèque de la Grande Anse à Port-au-Prince organise un hommage à James Noël, avec une lecture de poésies, une mise en scène à partir des inédits de l’auteur et une performance du chanteur Wooly Saint Louis Jean et de la chanteuse Tamara Suffren à partir de ses poèmes.

Son poème « Bon Nouvèl » a inspiré un court-métrage réalisé par Dominique Batraville et Kendy Vérilus, La danse des pieds. Mis en musique par Wooly Saint Louis Jean, ce poème d’amour « Bon Nouvèl » est disponible aux lecteurs d’Île en île. D’autres textes de James Noël ont été mis en musique et chantés par James Germain et Arthur H.

Acteur, James Noël joue parmi les premiers rôles dans le film Wòch nan Solèy de Patricia Benoît (2012) et dans Ayiti mon amour de Guetty Félin (2016). Il possède aussi la casquette de directeur d’acteurs, pour organiser régulièrement des spectacles, tels La Migration des murs, Rêveur à gages (au festival Étonnants Voyageurs en 2012), Vaudou Roma (joué à Rome en 2013), Le Pouvoir des mondes (mars 2016) et Les Coussins de l’imaginaire (juillet 2016).

Avec l’artiste Pascale Monnin, James Noël fonde et dirige IntranQu’îllités, « revue de haute tension créatrice avec des pages qui vibrent et évoluent dans l’union libre des genres » (prose, poésie, photographie, peinture, musique, cinéma, etc.). « Le préfixe ‘In’ dans IntranQu’îllités pourrait même renvoyer à la négation de l’insularité. Ce titre est une manière, une astuce pour apostropher tous les imaginaires, pour pénétrer les interstices et naviguer dans l’air/ère d’une île-monde. » Depuis le premier numéro paru en janvier 2012, la revue sert à « contrarier les certitudes et les idées reçues, et ainsi donner libre cours à tous les vents et les tremblements de l’esprit ».

Pour James Noël, le poète est sismographe, il capte ondes et vibrations. « J’écris pour avoir de mes nouvelles », dit-il.

Agitateur d’idées, James Noël s’entoure de poètes, jeunes et moins jeunes, diseurs, slameurs, conteurs, peintres et photographes pour le partage de la création. Il voyage beaucoup, tout en poursuivant son enragement qu’il définit comme une forme d’engagement suprême, une attitude nécessaire pour « notre siècle en banqueroute ».

* Ses papiers officiels lui donnent une date de naissance erronée du 10 mars 1978.

Oeuvres principales:

Poésie:

  • Poèmes à double tranchant / Seul le baiser pour muselière. Préface de Frankétienne. Port-au-Prince: Farandole, 2005; ré-édition illustrée par Valérie Constantin. Mazères (France): Le Chasseur Abstrait, 2009.
  • Le Sang visible du vitrier. Préface de Jacques Taurand. Port-au-Prince: Farandole, 2006; Montréal: CIDIHCA, 2007; ré-édition augmentée, La Roque d’Anthéron: Vents d’Ailleurs, 2009.
  • Bon Nouvèl. Port-au-Prince: Kopivit-L’Action Sociale, 2009.
  • Kabòn 47. Port-au-Prince: Kopivit-L’Action Sociale, 2009.
  • Quelques poèmes et des poussières (avec Vingt-cinq poèmes avant le jour, de Dominique Maurizi). Rectoverso. Paris: Albertine, 2009.
  • Des poings chauffés à blanc. Paris: Bruno Doucey / Montréal: Noroît, 2010.
  • Kana Sutra. La Roque d’Anthéron: Vents d’Ailleurs, 2011.
  • La migration des murs / La migrazione dei muri. Livre d’artiste conçu par Fanette Mellier. Trad. Mia Lecomte. Roma: Villa Médicis, 2012.
  • Le Pyromane adolescent. Montréal: Mémoire d’encrier, 2013.
  • Cheval de feu. Paris: Le Temps des Cerises, 2014.
  • Le pyromane adolescent suivi de Le sang du vitrier. Paris: Seuil (Points), 2015.
  • Majigridji. Delmas: Legs, 2017.
  • Brexit, suivi de la Migration des murs. Vauvert (France): Au Diable Vauvert, 2020.

Roman:

  • Belle merveille. Paris: Zulma, 2017.

Dans des ouvrages collectifs:

  • « Ville de solitude ». Belles Provinciales (Projet franco-haitien pour la promotion du livre et de la lecture) 1 (1999): 6.
  • « Temps mort » / « Tiempo muerto » et « La foudre » / « El relámpago ». Poèmes en français avec des traductions en espagnol d’Aurelia Martinez. Revista Casa de las Americas 233 (2004).
  • « Priye pou nou » et « Lonn kwa  » Symbiose poétique, dirigé par Renel Fièvre (collectif Rankont, juin 2002): 35-49.
  • « Non-Lieu ». 24 poèmes pour les Gonaïves (collectif). Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti, 2004: 52.
  • « Non-lieu (poème pour les Gonaïves) », « Temps mort », « Poème de la main gauche » et « Seul le baiser pour muselière ». Notre Librairie 158 (avril-juin 2005).
  • « Haute Tension ». Prosopopées urbaines, Anthologie poétique d’inédits. Suzanne Dracius, éd. Fort-de-France: Desnel, 2006: 149-153.
  • « Fleur de sang ». Point Barre (Rose Hill, Maurice) 3 (2007): 9.
  • « Dés/ordres à mille temps ». Une journée haïtienne, textes réunis par Thomas C. Spear. Montréal: Mémoire d’encrier / Paris: Présence africaine, 2007: 121-125; Montréal: CIDIHCA, 2020: 129-133.
  • « Le nom qui m’appelle ». L’année poétique 2008, présentée par Patrice Delbourg, Jean-Luc Maxence et Florence Trocmé. Paris: Seghers, 2008.
  • « Dernière phase » et « La poésie, ma soucoupe volante ». Poésies de langue française, anthologie présentée par Stéphane Bataillon, Sylvestre Clancier et Bruno Doucey. Paris: Seghers, 2008.

Poésie enregistrée et mise en musique:

  • « Bon Nouvèl » mis en musique et interprété par Wooly Saint Louis Jean sur son disque Quand la parole se fait chanson. Port-au-Prince: Productions Batofou, 2005.
  • « Non-lieu », mis en musique et interprété par Robinson Auguste sur son disque Message. Montréal: Magna Multi Média, 2006.
  • Poèmes à double tranchant / Seul le baiser pour muselière, dits par Monique Mesplé Lassalle. Port-au-Prince: Editions Farandole et le Centre Kreololo, 2006. (CD audio, 23 minutes).
  • « Seul le baiser pour muselière », poème de James Noël dit par Pierre Brisson sur son disque À voix basse (volume 2). Port-au-Prince: Pierre J. Brisson, 2006.
  • « Bog », poème de James Noël mis en musique par Wooly Saint Louis Jean sur son disque Eta’n Sinik, 2011.

Textes et articles sélectionnés:

  • « … Et nos artistes alors ? ». Le Matin (19 juillet 2004).
  • « Jacques Roche : Mourir pour des idées ». Le Nouvelliste (20 juillet 2005).
  • « Roumain dans la peau de Manuel (Tour d’horizon de quatre actes manqués) ». Mon Roumain à moi. Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti, 2007: 301-06.

Direction d’ouvrages:

  • IntranQu’îllités, revue fondée et dirigée par James Noël, depuis 2012.
  • Anthologie de poésie haïtienne, dirigée et présentée par James Noël. Paris: Seuil (Points), 2015.

Littérature pour la jeunesse:

  • La fleur de Guernica, avec des illustrations de Pascale Monnin. La Roque d’Anthéron: Vents d’Ailleurs, 2010.

Filmographie:

  • James Noël: Le poète des métaphores, film-documentaire réalisé par Jean Antoine Arisma, diffusé sur l’émission « Culture 5 » sur Télemax (Haïti). 2005, 8 minutes.
  • La danse des pieds, court-métrage réalisé par Dominique Batraville et Kendy Vérilus, inspiré de « Bon Nouvèl » de James Noël. 2005, 13 minutes.

Prix et distinctions littéraires:

  • 2007     Artiste en résidence pour le festival Rumeurs Urbaines (Paris).
  • 2007     Mention spéciale du jury, Prix de poésie des Écrivains Français d’Amérique, pour Le Sang visible du vitrier.
  • 2008     Prix Fetkann (poésie), pour Le Sang visible du vitrier.
  • 2009     Bourse d’écriture du Conseil Régional de L’Île-de-France (janvier-novembre)
  • 2009     Bourse d’écriture de six semaines, invité par la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie.
  • 2010     Bourse d’écriture à Vincennes, dans le cadre du FestivalAmérica (août-décembre).
  • 2012-13    Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome.
  • 2017     Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres (France).
  • 2017     Invité d’honneur au printemps des poètes de Montpellier.
  • 2017     Prix des Caraïbes (ADELF), pour Belle merveille.
  • 2020.    Avec son traducteur en allemand Rike Bolte, parmi les lauréats du Internationale Literaturpreis en Allemagne pour Was für ein Wunder.

Sur l’oeuvre de James Noël:

  • Aizier, Jean-Philippe. « James Noël » Journal Littéraire 66 (février 2006).
  • Bernhardt, Denise. « James Noël ou la vie outragée ». Haïti Press Network (janvier 2005); Le Matin (3 février 2005); repris dans le recueil de James Noël, Poèmes à double tranchant / Seul le baiser pour muselière (Port-au-Prince: Farandole, 2005): 7-9.
  • Célestin, Joseph Edgar. « Histoire d’un joyeux Noël ». Panoramag 11 (juillet 2005); Le Matin (août 2005).
  • Frankétienne. « L’univers fabuleux de James Noël », extrait de la préface de Poèmes à double tranchant / Seul le baiser pour muselière. Notre Librairie 158 (avril-juin 2005).
  • Makhélé, Caya. « James Noël ; Diseur d’amours ». Continental (mensuel panafricain d’information) 67 (janvier 2008): 71.
  • Merveille, Hugo. « James Noël : Une plume à double tranchant » (entretien). Ticket 132 (supplément au journal Le Nouvelliste, mai 2005).
  • Pierre, Jobnel. « James Noël : Les motifs du vécu ». Le Nouvelliste (mai 2005).
  • Poulard, Monique. « Sortilège. Magie du verbe. James Noël », entretien avec trois poèmes. Miroir de l’Art (Paris) 8 (octobre-novembre 2006): 16-17.
  • Van Melle, Paul. Poèmes à double tranchant / Seul le baiser pour muselière, compte rendu. Revue Inédit Nouveau (Belgique) 198 (janvier 2006).

Traductions:

بالعربية:

  • Trois poèmes traduits en arabe par Hatim Al-Ansary. Alqasidah (2020, voir le lien ci-dessous).

auf Deutsch:

  • Die größte der Raubkatzen. Ausgewählte Gedichte / Le plus grand des félins. Poèmes choisis. Trad. Rike Bolte. Trier (Trèves, Allemagne): Litradukt, 2018.
  • Was für ein Wunder. Trad. Rike Bolte. Trier: Litradukt, 2019.

em português:

  • « Um dia as musas posarão nuas para os poetas » (« Un jour les muses poseront nues pour les poètes »), « O nome que me chama » (« Le nom qui m’appelle »), « Kana sutra », fragmento (« Kana sutra », fragment) et « Última fase » (« Dernière phase »). Estilhaços: antologia de poesia haitiana contemporânea. Trad. e org. de Henrique Provinzano Amaral. São Paulo: Selo Demônio Negro, 2020: 60-73.

Liens:

sur Île en île:

ailleurs sur le web:

James Noël et son oeuvre sont présentés sur le site d’Africultures et les sites des maisons d’édition : Legs, Mémoire d’encrier, Vents d’ailleurs et Zulma.
Vous pouvez le suivre sur Twitter.

textes et présence de James Noël:

Articles parus dans Le Nouvelliste:

sur l’oeuvre de James Noël:


Retour:

Dossier James Noël préparé par Thomas C. Spear

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mis en ligne : 11 octobre 2006 ; mis à jour : 27 septembre 2021