Éditorial, « Habiter la Caraïbe » – Boutures 2.1

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Éditorial
vol. 2, nº 1, page 3

    Voila un numéro de BOUTURES qui ne ressemble pas aux autres. La préoccupation ici est d’ordre régional. Nous portons le regard vers la Colombie et la Guyane.

Après les quatre premières livraisons, nous avons eu l’idée de comprendre ou du moins de rassembler en toute humilité certaines pratiques symboliques et culturelles de la Caraïbe. Comment, tout en soulignant les tracés, ne pas tomber dans le traditionnel et vieux malaise identitaire ? L’idée est de simplement ouvrir les fenêtres, de regarder auprès de nous.

L’intérêt de la question soulevée, Habiter la Caraïbe, est venu de l’absence de repères pour le jeune haïtien quant aux symboles, voix et formes de la région.

La Caraïbe n’est pas un projet. Elle est plutôt une donnée concrète. Celle-ci se manifeste par ses nombreux combats. « Combat pour le(s) sens ». Combat pour l’environnement. Combat pour la mémoire.

Si la Caraïbe est cette diversité de terres qui nous enveloppe, elle est néanmoins trop distante. Habiter la Caraïbe est devenu comme un devoir, pour essayer de nous regarder de plus prés, en foulant avec plus de lucidité ces terres qui participent de nos histoires, de nos vies et qui façonnent notre existence et notre imaginaire.

La Caraïbe n’est pas un projet. Elle est plutôt une donnée concrète. Celle-ci se manifeste par ses nombreux combats. « Combat pour le(s) sens ». Combat pour l’environnement. Combat pour la mémoire.

Les découpages géographiques, politiques et économiques de ces cinquante dernières années font que le regard convergent naturellement vers les centres. Ainsi, nous oublions ce qui nous rappelle à nous-mêmes. Allant à contre-courant de la mémoire, nous naviguons dérives après dérives. D’où le besoin de retrouver aujourd’hui un sens : la Caraïbe, son histoire, ses discours, ses langues, ses cultures, ses contradictions.

Le volume II de la revue BOUTURES offre la possibilité de revisiter la Caraïbe, d’aller vers les terres flottantes, les iles, de fouler les terres fermes et d’entendre les palpitations, les mythes, les légendes, les mystères et les voix qui accompagnent notre existence.

Ce numéro est une manière de dire bonjour à Cayenne et à Léon-Gontran Damas, qui nous a appris à « claquer la porte ». Nous gardons aussi comme un drapeau l’image d’un « homme qui a beaucoup marché (…) un homme qui a beaucoup porté (…) » : Aimé Césaire, présent dans nos moindres pensées.

De Medellin à Cayenne, reste l’image la plus forte de la vie. Cette femme aux proportions inouïes de Fernando Botero qui invite à tous les rendez-vous de l’histoire. Ou encore l’Amazonie que l’on aperçoit d’une fenêtre ou au détour d’un carbet.

Espérons que ces mots, ces images et ces formes contribuent à mieux nous faire habiter la Caraïbe. Et aussi à mieux habiter le monde.

 

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mis en ligne : 29 mai 2009 ; mis à jour : 17 octobre 2020