Denizé Lauture, Quatre poèmes


Le Poème de Jennifleur

Elle s’appelait
Jennifer.
Écrire, elle aimait.
Dessiner, elle adorait.
Elle dessinait
Des étoiles et des soleils
Des lunes et des comètes;
Elle dessinait
De petites fleurs
Et à l’ombre de la dernière petite fleur
Toujours elle signait:
« JENNIFLEUR »

L’Arbre-monstre

J’ai vu l’arbre-monstre
De l’ultime poésie.
Ses branches étaient d’or.
Leurs pointes étaient des javelots.
Et elles se penchaient,
Se courbaient, s’éreintaient
Pour écrire des poèmes
Des poèmes têtes-en-bas
Sur le tronc, d’or,
Mais qui suintait du sang.
J’ai vu cette collection verticale
De poèmes aux mots miroitant,
Tête-en-bas, or et sang.

La Petite abeille

La petite abeille butine
Le pollen de la fleur.
Son ronronnement résonne
Dans le coeur du poète
Et se transforme
En petit poème,
Un petit poème
Aussi doux que le miel
Que sera bientôt
La poudre dorée du pollen.

La petite abeille butine
Le pollen de la fleur…

Je me nourris de miel

Je me nourris de miel,
Salive d’abeilles,
Et non de venin,
Salive de serpents.
Dans mon coeur
L’on entend
Un doux ronronnement,
Et non un sifflement effrayant.


Ces quatre poèmes de Denizé Lauture ont été publiés pour la première fois dans LittéRéalité 13.1 (printemps/été 2001), p. 67.

© 2001 Denizé Lauture
© 2002 Denizé Lauture et Île en île pour l’enregistrement audio (2:52 minutes)
Enregistré dans le Bronx le 5 novembre 2001


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mis en ligne : 2 février 2002 ; mis à jour : 27 décembre 2020