Françoise Éga

Françoise Éga

photo adaptée de celle du Comité Mam’Ega, Association créée à Saint-Barthélémy en hommage à Françoise Éga

Née en Martinique en novembre 1920 et décédée à Marseille en mars 1976, Françoise Éga, de son nom de naissance, Françoise Modock, affectueusement appelée Maméga par son entourage, contribue largement aux lettres et à la pensée martiniquaises, notamment pour ce qui a trait aux questions relatives aux femmes en Martinique et sur le sol français continental.

L’autobiographie qu’elle publie en 1966, Le temps des madras, participe de livrer la perspective d’une Martiniquaise sur la Martinique dans les années trente. Mais ce qui la caractérise est l’action. D’abord, celle que, par la littérature, elle entreprend pour faire entendre la voix de femmes noires en France que la cécité française choisie de ne pas voir et reconnaître. À cet effet, elle publiera, quoique posthumément, Lettres à une Noire en 1978. Ensuite, celle consistant à regrouper sous l’égide d’associations culturelles, des Guyanais, des Guadeloupéens et des Martiniquais résidant à Marseille pour leur apporter un soutien social nécessaire.

Son action dans ce domaine caritatif est remarquée. C’est la raison pour laquelle Émile Monnerot, psychiatre martiniquais et préfacier de Le temps des madras et Lettres à une Noire, s’emploiera à la qualifier d’ « écrivain populaire subversif martiniquais » et affirmera qu’elle « a plongé personnellement et profondément dans le monde de la misère des Antillais immigrés…[pour donner] à connaître sa personnalité martiniquaise à l’état pur ». L’ayant connue, c’est probablement le Dr Monnerot qui traduit le mieux la propre personnalité intrinsèque de l’auteure : Françoise Éga […] était ce livre vivant ; là pour chacun, surtout pour les victimes, mais aussi pour les bourreaux dont elle n’accepte pas que l’indignité soit consacrée ».

– Hanétha Vété-Congolo


Oeuvres principales:

Récits:

  • Le temps des madras, récit de Martinique. Paris: Éditions maritimes et d’Outre mer, 1966; Paris: L’Harmattan, 1989.
  • Lettres à une Noire, récit antillais. Paris: L’Harmattan, 1978.

Roman:

  • L’alizé ne soufflait plus (Antan Robè). Préface de Roger Toumson. Paris: L’Harmattan, 2000.

Sur l’oeuvre de Françoise Éga:

  • Doquire Kerszberg, Annik. « Pour une (re)lecture du Temps des madras de Françoise Ega ». Women in French Studies 13 (2005): 82-97.
  • Flannigan-Saint-Aubin, Arthur. « Reading and Writing the Body of the Négresse in Françoise Ega’s Lettres à Une Noire ». Callaloo 15.1 (Winter 1992): 49-65.
  • Flannigan, Arthur. « Reading Below the Belt: Sex and Sexuality in Françoise Ega and Maryse Condé ». The French Review 62.2 (December 1988): 300-312.
  • Rea, Annabelle. « Les Femmes au travail dans Lettres à une Noire de Françoise Ega » Elles écrivent des Antilles, sous la direction de Susanne B. Rinne et Joëlle Vitiello. Paris: L’Harmattan, 1997: 297-306.
  • Rea, Annabelle. « Women at Work in Françoise Ega’s Lettres à une noire » Continental, Latin American and Francophone Women Writers, Vol 4., sous la direction de Ginette Adamson et Eunice Myers. Lanham: University Press of America, 1997. 235-46.
  • Sanko, Hélène N. «  La Martinique, nostalgie et splendeur dans ‘Le Temps des madras’ de Françoise Ega ». The French Review 76.6 (May 2003): 1115-1127.

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Dossier Françoise Éga préparé par Hanétha Vété-Congolo

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mis en ligne : 9 janvier 2021 ; mis à jour : 9 janvier 2021