Paul Laraque

Paul Laraque, photo © 2002 Thomas C. Spear 28 septembre 2002, Mount Vernon, New York

photo © 2002 Thomas C. Spear
28 septembre 2002, Mount Vernon, New York

Paul Laraque (Pòl Larak) est né à Jérémie (Haïti) le 21 septembre 1920. Après des études à Jérémie et à Port-au-Prince, il entre à l’Académie Militaire en 1939 ; il en sort officier de l’armée en 1941. Laraque fait partie de ceux qui accueillent André Breton à l’aéroport en décembre 1945. En 1951, il se marie avec Marcelle Pierre-Louis. Pendant sa carrière militaire, il parcourt tout le pays où il connaîtra les conditions intolérables de la vie des paysans pauvres. Avec Morisseau-Leroy, Émile Roumer, Franck Fouché et Claude Innocent, Laraque est de la première génération des écrivains haïtiens d’expression créole. Poète dans l’armée, il nourrit l’ambition d’en être la conscience. En 1960, il garde la neutralité dans les événements politiques du 25 mai, mais sera mis à la « retraite » en novembre pendant la grève des étudiants et après l’arrestation de l’oncle de sa femme. Laraque s’exile en 1961, vers New York, l’Espagne puis de nouveau à New York où vit déjà son frère Franck et la famille de celui-ci. L’épouse de Paul Laraque l’y rejoint en 1961, et leurs trois enfants en 1962. Laraque obtient une maîtrise en langues romanes (Fordham University) et devient professeur de français. Parallèlement, il lutte dans le cadre d’organisations progressistes, perdant sa nationalité haïtienne en 1964.

Son double recueil de poésie, Les armes quotidiennes / Poésie quotidienne, obtient le prix Casa de las Américas en 1979, ce qui fait de Paul Laraque le premier lauréat de langue française de ce prix. Laraque est également co-fondateur de l’Association des Écrivains Haïtiens à l’Étranger, association qui organise, à titre d’exemples, le Festival Jacques-Stephen Alexis en 1982 et la commémoration du centenaire de Charlemagne Péralte en 1985. Ses activités l’amènent à rencontrer – à la Havane, à New York et à Washington, D.C. – d’autres figures littéraires et politiques, tels Fidel Castro, Nicolas Guillén, Langston Hughes, Ramsey Clark et C.L.R. James.

Après vingt-cinq ans d’exil, Laraque retourne au pays après la chute de la dynastie duvaliériste en 1986 ; sa nationalité lui est alors restituée. Lorsque son épouse prend la retraite de sa carrière aux Nations Unies en 1989, la famille s’établit dans la proximité de Port-au-Prince. Il prépare ensuite deux numéros de la revue Rencontre, consacrés à Jacques-Stephen Alexis (1992) et à Jacques Roumain (1993). En 1991, après le renversement du président Aristide et l’assassinat de son « frère de soleil », Guy F. Laraque, Paul Laraque est soumis à un second exil. Il s’installe à New York où il meurt le 8 mars 2007. Une série d’hommages lui est offerte sur le site Île en île.

Selon ses dires, son œuvre « exhorte les peuples à se libérer et vise, par dessus tout, à apporter une nouvelle contribution haïtienne, en français et en créole, à la poésie universelle ».


Oeuvres principales:

Poésie en français:

  • Ce qui demeure. (avec une lettre-postface d’André Breton, illustrations de Davertige). Montréal: Nouvelle Optique, 1973.
  • Les armes quotidiennes / Poésie quotidienne. La Havane: Casa de las Américas, 1979.
  • Le vieux nègre et l’exil. Paris: Silex, 1988.
  • Oeuvres incomplètes. Montréal: CIDIHCA, 1998.

Poésie en créole:

  • Fistibal. Montréal: Nouvelle Optique, 1974.
  • Sòlda mawon / Soldat marron. (édition bilingue) Trad. Jean F. Brierre. Port-au-Prince: Samba, 1987.
  • Lespwa. Port-au-Prince: Mémoires, 2001.

Contributions diverses:

  • « Carnaval haïtien », « les réserves » et « Chassé-croisé ». LittéRéalité 10.1 (Printemps/Été 1998): 157-158.
  • « Sands of Exile ». Poème publié dans Left Curve 16 (1992).
  • Quatre poèmes (en créole avec des traductions en anglais). Open Gate: An Anthology of Haitian Creole Poetry. Paul Laraque et Max Manigat, eds. Willimantic, Connecticut: Curbstone Press, 2001: 20-27.

Discographie:

  • « Sous la tonnelle de la peur », extraits du poème de Paul Laraque dits par Pierre Brisson sur son disque À voix basse (volume 1). Port-au-Prince: Productions Batofou, 2004.

Distinction littéraire:

  • 1979     Prix Casa de las Américas pour Les armes quotidiennes / Poésie quotidienne.

Traductions:

In English:

  • Camourade, Selected Poems. Trad. Rosemary Manno. Willimantic, Connecticut: Curbstone Press, 1988.
  • Fitibal / Slingshot (édition bilingue). Trad. Jack Hirschman. San Francisco/Port-au-Prince: Seaworthy Press / Éditions Samba, 1989.
  • Liberty Drum, Selected Poems. Trad. Jack Hirschman. Falls Church, Virginia: Azul Editions, 1995.

en español:

  • Poesía cotidiana / Las armas cotidianas. Trad. Nancy Morejón. La Habana: Casa de las Américas, 1981.
  • Poesía. Trad. Beltran Sarriere. Maracay: Fondo Editorial, Secretaría Sectorial de Cultura del Estado Aragua, 1997.

in italiano:

  • La sabbia dell’esilio / Le sable de l’exil (choix de poèmes du Vieux nègre et l’exil). Trad. Giancarlo Cavallo. Salerno: Multimedia Edizioni, 1994.

Liens:

sur Île en île et dans Boutures:

  • icon_audio Lecture de poésie, choix de poèmes en ligne (extraits de Ce qui demeure, Propos de sourcier et Les armes quotidiennes) lus par l’auteur.
  • « Les deux rives », poème de Paul Laraque publié dans Boutures 1.4 (mars-août 2001): 10.
  • Paul Laraque (1920-2007), hommages à Paul Laraque au moment de sa mort, par Claude C. Pierre, Gary Klang, Josaphat-Robert Large, Denizé Lauture, Anthony Phelps et Rodney Saint-Éloi.

ailleurs sur le web:


Retour:

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mis en ligne : 3 octobre 2002 ; mis à jour : 17 octobre 2020