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Éditorial vol. 1, nº 2, page 3 |
Dans une société dominée par une forte tradition orale, la mise sur pied d’une revue n’est pas sans risque. Avec BOUTURES, nous proposons une offre de lecture publique. Mieux: nous avons l’ambition et le désir de parler d’art et de littérature sans toutefois nous tromper ni d’objet ni de chose.
La tentation, belle à notre sens, est de lutter contre le tribalisme et de contribuer ainsi à l’avènement en Haïti d’un espace littéraire où la véritable passion serait celle d’écrire et de lire. En préservant le Plaisir et la Liberté du geste et surtout en repoussant nos propres limites.
(…) la littérature nous autorise à repousser les limites, aussi imaginaires que nécessaires, qui dessinent et définissent notre moi. En lisant, nous laissons d’autres êtres pénétrer en nous, nous leur faisons de la place sans difficultés… (1)
Nous espérons qu’avec le nouveau millénaire de nouvelles problématiques verront le jour, qui s’articuleront autour de certains points-clefs comme la production-réception, la nécessité d’un appareillage critique neuf et l’établissement de structures d’accompagnement pour l’incitation à la lecture et la construction d’un espace d’échange entre lecteurs et auteurs.
Notre voeu le plus cher est que les créateurs s’ouvrent à d’autres expériences, délaissent leur a-priori de circonstance… qu’ils optent pour le risque, même la marge. Le mérite aura été d’aller de l’avant, de bousculer les idées reçues, de naviguer vers d’autres fleuves, quitte à être à contre-courant.
Nous souhaitons aussi que les ressentiments, produits par deux siècles dont la pensée a été portée par la notion d’identité ethnique, puissent se métamorphoser en des stratégies plutôt positives. Car loin d’enfermer l’imaginaire dans un prêt-à-penser, pensons au bonheur d’apprendre, de découvrir, de se transformer soi-même…
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