Monchoachi, « L’Aleph »


(au motif d’Aimé Césaire)

1.

Sans défaut
Le temps
Pourquoi
Est
Ce qu’il n’est pas
Tout le temps
Est
Rien
Seul
L’instant
D’une vie

2.

Pas à pas nos ombres
Se réfractent
Plus minéral
Nous sommes
Chaque pas nous contracte
Et apprécie
En nous
Nous retirons
Nos pieds nos « Peux-pas ».

3.

Nos mots sont
Béance
Ils sont
Les relais du temps
Ses armes miraculeuses
Règles et mesures de la Terre
Suppliques
Nos lèvres
Les ratissent les raturent
Les tissent
Trempées
Dans l’encre livide.

4.

De l’air à l’air
Le temps
Se vide :
Sur de l’espace
Nous retournons
Nos faces
Sur de l’espace
Nos mots
Bégayés-perdus

5.

Toujours
Au natal
Ils font retour
Toujours au limon
Nos mots
Contre temps
Ouvrant
Avois de revirements :
Restent l’émoi
Et le pôle

6.

Et
S’ils naissent
D’en-haut
Ils adhèrent
Alors ils sont
L’aleph
Parmi nous
Ils paissent


Lu par l’auteur, ce poème « L’Aleph » de Monchoachi est extrait de son recueil L’Espère-geste, publié à Sens (France) aux éditions Obsidiane (2002), pages 73-77.

© 2002 Monchoachi ; © 2004 Monchoachi et Île en île pour l’enregistrement audio (1:32 minutes)
Enregistré à Montréal le 24 novembre 2004


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mis en ligne : 21 mars 2005 ; mis à jour : 27 décembre 2020