Jean-Euphèle Milcé, 5 Questions pour Île en île


Poète, essayiste et romancier, Jean-Euphèle Milcé répond aux 5 Questions pour Île en île.

Entretien de 32 minutes réalisé à Thomassin le 25 juin 2011 par Thomas C. Spear.
Caméra : Kendy Vérilus.

Notes de transcription (ci-dessous) : Thélyson Orélien.

Dossier présentant l’auteur sur Île en île : Jean-Euphèle Milcé.

début – Mes influences
08:04 – Mon quartier
11:36 – Mon enfance
21:33 – Mon oeuvre
27:14 – L’insularité


Mes influences

Par rapport aux autres enfants du monde, être petit Haïtien avec des envies de découvrir le monde – qu’est ce qu’on peut s’emmerder en Haïti – je parle de la fin des années 1970, des années 80 où il y a ce besoin tout à fait naturel de voyager, ne serait-ce qu’avec le cinéma, les livres, la télévision ; en Haïti, c’était un peu chose impossible. Il y avait quelques salles de cinéma où l’on voyait de vieux westerns qui faisaient rêver, mais comme ils se ressemblent tous… Des livres, et pour lire, on lisait n’importe quoi. Donc, j’ai commencé à construire ce qui va devenir mon patrimoine littéraire accidentellement, au gré des lectures faciles. De mes premières années du secondaire, j’ai vraiment souvenance de mes bonnes lectures – après en avoir eu marre des Bob Morane, des livres d’aventures, des livres je ne sais plus quoi – et j’ai essayé d’avoir une littérature plus ou moins reposante où l’on peut revenir sur un texte. À l’école où j’étais, il y avait une très bonne collection de littérature française d’entre les deux guerres, du début du XXe jusqu’à la moitié du XXe siècle. Et là, je me suis lié d’affection avec quelques auteurs qui m’ont beaucoup marqué.

Le premier, Roland Dorgelès, avec Les croix de bois ; un livre horrible, terrible, mais qui charrie les désillusions de toute une génération de sacrifiée pour aller faire la guerre des autres, la chair à canon. Et aussi, d’autres écrivains qui sillonnaient autour de cette mouvance, mais la plupart du temps des écrivains de province : Jean Reverdy, Bernard Clavel, Pierre Mac Orlan ; ceux que jusqu’à présent je continue affectueusement d’appeler des « rustres provinciaux ». Ce sont des auteurs chez qui on sent cette emprise sur la terre, ce besoin d’habiter un monde, pas sain, mais quand même un monde où on peut toujours aller chasser… J’ai un peu honte de cette littérature tellement loin de mon pays ! C’est la base de mon patrimoine littéraire qui s’est agrandi par la suite.

Je vais m’arrêter un peu plus sur Bernard Clavel qui, vingt ou vingt-cinq ans plus tard, va me permettre de le découvrir, de devenir quelqu’un même de sont clan qui était très fermé. Avec ça, je vais revoir les années de cette France profonde de grandes contradictions, cette lutte en permanence contre Paris et ses décisions, ce besoin de proposer un monde, par exemple, sans armée, une manière de dénoncer la guerre et l’horreur, et en même temps, c’est une littérature extrêmement bornée parce que ce n’est pas encore dans la mouvance des écrivains qui vont suivre le mouvement popularisé par Nicolas Bouvier qui vont sortir de leur frontière pour aller voyager, partir dans les îles en Asie, puis revenir avec de petits portraits d’aube, soit de l’Inde, du Japon et en même temps des foutues maladies, tout ce qu’on veut. Mon patrimoine littéraire s’est constitué à partir de ça. Et là aussi je vais découvrir Balzac, pour essayer de comprendre cette vie petite-bourgeoise, et jusqu’à présent j’ai de la peine, j’ai vraiment de la peine à me sortir de cette littérature.

Évidemment en bon petit Haïtien, il y a des aînés de chez nous que j’ai pu découvrir, peut-être aimer aussi, mais avec beaucoup moins de ferveur autour d’un Jacques Roumain ou d’un Jacques-Stephen Alexis. Cathédrale du mois d’août de Pierre Clitandre m’a beaucoup plus marqué que Gouverneurs de la rosée par exemple.

Après, avec les voyages, j’ai essayé de glaner quelques belles petites choses en Afrique, en Europe et l’Europe du Nord où j’ai découvert un Ramuz, par exemple, en Suisse et j’ai eu la chance de tomber accessoirement sur pas mal d’écrivains. Avec la littérature, il faut s’approcher non pas simplement des livres, mais aussi des créateurs. Je me suis arrangé pour travailler pour une bibliothèque interculturelle où il y avait un programme qui nous permettait d’inviter des écrivains d’un peu partout, non européens. Là, ce sont de très belles aventures à découvrir un Arundhati Roy, par exemple, de l’Inde.

C’est un peu ça, une littérature avec énormément de choses en amont, énormément de confluents. Maintenant je suis à un âge où je peux en toute logique et sans inquiétude partir vers des autres. J’ai l’impression que c’est le mouvement inverse que je suis en train de faire où je me nourris de plus en plus d’une petite littérature des ghettos, soit de la ville de Port-au-Prince ou des Gonaïves qui a un côté extrêmement brut – une nécessité – de dire des choses. Là, mes auteurs préférés – ça peut énerver beaucoup de monde, même moi aussi – ce sont des jeunes auteurs que je découvre dans des ateliers de littérature, dans des soirées de beuveries au bas de la ville de Port-au-Prince ou dans un semi-bordel aux Gonaïves ou à Jacmel.

Mon quartier

Mon quartier, celui que j’ai choisi – il faut dire, dans ma vie j’ai fait plus que quarante déménagements. À chaque fois, j’ai un besoin d’ancrage. J’ai toujours choisi Thomassin. Proche de la ville (à sept kilomètres de Pétion-ville et à une quinzaine de kilomètres de Port-au-Prince), Thomassin est à 900 000 mètres d’altitude. C’est la température idéale ; il fait toute l’année entre 15 et 27 degrés : pas trop chaud, pas trop froid. J’adore ce quartier, parce que c’est l’un des rares quartiers où il y a toujours une activité paysanne et en même temps, c’est un quartier-dortoir, résidentiel, des gens qui travaillent en ville viennent dormir à Thomassin. La vie, le quotidien du quartier, c’est toujours l’activité paysanne. On est dans ce quartier encore boisé, heureusement : entouré de jardins de pommes de terre, des villas, des lieux totalement improbables, aucun aménagement public, pas de places, pas de parcs de jeux pour enfants ou pour promener son chien. Sauf qu’on peut, à n’importe quel moment, trouver un jardin – ça dépend de la saison – pour se reposer et faire une place de jeux. C’est très agréable, avec quand même un peu de bruit. Il y a un mélange de cultures, citadine et paysanne, et on est assez proche du centre-ville.

Thomassin n’a pas d’histoires particulières, c’est le type de quartier sans âme qui – dans les années 60, 70 du siècle dernier – était toujours une section rurale, totalement paysanne qui produisait des légumes, avec quelques rares maisons de villégiature. Depuis la fin des années 1970-80, avec l’extension de la ville de Port-au-Prince, les gens se déplacent plus haut pour habiter vers Pétion-Ville qui devient de plus en plus un centre commercial et les gens continuent de monter. Thomassin devient un lieu d’accueil, mais également un lieu où l’on peut retrouver tout ce qu’on peut voir comme contraintes dans ce pays, c’est-à-dire une terre ayant appartenu à un paysan qui la cède à un riche qui finit par obliger ce paysan à travailler pour lui ; c’est un peu une forme d’inversion. Heureusement que c’est plus ou moins équilibré, parce qu’on a une génération d’enfants de paysans qui ont été à l’école, qui travaillent, qui ont la possibilité de se construire une petite maison et de rester à Thomassin. Ça fait de Thomassin une culture bigame un peu mélangée, très agréable.

Mon enfance

J’ai eu une enfance tellement riche, qui peut être horrible aussi : je suis le genre d’enfant qu’on a baladé d’un coin à un autre. Mes parents sont, à un niveau très élevé, des ouvriers de l’église : un père pasteur et une mère qui a fait des cours de théologie et qui était totalement engagée dans l’église. Je suis né dans une mission américaine – The Baptiste Mission of Haïti – à Passe-Reine, un très joli endroit, une petite vallée entre Gonaïves et Ennery au bout nord du pays. Mon père est devenu chairman de cette mission. Donc, j’ai été élevé au beau milieu des missionnaires américains. C’est vrai que, dès l’enfance, j’étais confronté à cette différence qu’on m’a imposée. Je raconte ça dans un livre mes vacances d’été où énormément de petits Américains venaient en vacances à la mission. À chaque fois, on nous faisait vacciner pour ne pas contaminer ces petits Américains. C’était un peu la bigoterie – l’église et les affaires aussi, les œuvres sociales de l’église, l’humanitaire – c’est un milieu assez palpitant où l’on a accès à tout, aux bonheurs comme aux horreurs, et où l’on commence à se poser des questions sur le sens de l’évangélisation, sur le sens de la coopération internationale et sur le sens de la gestion effective du pays par des personnes que l’on n’oserait pas imaginer.

L’école de la mission que ma maman dirigeait n’était pas au niveau pour pouvoir accueillir les enfants ni des missionnaires ni les enfants du personnel haïtien qui travaillait à la mission. Il faut avoir de bons moyens pour avoir de bonnes écoles. On nous envoyait donc dans des écoles catholiques. Ce qui était bizarre, c’était de quitter la mission chaque fois pour aller à l’école catholique. Les souvenirs jusqu’à présent très malheureux que j’ai eu de mon enfance, c’est ce devoir de faire la prière une vingtaine de fois par jour, c’est-à-dire prier le matin quand on se réveille, la prière au petit déjeuner, la prière à 5 heures du matin, avant de partir à l’école, une petite prière, on arrive à l’école, on commence avec les prières catholiques pour la rentrée, avant la récréation, après la récréation, le midi…, la prière partout. Passe-Reine était un lieu de villégiature où chaque vacance il y avait des enfants qui venaient de partout, même des enfants haïtiens qui venaient des États-Unis passer des vacances. On n’était pas encore dans le mouvement inverse : aujourd’hui, les enfants haïtiens vont passer leurs vacances aux États-Unis d’Amérique. C’était l’effet inverse : tout le monde se retrouvaient à Passe-Reine durant les vacances et là, j’ai l’impression que c’étaient les plus beaux moments de ma vie.

L’école, c’était aux Gonaïves, tout près de Passe-Reine chez les frères de l’instruction chrétienne dans une ambiance pieuse et en même temps perverse aussi. Mes parents – qui refusaient que je participe à des groupes parascolaires, pour que je passe un peu plus de temps que permis avec les frères – m’ont très tôt expliqué les histoires de pédophilie à l’école. Donc, il y avait un peu la peur, la peur d’être abusé. C’est vrai d’être abusé il y en a eu des cas, en même temps aussi, on a envie de savoir ce qui se passe, c’est peut-être la toile de fond de mon premier roman L’Alphabet des nuitsoù il y a ces deux garçons amoureux homosexuels et il y en a un qui raconte sa vie. Ils se sont rencontrés sur les bancs de l’école. Le garçon va se réfugier dans l’amour parce qu’il en avait marre d’être abusé par un frère breton qui sentait du gros tabac. C’est un peu mon enfance : les horreurs de l’église, la bigoterie, mes histoires de religion… et puis des jeux d’enfant aussi. Je ne peux pas oublier cette peur de parler aux étrangers, parce qu’on est au début du règne de Jean-Claude Duvalier, une transition encore douteuse parce que c’est quand même le fils du père avec une promesse qu’il va y avoir moins de persécution politique. À la mission, c’était l’interdiction de parler à qui que ce soit. Cette peur donc du macoute qu’on ne devait pas déranger. Mon père, très peu courageux, disait tout le temps, « mais écoutez, Dieu choisit nos dictateurs, on les laisse faire ».

Après, il y a le tour du pays avec mes parents. Mon père est passé de chairman de la Baptist Mission of Haïti à pasteur de district d’une autre mission, pas trop loin du quartier à Fermathe qui s’appelle la Mission baptiste conservatrice d’Haïti. Comme pasteur, c’est la découverte du Far West haïtien, le nord-ouest qui est une région extrêmement difficile à comprendre où une année sur dix, c’est la surabondance et les neuf autres années, c’est la sécheresse et la misère. À l’époque où l’on y était, toute la coopération internationale était centrée sur le nord-ouest pour résorber le problème de l’eau. C’est là qu’on a commencé à expérimenter en Haïti ce programme qu’on continue à faire même en 2011, le Food for Work. Il y avait la position de mon père et cela, je le regrette sincèrement. Mon père est arrivé, disant que ces gens du nord-ouest sont pauvres parce qu’ils ne savent pas travailler donc on va les faire travailler, les sortir du travail en terre pour les obliger à faire des routes. Dans le bled où on habitait, la seule voiture qui passait était celle de la mission, pour que le pasteur arrive apporter la Bonne Nouvelle. Il fallait donc faire des routes. Ces gens étaient payés en rations alimentaires. Quelques années plus tard, tous les paysans ont oublié comment travailler la terre. Après, c’est l’exode vers Miami ; comme les côtes du nord-ouest sont plus proches de la Floride que toute autre cote haïtienne, le nord-ouest a commencé par se vider de tous ses paysans qui sont partis vers Miami (pour ceux qui ont eu la chance d’arriver). Évidemment ils sont nombreux, jusqu’à présent, ceux qui n’ont jamais donné de leurs nouvelles. Ils sont perdus. Voilà, je crois que j’ai appris à grandir et à aimer le monde autrement à partir de l’expérience de mes parents. J’ai compris très vite comment on peut à la fois abêtir et appauvrir les gens, voler ce qui leur restait de dignité.

Mon œuvre

Écrire a toujours été pour moi l’envie d’arrêter d’exister. Une mutation dans mes envies d’écrire et dans ma carrière encore jeune et débutante d’écrivain, c’est quand je prends la décision de partir à l’étranger. J’ai habité la Suisse et là toujours fasciné par cette écriture non parisienne, cette écriture de périphérie même si c’est en France. Ensuite je tombe en plein dedans. J’ai eu la chance – je l’ai cherché vraiment, je l’ai provoquée cette chance – de pouvoir travailler avec Bernard Clavel, en m’occupant de ses archives, en ayant de plus en plus de responsabilités auprès de lui. J’ai eu en lui un ami proche, non pas disciple – parce que, à ce moment-là, j’avais déjà fait mes choix esthétiques – au niveau de cette littérature un peu irrévérencieuse vis-à-vis de cette mise en texte de la vie d’humains très ordinaires, ce rapport avec l’humain, avec la nature, sans tomber dans la facilité de l’écologie.

J’ai commencé à faire des romans. Comme j’étais en Suisse, il fallait que je travaille dans des conditions plus ou moins professionnelles. Donc une autre langue s’est imposée, j’ai muté du créole au français, de la poésie au roman, et cet éloge permanent de la terre dans mes textes s’accompagne toujours du déracinement et de l’exil. J’ai toujours voulu choisir, créer des personnages loin de mon univers, des personnages qui me font rêver, ce qui m’a permis de travailler dans tous mes romans sur des personnages blancs, déracinés, transposés d’un coin tranquille de l’Europe pour atterrir en Haïti.

Dans mon premier livre, c’est un juif homosexuel de la Méditerranée qui est né en Haïti parce qu’à un certain moment ses parents sont venus s’installer en Haïti. Il se trouve en proie avec la dictature, l’homophobie, le religieux et à un certain moment il va parcourir tout le pays et essayer de (re)partir sur ses traces en Haïti. Et comme Haïti est le pays de transit où toutes les traces s’arrêtent quelque part vers le port, c’est le voyage. On est arrivé là à cette terre qui a été maintes fois colonisée, même par nous les Haïtiens. Les autochtones ont subi un génocide. Une terre qui n’appartient à personne. C’est ça que je retrouve dans tous mes textes : ce besoin de dompter une terre qui n’appartient à personne. C’est ainsi que l’œuvre tourne autour de cela. À chaque fois, elle va le plus loin que possible, choisir le personnage qui se trouve en Haïti totalement de manière improbable, cette Bretonne qui mène une double vie, qui se perd dans ses vies, qui se ment à elle-même. Plus récemment – dans un de mes textes, cette néo-bourgeoise parisienne qui souhaiterait rester en Haïti pour le compte d’une cause multinationale de l’humanitaire qui est en prise toujours avec cette terre – ce que j’essaie, ce qui est quand même risqué, c’est d’avoir une littérature où l’espace littéraire prend en compte, que ce soit le territoire, les forces qui dirigent ce territoire et surtout les populations, c’est tracer ce triangle et larguer mes personnages au milieu et puis je les suis, ça me donne ce que j’ai envie de faire comme littérature, le territoire et les gens qui l’habitent mal.

L’Insularité

J’ai essayé de me faire tellement d’idées précises sur l’insularité, parce qu’à un certain moment en Suisse, j’avais un refus presque inexpliqué de toucher le lac par exemple, de tremper mes pieds dans le lac, c’était le grand sacrilège, disons, l’eau ne peut pas être à l’intérieur, l’eau doit être autour. Les autres plans d’eau à l’intérieur des terres, c’est une pâle photocopie de cette mer. Je me sentais mal dans ma peau aussi – c’est très bien pour un écrivain aussi de se trouver mal dans sa peau – j’ai beaucoup joué sur l’insularité en utilisant ou en volant un concept très cher à Émile Ollivier qui est « l’ex-île », c’est-à-dire une extraction charnelle même de son île. Quand je suis rentré en Haïti, j’ai trouvé une autre insularité, car c’est comme en Haïti, les autres insularités aussi tellement biaisées par le tourisme de masse, deuxièmement par la fragilité sociale, des îles extrêmement riches tout autour qui deviennent des échappatoires pour des individus complètement cassés dans leur quotidien très sérieux, soit au Canada, aux États-Unis ou en Europe. Je prends notre insularité pour un viol extrêmement permanent parce qu’il y a tellement de passerelles liées aux autres. De toute façon, nous avons très peu d’éléments culturels insulaires autonomes, que ce soit la langue, la cuisine, la danse…

J’ai fini par faire une raison que l’insularité est une forme de métissage totalement accidentelle et irrémédiable. Mon insularité à moi est une forme de réduction de notre vulnérabilité aux influences de consommation totalement négative qu’on nous apporte. On accepte de bon cœur tout ce qu’il y a comme déchets d’ailleurs. Et il y a une vulnérabilité face à un certain nombre de choses tout à fait naturelles ; les îles sont géographiquement moins protégées que les continents, il y a moins d’espace. Je commence à « m’inquiéter » (même si c’est entre guillemets) : je prends mon inquiétude pour sérieuse en sachant qu’avec que ce soit les variations climatiques ou le changement climatique, les îles sont peut-être les premiers territoires à disparaitre. Si on prend ça sur un temps très très très long, est-ce que l’insularité n’est pas que mirage ? Juste un bout de terre qu’on habite comme ça, qu’on partage – qu’on le veuille ou non – avec plein d’autres désirs des autres et qui va finir par disparaître.


Jean-Euphèle Milce

Milcé, Jean-Euphèle. « 5 Questions pour Île en île ».
Entretien, Thomassin (2011). 32 minutes. Île en île.

Mise en ligne sur YouTube le 15 juin 2013.
(Cette vidéo était également disponible sur Dailymotion, du 30 décembre 2012 jusqu’au 13 octobre 2018.)
Entretien réalisé par Thomas C. Spear.
Caméra : Kendy Vérilus.
Notes de transcription : Thélyson Orélien.

© 2012 Île en île


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mis en ligne : 30 décembre 2012 ; mis à jour : 26 octobre 2020