Mikael Kourto

Mikael Kourto, photo © Thomas C. Spear Saint-Denis de la Réunion, 20 janvier 2006

photo © Thomas C. Spear
Saint-Denis de La Réunion, 20 janvier 2006

Mikael Kourto naît le 13 février 1975 à Sucy-en-Brie (Val de Marne, France) de parents du Tampon (Île de La Réunion). Il passe son enfance à la fois en France et à la Réunion. En 1993, il obtient son baccalauréat (économique et social) et en 1996, un DEUG en géographie à l’Université de Paris-I.

Mikael Kourto revient s’installer définitivement à la Réunion en 1996. Il suit des études à l’Université de la Réunion (Licence de géographie, 1997 ; études de Sciences de l’Information et de Communication en 1998) et au Conservatoire National de Région de Saint-Denis (section Art dramatique). Il passe le concours de recrutement de professeurs des écoles en 1999 et s’installe dans le sud de La Réunion où il exerce, depuis, la profession d’éducateur en géographie. La géographie est, d’ailleurs, une des seules disciplines de l’éducation nationale française où les matières ne dépendent pas totalement du programme national : non seulement la géographie de France et de Navarre, mais également celles de l’île de La Réunion et de l’Océan indien figurent dans ses cours.

Mikael Kouto n’a que huit ans quand il écrit ses premiers fonnkèr (poèmes). À seize ans, il se met à la guitare. De nombreuses rencontres auront une importance dans sa carrière de poète et créateur : en 2000, celles de Steev Chalon et Sébastien Técher, avec qui il forme le groupe de musique Lao ; de Babou, André Robèr (Éditions K’A), Sofi Rotbar (Art’Sénik) et J.K. Vyadère.

Inventeur d’une signalétique péi (réunionnaise) originale et corrosive, Kourto joue avec les mots du kréol rénioné dans sa poétique où il mélange l’art visuel (affiches, graphismes et signalisations) à une poétique écrite. Ses expositions à l’espace Art’Sénik à Saint-Leu (Sin Lé), « Péi la » (2002) et « Sinial Etnik » (2004), témoignent de son art poétique visuel.

Kourto est un habitué des soirées poétiques et d’autres kabar à La Réunion où les fonnkèr sont récités, chantés, partagés. En 2002, il fonde avec d’autres poètes la maison d’édition marron Tanampaoun (d’après le nom malgache qui donne le nom à la ville du Tampon). Tanampaoun produit et distribue des recueils de fonnkèr.

Son disque et livre de poésie, Karozin, sortent en 2003 aux Éditions K’A. André Robèr en dit ceci : « Regardez ou écoutez un peu comment [Kourto] parle de Salazie et de Karozin, moment important dans sa vie et dans sa création. Il transpire là tout à la fois une modernité dans l’écriture et une humanité dans le texte ; une réécriture de la vie derrière les sons qu’il nous donne. Il suffit alors d’écouter, de s’éloigner du texte premier [et] de s’attacher au rythme du fonnkèr et à sa diction pour le comprendre. Regardez et écoutez quand il parle des colons et des touristes, le parasite n’a pas le droit de citer au sens pas d’invitation à venir à visiter le pays, la cité. Par contre celui qui à envie de découvrir la culture et l’authenticité est le bienvenu […]. Il y a dans son écriture cette volonté de défendre une culture qui commence à s’écrire avec la violence qui s’impose quelquefois et une recherche multiple qui est rare chez les fonnkézèr réunionnais ». Au moment de la sortie du disque, un article paraît dans Témoignages (« Un poète de la diaspora qui a fait son retour au pays »), où Kourto parle des thèmes de l’amour et du politique, sa dénonciation de « l’esclavage de l’emploi précaire ».

Mikael Kourto écrit en français et en créole : « koman anou, kréol, la mondialisasion i toush anou. Nou subi aèl, nou lé pa izolé. Nou na not prop idantité, mé nou viv pa tousèl, na in ta d’influans. La Réunion, kosa nou sa fèr parmi tousala ? ».

Poète et plasticien, Mikael Kourto vit aujourd’hui à la Ligne des Bambous, à Saint-Pierre de La Réunion. Sous son nom d’état civil, Michaël Courteaud, il enseigne dans le primaire à Saint-Philippe. Poète de l’écrit, de l’oral et du visuel, il se consacre également à la photographie et à la musique.

– Thomas C. Spear


Oeuvres principales:

Roman:

  • Marmay ti pari (roman créole). Salazie: Tanampaoun, 2002.

Poésie (recueils de fonnkèr):

  • Dann fon mon kèr. Tampon: Tanampaoun, 2001.
  • Ti kabar. Salazie: Tanampaoun, 2002.
  • Karozin. Marseille: K’A, 2003.
  • Dir. Salazie: Tanampaoun, 2003.
  • Kabarèr. Ille-sur-Têt: K’A, 2007.

Enregistrements sonores:

  • Karozin. CD audio. Marseille: K’A (poèt larénion n° 10), 2003.
  • « La Rényon », dit par la Compagnie l’Antre deux, sur le disque CD Kabar K’A. Marseille: K’A (Collection Kabar n° 1), 2005.

Expositions :

  • « Péi la », exposition individuelle à l’Art’Sénik, Saint-Leu, 2002.
  • « Sinial Étnik », exposition individuelle à l’Art’Sénik, Saint-Leu, 2004.

Textes parus dans des ouvrages collectifs:

  • « Retour au pays natal » et « Akoz lir ? ». Rougay le mo, textes réunis sous la direction de Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo et Françoise Sylvos. Ille-sur-Têt: K’A, 2008: 61-64.

Liens:

sur Île en île:

ailleurs sur le web:

  • Les Éditions K’A, producteurs du disque Karozin; portrait de l’auteur par André Robèr.

Retour:

Dossier Mikael Kourto préparé par Thomas C. Spear

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mis en ligne : 6 juin 2006 ; mis à jour : 18 novembre 2020