Max Jeanne

Max Jeanne, photo © José Jean-Pierre Premières Rencontres Poétiques Internationales du Lamentin (Guadeloupe), le 15 novembre 1999

photo © José Jean-Pierre
Premières Rencontres Poétiques Internationales du Lamentin (Guadeloupe), le 15 novembre 1999

« Devant moi la mer
comme un livre ouvert
que le vent feuillette
avec à chaque page
une date sanglante de mon histoire »

Max Jeanne naît le 4 décembre 1945 dans la commune du Gosier (Guadeloupe). Fils d’un dépositaire en pharmacie autodidacte, Max Jeanne a eu très tôt la passion des livres et le goût du dire poétique. Neveu d’un gardien de phare conteur de veillées, il a vécu son enfance et son adolescence dans une étroite intimité avec la mer. Ainsi s’explique sans doute ce thème récurrent aussi bien dans son œuvre poétique que romanesque.

Après des études secondaires au Lycée Carnot de Pointe-à-Pitre, haut lieu de la mémoire collective guadeloupéenne, il commence une licence de Lettres Modernes au CESL (Centre d’Enseignement Supérieur Littéraire) de Baimbridge, aux Abymes. En 1969, il fait un voyage d’études en Haïti, véritable choc émotionnel qui sera déterminant pour sa future carrière d’écrivain. C’est à cette époque également qu’il vit une première expérience de théâtre universitaire qu’il prolongera, notamment avec l’AGEG (Association Générale des Étudiants Guadeloupéens) à Bordeaux où il termine ses études.

Homme de culture, il fait de nombreux séjours dans la Caraïbe : en Guyane britannique (au premier festival CARIFESTA à Georgetown en 1972), à Trinidad, à la Barbade, au Venezuela, à Porto Rico, à Cuba, etc. Depuis 1971, il est professeur de lettres au Lycée Général et Technologique de Baimbridge (aux Abymes) où il continue de communiquer à des générations de lycéens sa passion de la littérature antillaise.

Collaborateur de la revue CARE (Centre Antillais de Recherches et d’Études), il a participé à plusieurs expériences théâtrales, notamment avec la troupe Anbajouk.

L’œuvre très diverse de Max Jeanne s’attache à un constant questionnement de l’histoire antillaise : les émeutes populaires de mai 1967 à Basse-Terre et à Pointe-à-Pitre (qui donneront lieu au Procès des patriotes guadeloupéens devant La Cour de sûreté de l’État, à Paris), l’impact de la guerre d’Algérie aux Antilles, ou l’éruption de La Soufrière en 1976, parmi d’autres faits marquants. Son ciné-poème Western est adapté pour la scène en 1998 par la troupe Thalia, au Centre des Arts de Pointe-à-Pitre, dans une mise en cène de Jean-Yves Paillet.

Grâce à de nombreux récitals dans les collèges, lycées, médiathèques et cafés-théâtres, il contribue activement, avec la complicité de la chanteuse haïtienne, Chantal Laurent, à l’essor actuel de la poésie antillaise.

– Thomas C. Spear


Oeuvres principales:

Romans:

  • La chasse au racoon, roman guadeloupéen. Paris: Karthala, 1980.
  • Jivaros. Paris: L’Harmattan, 1993.
  • Tourbillon partenaire (chronique des jours-Soufrière). Paris: L’Harmattan, 2000.
  • Brisants. Montréal: Mémoire d’encrier, 2007.

Nouvelles:

  • L’aveugle et le cerf-volant. Guadeloupe: Ibis Rouge, 1998.
  • Un taxi pour Miss Butterfly. Paris: L’Harmattan, 2003.
  • Coup de soleil. Gourbeyre (Guadeloupe): Nestor, 2012.
  • Pichote. Gourbeyre: Nestor, 2013.
  • Goal-average. Morne-à-l’Eau: Nèg mawon, 2018.

Poésie:

  • Western, ciné-poème guadeloupéen. Dessins de Michel Rovelas. Paris: L’Harmattan, 1978.
  • Boutou, poérama. Petit-Bourg: Ibis Rouge, 2001.
  • Phare à palabres. Montréal: Mémoire d’encrier, 2009.
  • Borlette, géopoésie. Gourbeyre: Nestor, 2011.
  • Pile ou farce, poéquiz. Peintures de Jean-Marc Hunt. Le Gosier (Guadeloupe): Éditions Long Cours, 2018.
  • Désastre sur mer. Paris: L’Harmattan, 2020.

Poéthéâtre:

  • L’impromptu de Carnot. Gourbeyre: Nestor, 2014.

Liens:

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Dossier Max Jeanne préparé par Thomas C. Spear

/jeanne/

mis en ligne : 30 janvier 2004 ; mis à jour : 5 juillet 2021