Bernard Leclaire

Bernard Leclaire, photo © Claude Vittiglio Château Murat (Marie-Galante), 2010

photo © Claude Vittiglio
Château Murat (Marie-Galante), 2010

Bernard Leclaire est né le 5 septembre 1959 à Grand-Bourg (Marie-Galante). Écrivain de la modernité, Bernard Leclaire est résolument ancré dans la réalité de son pays. Il souhaite avec d’autres de sa génération fonder et instituer un nouveau courant littéraire : « La Caribénitude ».

Il a une formation de sociologue ; sa thèse de doctorat porte sur les Congo arrivés « sous-contrat de travail » dans la Caraïbe entre 1880 et 1895, singulièrement en Guadeloupe et notamment sur son île de Marie-Galante.

Sa mère est née d’un Congolais, Louis N’Dendélé, arrivé en 1895 à l’âge de sept ans à Marie-Galante. Ce dernier était accompagné de son père, Joseph, et de sa mère, Laurasie. Le patronyme N’Dendélé est francisé et se stabilise vers 1950 en Dendelé. Sa famille est afro-antillaise depuis 1895, du côté maternel, et marie-galantaise, capestérienne précisément, par le patronyme de l’ancêtre blanc (Leclaire) arrivé à Marie-Galante, venant de Château Gonthier en Mayenne, en 1665.

C’est naturellement que Bernard Leclaire se sent impliqué dans une quête vers l’Afrique, vers les Congo qui sont les derniers maillons avec la « terre matricielle ». Que reste-t-il de l’apport de cette entité congolaise ?, se demante-t-il. D’où vient la phobie ancestrale du Congo ? Les derniers patronymes congolais ?
Un retour spirituel au Congo est prévu avec l’Association du Malaki ma Kongo dont il est le représentant en Guadeloupe.

Après le Doudouisme, la Négritude, l’Antillanité et la Créolité, Bernard Leclaire pense qu’il est temps de tourner la page dépassée, jaunie et tristement poussiéreuse :

« Nous devons désormais nous instituer dans la réalité de notre pays, de notre histoire, mais aussi dans notre géographie. Plus que penser la Caraïbe, nous avons le devoir de la vivre, de la faire, et surtout d’en prendre goulûment part. La francité nous a écartés de nos frères caribéens, parfois en les regardant de haut ou de trop loin. Nos enfants et notre peuple réclament dès lors un sentiment pro caribéen. Il est temps pour nous, Guadeloupéens, Martiniquais et Guyanais, de proclamer notre appartenance totale à notre âme caribéenne ».

« La Caribénitude » dit-il, sera un courant de revalorisation et d’affirmation définitive du positionnement des personnes de la Caraïbe dans leur histoire, leur espace et dans la perspective d’un avenir commun. Caribénitude, celle qui allie la Négritude de Césaire, le Tout-Monde de Glissant dans sa créolisation généralisée et enfin la Créolité de Confiant, sans oublier l’apport des Créolistes. La boucle, pense-t-il, sera ainsi bouclée en synthétisant les différentes approches en un seul bouquet triomphant par une oriflamme commune, défendant une Caribénitude universelle.

Il voit l’unification culturelle de la Caraïbe comme possibilité pour entrevoir un avenir solide et efficace. Devenir et être résolument caribéens, fiers de l’être et frères de sang, quel que soit l’endroit d’origine de la Caraïbe anglophone, hispanophone, néerlandaise ou francophone.

En plus de ses romans et ses poèmes, les publications de Bernard Leclaire comprennent de nombreux articles à caractère sociologique, publiés dans des journaux et revues tels que CaribeCréole News, France Antilles, Set Mag et sur les blogues.


Oeuvres principales:

Romans:

  • Le Château des Murat, ou le Viol d’Alicia. Pointe-à-Pitre: Éditions Alizés, 2006.
    Problématique de l’inceste, sujet tabou dans la Caraïbe, abordé sans complaisance. Premier roman, bien reçu.
  • La Mare au punch. Gourbeyre (Guadeloupe): Nestor, 2009.
    Le célèbre épisode du roman n’échappe pas au mythe ; relaté oralement, l’événement traite de la condition des esclaves dans les sucreries de l’île et de leur long cheminement vers la liberté. Roman sur fond historique, il perpétre la mémoire collective tout en rendant hommage au courage et à la révolte des opprimés. Cette saga d’une famille d’esclaves de Marie-Galante montre l’attachement d’un peuple à son passé, à son histoire et à ses légendes.

Poésie:

  • Un visage dans la mer. Les Abymes: Collection Alizés, 2000.
    Une galerie de portraits sur les indigents de Marie-Galante, suivie d’une réflexion philosophique sur l’interprétation des visages.
  • Noces Divines. Paris: Publibook, 2002.
    Long poème-interrogation sur le cheminement de la mort, de la vie avec une introspection sur Dieu. Quête sur le sens de la vie, succession de petits bonheurs (d’où le titre Noces divines).
  • Marie-Galante, paradis avant liquidation ou sortir du macadam. Paris: Idem, 2015.

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Dossier Bernard Leclaire préparé par Claude Vittiglio

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mis en ligne : 15 octobre 2010 ; mis à jour : 6 février 2016