Jean F. Brierre, « Stabbat Mater »

À Annie Lyonnet

La Croix clouée sur le ciel…
Rien n’est plus tragique,
ne le sera désormais
une mère… un soir…
commence l’éternité.

La couronne dérisoire
déchire nos fronts.
Les couchants coagulés
dans le sang du Juste :
pierres de lapidation.

Rêvai-je ? Une femme en blanc
qui n’était pas Marthe,
une femme apparition :
l’Hier et l’Aujourd’hui
dans un miracle orchestral.

Et montent du fond des temps,
prières rythmées,
– Isis en sanglots –
les affres voilées
d’un désarroi planétaire.

Passion puis la mise à mort.
crient cuivres et cordes.
Parfois le silence râle ?
Un chœur de sanglots
sourd de Gethsémani.

Déchirons le rideau
ou des voiles écrues
la blessure réouverte.
– stabbat Mater –
– ne se refermera plus.

Stabbat Mater. La nuit tombe.
La musique est houle
Orages, lent séïsme.
Une femme en blanc,
pas à pas, monte au Calvaire.

Dakar, janvier 1986


« Stabbat Mater » est un poème inédit de Jean F. Brierre, offert aux lecteurs d’Île en île par Lucien Lemoine.

© 1986 Jean F. Brierre © 2005 Île en île


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mis en ligne : 11 septembre 2005 ; mis à jour : 29 octobre 2020