Entretien avec le poète et professeur de littérature colombien Juan Diego Tamayo – Boutures 2.1

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Medellin
vol. 2, nº 1, page 8

 

Boutures : Juan Diego Tamayo, vous dirigez l’école internationale de poésie de Medellin dans le cadre de la revue Prometeo. Pourriez-vous dire quelques mots aux lecteurs de Boutures sur cette école ?

Juan Diego Tamayo : L’école de poésie est une école qui se situe dans le cadre du festival de poésie. Elle a pour vocation de faire en sorte qu’un noyau, un nombre important d’étudiants, de jeunes, d’adultes et d’enfants, inquiets et préoccupés du sort réservé à la poésie, ait un lieu offrant la possibilité de s’approcher davantage, de travailler les diverses expressions et manifestations poétiques. Le contact avec les poètes qui viennent dans la ville est très important pour ces étudiants. Car, les poètes vont les orienter vers les formes poétiques aussi bien classiques qu’avant-gardistes. Alors, ceci est un contact très direct qu’ont les étudiants et qui participe d’une formation poétique. Ces étudiants sont liés à d’autres écoles, ateliers, maisons de la culture. Aussi, le processus de scolarisation devient plus facile, plus intéressant.

Boutures : Cette école voit-elle le jour avec le festival et survit-elle à l’événement ?

Juan Diego Tamayo : Oui, l’école dure tout le temps de l’événement. Evidemment, le temps du festival. Mais préalablement, par le truchement de la revue Promoteo et du festival lui-même, une série d’ateliers s’organisent pour assurer la continuité de l’école. Ainsi, nombre de participants ont été des personnes ayant reçu leur formation sur le tas, dans le cadre d’un travail qui s’est réalisé à la faveur du festival et est le fruit du labeur que nous faisons à la revue Prometeo.

Boutures : Quel public fréquente cette école ?

Juan Diego Tamayo : Il s’agit d’un public ouvert. L’école fait une convocation à laquelle tous répondent, logiquement en justifiant leur intérêt pour ce cours. Ils sont interrogés sur les auteurs qu’ils ont lus et on procède pratiquement ainsi à une sélection. Mais cela ne signifie pas pour autant l’exclusion de certains, mais en réalité, en étant un événement si ouvert, une convocation si large, ceux qui viennent sont les personnes qui, effectivement, désirent, ont besoin de se retrouver dans ces cours.

Boutures : Cette école accompagne-t-elle chaque festival ?

Juan Diego Tamayo : Oui, cette école accompagne chaque festival. Mais il y a des années où elle n’a pas pu avoir lieu. Néanmoins, à partir de maintenant nous essayons d’avoir une certaine continuité, une certaine régularité, car l’école est un complément de la quête des jeunes, ainsi que des adultes et des enfants dans leur parcours poétique.

Boutures : Vous vous intéressez seulement aux ateliers ?

Juan Diego Tamayo : Non, je ne m’intéresse pas seulement aux ateliers. Je travaille au niveau du corps professoral. Je suis en effet professeur de littérature, je travaille également dans les ateliers de littérature, d’appréciation poétique et de cumul littéraire.

Boutures : Vous m’avez déjà parlé du critère de choix des enfants. S’agit-il de former une pépinière de poètes pour le futur ?

Juan Diego Tamayo : Ce n’est pas seulement dans le cadre de ce festival. Je fais la lecture de poèmes, de mes poèmes, lorsque j’ai une invitation dans le pays, quelque part dans la ville.

Boutures : En vue de devenir lecteur, doit-on aller à une école spécialisée dans la formation de lecteurs ?

Juan Diego Tamayo : Non, je suis quasiment un autodidacte. Cependant, avant le festival, nous multiplions réunions et sessions au cours desquelles nous lisons les poèmes devant un parterre composé de tous les camarades, nous nous entraidons, nous discutons du sens du poème, la manière de le lire, de le travailler. Cet exercice, nous le faisons en groupe. Et ensuite, lorsqu’arrive le poète, nous réalisons un travail limpide, bien défini avec lui. Le poète également se doit d’expliquer le sens de son expression dans tel ou tel poème de sorte que l’on puisse capter l’essence de son texte et son mode de présentation à travers la voix.

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Juan Diego Tamayo, poète et professeur de littérature, est né en 1968 en Colombie. Membre de la revue Prometeo, ses poèmes ont paru dans de nombreuses publications de son pays et d’Amérique latine. A écrit un recueil de poèmes : El señor de los relámpagos.

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mis en ligne : 29 mai 2009 ; mis à jour : 17 octobre 2020