Christian Jalma, Le Testament de Balak


Nous devrions faire encore une halte

(de 00:00 à 10:54) 

Igoto ! Nous devrions faire encore une halte. Un repos d’oiseau. Afin de regarder avec prudence et patience notre prochaine direction. Igoto ! Il n’y a plus de maîtres Stanislas maintenant. À cette heure. Dans n’importe quel endroit, n’importe quelle circonstance, je veux te parler. Cet homme que nous connaissons ne détient que son nom comme toi tu possèdes le tien. Mon fils adoptif ne t’énerve pas. Nous devons rester ensemble. Au moins pour ceci : si des colons te rencontrent seul sur cette route. Ils trouveront ton comportement certainement injurieux. Et, tu sais de quoi je parle. Aide-moi à m’installer sous l’arbrisseau. L’ardeur de ce soleil n’a aucune ressemblance avec cette force d’aujourd’hui accrochée à mon âge. Ce lieu m’inspire une confiance pour parler, respirer. Ce chemin n’a pas une ressemblance avec la majesté d’une Savane. Depuis hier matin, nous avons traversé un certain nombre de propriétés étagées sur une terre, dans des natures différentes. À chaque halte, en raison de notre présence dans ces végétations différentes. Nous avons palabré différemment. Différemment. Distincts. Instinctifs. Igoto pour être encore plus précis. Je peux nuancer ceci : être confronté à telle ou telle végétation nous entourant. Je vois Cette terre entière maîtrise un temps de régularité comme nous le faisions pour tréfiler du fer, selon nos besoins légitimes, lorsque nous étions là-bas à Waalo, en pays Wolof. Je vois. Cette terre possède une sérénité comme une bonne force du vent. Je vois Cette terre est chrysalide de quelque chose. Igoto ! Toi comme nous. Nous savons ce que signifie la fatigue. L’épuisement d’attendre la fin du travail. La fatigue d’espérer le coucher du soleil. L’épuisement voué à la désobligeance de contempler sur le miroir des eaux d’une pluie, la posture de nos pensées, lourdes, identiques aux limites de nos forces placées sous nos têtes. La fatigue d’être vautré à l’intérieur de ces sommeils où l’axe de nos rêves se fracture en des éclairs qui ne font que nous hypnotiser. Chaque soir. Au commencement des journées. À chaque moment du mot repos. L’épuisement ce venin de serpent. La fatigue, le Sépulcre de nos ambiguïtés respectives. L’épuisement, tumulte de l’océan. La fatigue la course du vent. La fatigue d’espérer. Oui ! Je me pensais. Cette odeur du vent réveille en moi un souvenir inoubliable. Le mot : la mer, l’océan, les eaux bleues. Quelque chose que je n’ai pas oublié. La traversée sur cette mer. J’ai longuement rêvé du jour où je retrouverai cette odeur. J’ai espéré. Ha ! Je t’écoute avec mes yeux. Comme le vent qui passe. Le vent c’est le temps pour les Wolofs. Et les mots, Igoto ! mon fils ! Les mots. Les mots sont comme nous. Notre langage définit notre âge. La parole des hommes possède quelque chose de révélé, comme notre marche vers cette destination. La parole des femmes donne quelque chose de vénérable, comme le rire – là d’Annatane. La parole des enfants offre quelque chose inévitablement de misérable, comme aujourd’hui notre destinée peut être enviable. Si nous sommes d’une manière des hommes bons, nos mots le seront. Si nous sommes d’une façon des hommes mauvais, nos phrases le seront aussi. Mon langage. Ton langage immédiat, ce n’est pas de l’intelligence. Cela pourrait être une force. Et si les deux manières et cette façon de penser ne s’associent pas, à force de vouloir ne pas comprendre, nous finissons par mélanger le rêve et la réalité. Nous finissons par mélanger l’étranger et l’ami. Nous finissons par mélanger la haine et l’ivresse dans une haine. Et l’eau à la sueur. Le plaisir et la jouissance. Nous finissons par mélanger l’amour et le viol. Cet homme est sûrement un garde. Nous sommes sur une Habitation. Toute cette terre est une Habitation. Pour ces hommes, cette terre n’a pas de forêt. Pour eux c’est un jardin extraordinaire Pour eux aussi nous n’avons pas de sexe, nous n’avons pas d’œil. Anatanne je vois que tu commences à respirer comme un oiseau. Il ne faudrait pas que tu somnoles. Il nous faudra reprendre la route. Et Toi Igoto ! Pour te répondre. Je t’apprendrai que la patience, l’impatience sont des mots de solitude. Igoto ! Ton deà retrouver les autres, nos compagnons, me montre une solitude qui t’investit. C’est un endroit du corps où se trouve la demeure charnelle de l’amitié. La demeure en chair et en os de la volonté. La demeure précise de la réponse à poursuivre ton désir de savoir vers quel lieu, un morceau de ton corps t’emmène vers sa certitude. Igoto ! N’allume pas de feu. Cela ne sera pas nécessaire. Je sens la chaleur due à notre marche. Cette chaleur sera suffisante pour garder mon esprit au chaud. Anatanne ne pourra pas dire le contraire de notre état de ce moment. Et puis la présence de ce garde nous fait comprendre qu’il nous faut être vigilants. Et puis encore, ce bois semble vert. Il s’élèvera de la fumée plutôt qu’une flamme. Oui ! je voudrais déguster un morceau de Alom. Quelques Oul. Une part de Ditakh. Recueillir du Bissab. Et indiciblement. J’ai un désir de manger un fruit du baobab le Bruy. Au Sénégal ce fruit est symbolique d’une sagesse. Je voudrais boire un peu de Thionkom. Me désaltérer avec du Bounouk. L’allure de cette marche fera battre mon cœur comme le vent pousse un nuage. Bann na èk moin té in pé fatigué. Nou vavang dopi dé zour. Misyé pardone Ali zordi li lé pitaklé èk in kontantman. Ni sort anlèr-laba, la plèn-dé-kaf dési térin misyé Stanislas Ledénèc. A mwin mi apèl Raymond mon fanm lay apèl Annie Lo zènn zan y apél igo. Tout lo takon de boug si lo bitasiyon misyé Stanislas Ledénèc la ras somin avan nou. En te voyant, il y a nul besoin de le deviner. Ta mère ne s’appellerait – elle pas Assymmâ Bolono. Assymmâ Bolono et moi, nous sommes arrivés ici à l’intérieur d’un même transport. Sur un même élan des destinations. Sur un même océan. Assymmâ Bolono, c’est ma femme. Rikété Bolono est mon premier fils. De même il est l’unique. C’est vrai qu’il est resté au pays des Bambaras. C’est sur cette terre qu’une bande armée nous a mis en capture. Assymmâ et moi nous avons caché notre fils à l’intérieur des broussailles. Allons-nous la retrouver là où nous allons ? Anatanne elle le sait. Anatanne est devenue ma femme par nécessité. Elle aussi Elle a été emmenée à procréer un enfant par cet homme Stanislas Ledénèc. L’enfant fut pris quelques jours après sa naissance. Nous ne l’avons jamais revu. Mais, j’ai vu son petit visage. Anatanne aussi. Son petit visage imitait le visage des blancs et les visages des hommes noirs. C’est pour cela Je t’ai dit : j’ai connu l’ensemble de ton visage. Igoto, depuis quelques années, est devenu mon fils adoptif. Et toi, ton nom est le lien qui unissait Assymmâ et moi. Ton père, cet homme blanc, subitement fait partie de mes rêves à souvenirs.

Sur la terre de Kaarta

(de 10:54 à 15:50)

Sur la terre de Waalo, je n’avais pas besoin du souvenir. Je donnais le plaisir aux autres de se souvenir de moi au travers d’eux-mêmes. J’étais un beau guerrier. Je possédais la splendeur d’un arbre plein de feuillages verte. J’étais le plus mauvais. C’est-à-dire l’ornement qui formait mes vêtements représentait la vie des autres que j’avais prise dans chaque circonstance rencontrée dans mon destin. J’avais pris la vie des autres avec cette connaissance qui agissait ma croyance. Ma croyance la plus belle devenait la plus mauvaise. Et le vent des montagnes emportait le sang de mes souvenirs. Les larmes dans mes yeux ont une histoire semblable à cet océan de mer que je vois. J’ai pensé à la façon de faire de ces vagues d’eaux sur les falaises et les rochers. À chaque fois une vague de trop tôt. À chaque fois une vague de trop tard. Trop tôt, trop tard. Trop tard trop tôt. Entre cela on peut pleurer librement. Mais ici la couleur de cet océan, la couleur des arbres. La couleur du ciel. La couleur de cette terre. La couleur de tes vêtements donne de la solitude à ce qu’on voit. Et entre cela on peut pleurer librement. Ici notre présence devient de la convergence. De la convergence à tout jamais. Alors la pensée du voyage oral protége les horizons abolis. Et l’homme comme moi. La femme comme toi devient la capitale de n’importe quelle terre. Et puis sur le lieu de cette capitale, l’homme reste un homme, la femme reste une femme, l’enfant reste un enfant. Ma liberté n’est pas ces trois formes de chair comme je viens de te le dire. Les larmes dans nos yeux ont une histoire semblable à cet océan de mer d’eau bleu sel que je vois. Je vais les rejoindre. Je n’aurais jamais imaginé que nous étions si nombreux. Oui Igoto ! Nous allons devoir parler. Palabrer encore différemment. Celui-là ! arrive-t-il, comme un oiseau migrateur ? Retrouver le même emplacement de son nid ? ici et là depuis des années. Arrive-t-il comme un mot découvert ou l’expression d’un oubli. Moi aussi Je savais déjà tous ces tours de vie. À Waalo au pays des Wolofs Je voyais la vie invisible. Je voyais les mots qui faisaient vivre. Je voyais les mots qui faisaient mourir. En ces moments, je peux voir encore l’invisible et je ne vois aucune vie et je ne vois aucune mort. J’insiste à te dire Igoto ! Tu oublies vite les paroles du soir au matin. Ou tu confonds deviner et parler. Je t’ai dit, je suis un sorcier après avoir été un beau guerrier. Je suis le fils de Sobogsi et mon père fils de Biniyan. Ce grand-père qui sauva notre reine, notre roi de la plus redoutable folie. C’était Elle et Lui commençaient à croire qu’ils n’étaient pas : Elle reine, Lui roi ! Je t’ai raconté cette vie. Maintenant c’est devenu une histoire, une fable, un souvenir. Mon nom à Waalo, en pays des Wolofs, se disait à la vitesse d’une flèche. Mon nom se récitait comme on déguste un mets rare. Mon nom se transmettait comme les cicatrices des attaques dans un fait de guerre. Mon nom se nettoyait avec une plume de n’importe quel oiseau. Mon nom donnait naissance à de nombreux rêves. C’était cela la force de mon nom. Être l’oralité d’une rumeur un souvenir. La règle de l’indiscrétion c’est mourir avec dignité comme un singe grimpant aux arbres de sa vie. Comme un homme descendant vers l’âme de sa fortune du début de toute sa vie. Le début c’est l’indiscrétion. La fin c’est l’indiscrétion du seul milieu qui puisse exister. Le milieu, je ne t’en parlerai pas à haute voix. Je préfère le souffler à ton oreille. Le milieu c’est une indiscrétion supérieure comme en ce moment. Le corps de ce qui fomente ma croyance c’est la corde ardente qui nous relie à ceux qui attendent notre retour dans nos cases, dans nos forêts. Ma croyance est le seul mot qu’on puisse entendre de Waalo jusqu’ici. Et le vent le plus mauvais ne peut le dévier de sa trajectoire. C’est ce que j’entends dans ma tête. C’est ce que je vois dans les mots sortis d’elle.

En dessus de tous ceux qui sont contre notre propre volonté

(de 15:50 à 18:55)

En dessus de tous ceux qui sont contre notre propre volonté, il y a dieu poème de ton livre plein d’adieux. En dessous de tous ceux qui nous rendent homme, il y a Bowmana. Bowmana : la mère, le père du lieu idéal. Bowmana me donne un morceau de ma mort. Bowmana me donne un morceau de ma vie. Igoto ! Je te l’ai dit. Je tiens un rôle. La finalité de mon culte. Je construis mon rôle sous la forme d’un jeu. Le jeu du simulacre. Le jeu du masque continue mon culte, le rituel. La croyance qui guide l’esprit des Wolofs n’a pas l’air de te convaincre que tu appartiens au clan des Wolofs. La mascarade me reste pour continuer de perpétuer notre honneur du souvenir. L’honneur des Wolofs me permet d’emprunter ma propre vie. Je la transforme en ce que je suis réellement pour te faire comprendre que je ne peux rien te donner si tu ne crois pas en ce que tu peux voir. Regarde ! Je suis en compétition avec ma propre liberté. Je combats contre mon propre vie. Et cela parce que je suis libre. Nous sommes libres. ! Cela fait longtemps qu’on n’a pas été content jusqu’au sang. Et C’sont aussi Nous tous ici Peul, Sérère, Mandingues, Bambara du pays Dogon Sangai, Ndiago, Wolof. Tu ne parviens pas à comprendre, ensemble nous n’avons pas besoin d’autres libertés. La liberté ne peut-être le fouit d’aucune forme de ces possessions. La liberté ce n’est pas une colère. Ce n’est pas de la vanité. Ce n’est pas du courage. Ce n’est pas la timidité. Ce n’est pas le respect. Ce n’est pas une religion. Ce n’est pas la paix. Ce n’est pas un jeu. Ce n’est pas de la noblesse. La liberté c’est se parfaire dans le simulacre que je viens de te citer. La liberté est une ancre au fond des eaux, seuls les poissons peuvent frôler le nom de son armateur. La liberté se dénoue comme on imagine une énigme. Seuls ceux qui songent à ne pas oublier l’oubli ne la reçoivent pas mais entrent en osmose un peu comme l’eau à l’intérieur de nos corps. Mon âme en paravent. Une attitude difficile de rester longtemps sur ses échines. Peu à peu l’exemple devient une parole. Les rides sur ma chair sont comme des poèmes à l’intérieur de ton livre – poème plein d’adieux. Je connais la chique qui permet à la plume de voler. Je connais la ponce des vents qui transporte les oiseaux. Je connais le val des nuages qui accommode un moment de tranquillité. Rikété Je connais Mon Bowmana. J’ai écouté les écritures de ton livre. Ton dieu, dans ton livre – poème plein d’adieux, n’a rien à voir avec ce que je peux penser, affirmer. Je ne doute pas de mes avances accomplies. De ma condition d’homme. En ce moment. J’ai observé l’attention que ton dieu, dans ton livre – poème plein d’adieux, vous porte. J’ai compris ; ton dieu dans ton livre – poème plein d’adieux doute pour vous… Le Dieu des adieux doute pour tout homme. À notre détriment, il a été insufflé pour cela. Je suis sûr de mon impression. Mon sentiment d’imiter les contours de cette terre, les limites de la mer, la continuité du ciel et des hommes réunis. Je suis honoré par la distance qui s’offre devant moi : qui commence à m’éblouir. Les nègres sont seuls avec ce que leur montre la lumière. Les nègres sont comme ce vent.

Mes mains

(de 18:55 à 24:32)

Mes mains. Les années. Ce vent est des mêmes choses. Mon esprit sidère le geste des singes. Mon âme s’enduit de cette métaphore. Mon cœur l’accepte. Mon sexe me dénude d’une dissimulation de ce corps qu’on dit Noir. Mon sexe est vacant de ma force. Nous avançons vers le nocturne. Là où nous aurions dû entendre le bruit que fait le soleil. Là où nous aurions dû toucher les deux bleus. Là où on ne peut plus lutter avec ce qu’on croit. L’histoire. L’incision du besoin. Cette histoire existe, existera. Si je meurs devant vous. Vous ne verrez pas de sang. Ni des larmes. Ni mon futur. Le sang et les mots sont des mêmes choses. Il arrive que l’histoire devienne une narration, un tourment, un souvenir, une question. Et cela soudé à l’air qu’on respire. Comprendre l’envie de ces hommes. Ils ne voient jamais le poids de cet azur dérisoire. Dérisoire pour l’histoire de leurs présents. Et le présent de ces hommes est devenu mon seul morceau de terre. Ainsi donc nous voilà quatre ! Ce nombre n’a d’égal que ma force. À Waalo, dans ces moments de doute et de fatigue, un nombre riche en hommes et femmes aurait entouré mon corps. Ils m’auraient insufflé comme je l’ai fait pour d’autres. Ainsi donc nous voilà par centaines. Tu peux partir rejoindre celui qui plante les arbres pour nous. Tu peux partir adjoindre celui qui insuffle le vent partout. Nous veillons. Tes enfants ont l’agilité des singes et les besoins du lion. Nous veillons, leurs rêves sont légers comme la feuille qui tombe à la lenteur d’une vérité juste après toi. Nous serons là debout, allongés, assis, accourant, plongeants, tuants. Nous serons là avec ce que nous montre le soleil. J’ai insufflé cela aussi. C’est sur ce lieu des partages du souvenir Assymmâ m’a vu. J’ai entrevu depuis sa fidèle présence. Je me souviens comme si c’était hier. Aujourd’hui, en ce moment. Ces moments de mon temps. Mon temps que je crois la chair des hommes. Ainsi donc nous voilà trois. Oui Anatanne ! Il est temps de partir comme un ruisseau qui coule. Oui Anatanne ! Igoto ! Rikété ! Aujourd’hui je suis devenu une vérité et pour moi aussi il est temps et convenu de partir comme on ferme un livre. Et entre cela je peux pleurer librement. Ainsi donc Igoto te voilà deux. Bato la néna lodèr nout po. Papyé la nénala valèr nout grimas.* 

* Ce bateau a l’odeur de notre peau. Ce papier ne vaut pas plus que nos grimaces.


« Le Testament de Balak » est extrait du livre de Christian Jalma, Le Testament du vent. La partie audio est tirée du disque CD Banoz Nanbèll (Amuse-rêve), disque CD audio de Cristyan Floy Jalma et de Florent Famataura. L’opéra Pok Poc, chants et voix littéraires sous l’influence de la musique Pock, Acte 3. Saint-Denis: Shomin 2 Croix, 2005.

Tous les textes sont de Christian Jalma, interprétés ici par Dominique Carrère (voix) avec Christian Jalma et Florent Famataura à la guitare. Christian Jalma joue également de la basse et les effets sonores sont de Jako Maron.

Pour « Sur la terre de Kaarta », Christian Jalma joue également de la cora avec Fabrice Effet à la cymbale et Christophe Fruteau au vali. Pour « En dessus de tous ceux qui sont contre notre propre volonté », il y a également Eric Ichane à la batterie sample.

texte et audio reproduits avec permission sur Île en île. Durée de l’audio: 24:32 minutes.
© 2005 Cristyan Floy Jalma et Florent Famataura


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mis en ligne : 21 février 2006 ; mis à jour : 27 décembre 2020