Anne Bihan, 5 Questions pour Île en île


Dramaturge et critique, l’auteure Anne Bihan répond aux 5 Questions pour Île en île.

Entretien de 39 minutes réalisé par Thomas C. Spear.

Notes de transcription (ci-dessous) : Lucie Tripon.

Dossier présentant l’auteure sur Île en île : Anne Bihan.

début – Mes influences
06:38 – Mon quartier
10:04 – Mon enfance
22:46 – Mon oeuvre
28:19 – L’insularité


Mes influences

Des grands textes m’ont marquée bien sûr, d’auteurs pivots comme Stendhal ou Camus mais en fait les auteurs qui m’ont vraiment touchée sont souvent des auteurs rares ou considérés comme mineurs. Des auteurs qui ont écrit un peu à la marge, qui sont connus par un petit cercle de gens qui se passent le livre comme une chose précieuse. Des auteurs comme André Hardellet auteur du 20e siècle qui a eu des procès parce qu’il a écrit un livre érotique Lourdes, lentes, qui est une merveille absolue, ou Le Seuil de Jardin. Il est connu, André Hardellet, mais en même temps il ne fait pas partie des gens qu’on met dans le Lagarde et Michard qui est la somme des ouvrages reconnus et estampillés par l’Académie.

Il y aurait aussi Jean-Pierre Abraham qui n’a écrit que quelques livres dont Armen qui raconte le moment où il a été réellement gardien de phare au large de la Bretagne.

« Ce sont des livres comme ça, un peu à la marge, dont j’ai le sentiment à bien y réfléchir qu’ils appartiennent à une veine qui m’importe. »

Très tôt je suis allée voir du côté des littératures étrangères, pas vraiment ce à quoi on nous pousse quand on est en France, car la littérature française a quelque chose de très envahissant. Je suis allée vite voir du côté de la littérature latino-américaine, japonaise, africaine parce que j’avais l’impression d’étouffer sans doute et j’ai compris beaucoup plus tard que c’est quelque chose qui avait à la fois trait à mon histoire personnelle et à mon histoire sociale dans le sens où littérature majeure, littérature mineure – j’ai mis ces mots bien plus tard –, c’est quelque chose qui me permettait d’échapper. La littérature étrangère aussi me permettait d’échapper à l’Académie dont je n’étais pas une héritière. J’ai le sentiment que ça a été un fonctionnement permanent dans mes influences littéraires ou artistiques plus généralement.

J’ai du mal à penser mes influences littéraires en tant que telles, car elles sont reliées à ma passion pour la danse, pour le théâtre, pour les arts plastiques, la peinture, qui ont été aussi une passion précoce et inattendue.

« Je viens d’une famille où personne n’allait au musée, où la bibliothèque ne faisait pas partie de l’héritage familial, où tout cela était donc de l’ordre de la conquête. »

C’est perçu a un certain moment de la vie comme de l’ordre de handicap, mais j’ai le sentiment au final que c’est une grande chance car je suis allée grappiller partout sans a priori et sans que ce que je découvrais soit marqué du sceau de ce qui doit être ou ne doit pas être.

La question d’échapper est importante, mais c’est aussi ce que j’aime dans Stendhal. Il est l’auteur considéré comme majeur qui en permanence échappe, dont l’écriture échappe. Il n’essaie pas d’être de son temps et pourtant il le dit mieux que personne. Puis il y a l’élégance de Stendhal qui me touche énormément. Stendhal ne fait pas semblant de vouloir dire le monde mais au final, se préoccupant de son art, il le dit de manière extrêmement forte. Je parle des romanciers, parce que sur la poésie du 19e il y aurait beaucoup d’autres choses à dire.

Je suis passionnée par un auteur comme Barbey d’Aurevilly, ou Nathaniel Hawthorne, ou alors dans les littératures étrangères Kawabata, qui sont des auteurs de l’élégance et d’une quête subtile pour dire le monde.

Mon quartier

Le quartier que j’habite aujourd’hui, depuis peu de temps, j’ai l’impression qu’il est marqué par un cadre, celui vu de ma fenêtre, de la petite maison d’en face, une maison coloniale où habite une vieille dame, un endroit très vert, un peu protégé de ce bétonnage de la ville de Nouméa. J’ai une relation immédiate à ce quartier lié à cette maison, à ce petit jardin de l’autre côté de la rue, à cette vieille dame qui a du mal à marcher et se fait accompagner par sa petite fille ou quelqu’un de sa famille.

J’y retrouve quelque chose d’extrêmement important, ma rencontre avec la Nouvelle-Calédonie qui ne se fait pas à Nouméa mais à Houaïlou sur la côte est.

« J’ai pour habitude de dire que la première fois, en quittant l’aéroport je n’ai pas tourné à droite vers la ville, mais à gauche vers la brousse et la côte est. »

Si ce petit bout de vert et cette petite maison en face de chez moi aujourd’hui sont si précieux, c’est parce qu’il y a ce petit coin de brousse calédonienne, avec ce jardin extrêmement bien fait, à la manière des Calédoniens.

« Je crois que c’est une imprégnation liée au fait que c’est d’abord une terre kanak ici – les Kanaks sont de grands horticulteurs –, ça imprègne la totalité de ce pays, et j’ai cette dimension en face de chez moi. »

Elle était présente aussi dans la maison que j’habitais avant qui était entourée d’arbres anciens, de niaoulis, de manguiers, de grands pins colonnaires, de kaoris, et qui malheureusement a été abattue pour construire un immeuble et j’ai dû déménager, j’en parle parce que ça me continue de me blesser, c’était un endroit magique.

Ce quartier donc pour l’instant, pour moi, est plus lié à ce regard, ce vis-à-vis, aux magnifiques hibiscus qui sortent dans ce jardin, à ces jeunes hommes qui viennent aider pour tondre la pelouse, le côté de brousse c’est tout simplement les voir s’arrêter pour leur pause, s’allonger dans ce petit coin de verdure en plein milieu de la ville de Nouméa comme ils le font à Houaïlou, là où est sans doute une partie de mon cœur en Nouvelle-Calédonie.

Mon enfance

Je suis née sur les bords de la Loire dans la partie proche de l’estuaire. Ma petite enfance se passe entre le fleuve et l’océan, en Bretagne – je dis en Bretagne parce que je conteste que Vichy ait décidé de mettre cette région où je suis née hors de la Bretagne.

Je suis née sur le fleuve, en permanence avec la présence de l’océan. Ma famille est originaire du Finistère et du Morbihan, et toute petite je suis allée sur l’île d’Arz, une petite île du golfe du Morbihan.

« Mon enfance, si je retiens les paysages, c’est le fleuve, l’estuaire et les îles de Bretagne. »

Ma famille maternelle habitait d’un côté du fleuve et l’autre partie de la famille de l’autre côté. J’ai passé ma vie sans doute à traverser. Et la maison de mon enfance s’est posée près de l’embarcadère là où il y a le bac qui traverse le fleuve.

Ensuite je vais migrer assez vite avec ma famille vers Saint-Nazaire, la ville de l’estuaire, et là aussi il y a une présence des ponts. Toute ma petite enfance, on va très souvent sur l’île d’Arz. Il faut prendre une navette, et il faut des passeurs.

« Cette question du passage, de la traversée, est inscrite en moi depuis très longtemps. »

J’ai une enfance assez heureuse dans le sens où elle est pleine d’amour. Ce n’est pas une enfance dorée d’un point de vue économique, mais c’est une enfance plurielle. Je viens d’une très grande famille, ma grand-mère paternelle a eu douze enfants, je grandis avec des tas de tantes, de tontons, de cousins, de cousines, de fêtes familiales, d’engueulades familiales parce que c’est toujours très vivant, très agité.

Au milieu de tout ça il y a mes parents. Ma mère est couturière ; j’ai envie de retenir d’elle une image, qui me semble à l’intérieur de mon écriture qui fonde mon rapport à l’écriture. Maman fait énormément de robes et elle invente des modèles, avec un geste. Elle achète les tissus, petite fille je vais acheter des tissu avec elle, j’ai ce rapport extrêmement sensuel avec toutes les sortes de tissus. Puis elle prend un papier minuscule, et elle dessine l’image de la robe, de magnifiques robes de mariée, de soirée, qu’elle a dans la tête. Elle dessine assez mal, un petit crobar de rien du tout, puis elle étale le tissu sur sa table, elle dégage tout, il faut que les enfants aient tout dégagé, et avec sa craie de couturière, elle dessine le patron à main levée. Maman n’a jamais utilisé un patron de papier qu’on pose sur le tissu, elle a toujours tracé ses modèles à main levée.

«  C’était ce moment-là qui lui plaisait, le moment du jeté de la forme sur le tissu. »

Au fur et à mesure des années qui passent, quand je repense à ce geste, j’ai vraiment l’impression que c’est cet instant-là qui m’importe, avec après tout ce travail minutieux des finitions. Maman disait « les finitions, ça m’emmerde », mais moi les finitions ne m’emmerdent pas puisque j’ai cessé d’avoir peur, puisque ma peur, c’est à l’origine, dans le premier geste qui crée la forme. »

L’autre image c’est celle de mon père. Il est mécanicien auto et bateau, il travaille beaucoup et il emmène la petite fille que je suis dans son garage. Il n’est qu’ouvrier, mais la patronne est veuve et il fait office de patron sans en avoir jamais le statut.

« L’image de ma mère est l’image d’une grande créativité, l’image de mon père est celle de la rigueur. »

J’ai l’image du tableau dans son garage, avec toutes les clés, les clés rangées en ordre croissant et décroissant, des petites boites où on retrouve tout. Mon père, qui a énormément compté pour moi, a une autre forme de créativité. Il est très constructeur, et bien qu’il soit simplement un mécanicien, un ouvrier, il est celui qui m’a mis la tête dans les étoiles.

Une autre image est celle de mon père ouvrant le capot d’une voiture, ne touchant à rien, se reculant doucement et se mettant à réfléchir.

« Ce n’est pas l’école qui m’a appris la méthode hypothético-déductive, c’est mon père par ce geste, où il se tient là devant la voiture pour réfléchir, entendre, écouter le moteur, penser la panne, penser la difficulté avant d’aller mettre les mains tout de suite dedans. Quand on met les mains dedans sans penser, on n’arrive pas la où on veut aller. »

De l’autre côté du fleuve, il y a mon grand-père maternel. Il est ouvrier fondeur, ouvrier en usine, et un grand lecteur. Il fait les trois/huit [NDLR : principe consistant à travailler une semaine pendant les huit premières heures du matin, une autre semaine pendant les huit heures suivantes, et une troisième semaine pendant les huit dernières heures de la journée, donc de nuit]. À cause de cela, il a du mal à trouver le sommeil, alors il lit. Il emprunte les livres à la bibliothèque de l’usine.

Il a fallu que je vienne en Nouvelle-Calédonie pour écrire Extraction, à propos de mon grand-père. Ce texte parle de ma rencontre avec Nouméa. Ce n’est pas une rencontre avec sable blanc et cocotiers, mais la rencontre avec l’usine de nickel à l’entrée de la ville.

« Extraction m’a permis de faire le lien entre l’histoire de mon grand-père qui travaillait en usine, qui fondait le plomb, et qui en est mort, car ça lui a brûlé ses poumons, et l’histoire de la Nouvelle-Calédonie avec le nickel, cette usine, l’histoire du feu qui transforme la matière. »

J’ai écrit ce petit texte pour parler de mon rapport avec ce pays, la Nouvelle-Calédonie, et le relier avec ce grand-père qui m’a appris la révolte. Il avait fait les grèves de 1936, s’était révolté pour avoir les congés payés, etc. C’était un homme qui s’interrogeait sur le monde et était dans cette littérature mineure dont je parlais tout à l’heure.

« Il m’a collé mes premiers livres dans les mains. Il m’a inscrit dans la passion du récit, du récit familial, personnel, intime, relié au récit de la grande Histoire. Et du récit de ceux dont on n’a pas retenu la parole. »

Je suis allée à l’école j’avais cinq ans et je savais déjà lire ; j’avais appris avec ma mère. Le souvenir que j’en ai est assez grave. J’ai l’impression de n’avoir jamais voulu jouer à l’école. Jouer à la poupée, jouer, ne me plaisait pas du tout. Je me revois à l’école maternelle sur le bord du bureau de la maîtresse. Je lui demande un quart de feuille pour écrire. C’est inquiétant d’imaginer que je me suis mise d’emblée à part. Ma grande affaire c’était les livres et l’écriture. C’est ce qui me donnait le sentiment d’arriver à échapper.

Je suis un enfant de remplacement, la petite fille qui est née parce qu’un petit garçon est mort. L’école était importante pour mon père qui n’avait pas pu y aller. Je l’ai investie avec une docilité incroyable et une rage incroyable.

« Je me souviens de cette docilité et de cette rage pour m’emparer de ce qui était posé là devant moi. Aujourd’hui, alors que je trouve si important d’avoir de l’humour, je porte sur cette petite fille que j’ai dû être un regard interrogateur : pourquoi était-elle si grave ? »

Mon œuvre

J’écris beaucoup pour le théâtre. En Nouvelle-Calédonie, c’est ce qui a pris de l’importance, mais ma première écriture est poétique.

Tout commence avec un roman, Miroirs d’îles, écrit avant de venir ici.

Mes angoisses

« J’ai plusieurs angoisses majeures dans mon travail d’écriture : l’angoisse de la répétition ; l’angoisse de l ‘habileté – j’ai peur des gens habiles dans le domaine de l’écriture, c’est à l’opposé de ce que je cherche – et j’ai peur d’être enfermée dans un genre ou une forme. »

Ma démarche

Ma démarche consiste à explorer des formes diverses, parmi lesquelles le théâtre qui aura toujours une place particulière. J’ai écrit une dizaine de pièces en Nouvelle-Calédonie qui ont été jouées.

D’autres ont été écrites et jouées en Bretagne.

« Le théâtre m’importe parce que je retrouve cette dimension forte du social, du politique qui m’importe absolument. Politique au sens de la relation entre l’intime et le social, le personnel et la cité. Le théâtre permet ce lien. J’ai écrit beaucoup de pièces qui ont à faire avec l’intime. »

Dans V ou portrait de famille au couteau de cuisine, il est question des violences dans la famille, de la manière dont je construis ma relation avec l’autre ; il est question de sexe ; de rencontre ; d’amour, de la difficulté de la relation. Mais j’essaie toujours de relier ces temps de fracture intime avec ce qui se joue dans le monde qui nous entoure.

La Leçon de l’inévitable met en scène trois personnages qui ont perdu quelque chose : un père qui a perdu son enfant, un paraplégique qui a perdu l’usage de ses jambes, et un troisième homme qui est devenu fou parce qu’il a perdu la femme qu’il aimait dans un contexte de dictature.

Comment s’inscrit la relation entre l’intime et le politique, l’entre-deux ? C’est une question que j’explore en Nouvelle-Calédonie. Je n’y suis pas née, mais je suis habitée par ce pays depuis presque vingt ans maintenant.

« J’écris ici et maintenant quoiqu’il advienne ; mon écriture explore la question de la pluralité et de l’entre-deux ; j’écris entre. » 

Le théâtre présuppose la présence de l’autre, et sinon sa présence, du moins la place de l’autre.

La question de l’exploration de la notion de continuum dans l’écriture et la recherche d’une écriture composite sont mes préoccupations du moment, avec des textes qui combinent de la poésie, de la prose, de la vocalité de la théâtralité. Ce travail de composition dans les textes est ce que je cherche depuis fort longtemps, y compris dans des textes plus anciens.

« La maladresse m’intéresse parce qu’elle ouvre des brèches dans le texte, dans l’écriture, parce que les brèches qu’elle ouvre permettent de faire surgir l’autre, de faire surgir le composite. »

L’Insularité

Mon premier livre a pour titre Miroirs d’îles – au pluriel.

« Je suis un auteur insulaire, mais avec un rapport contrarié à l’île. L’île peut être un enfermement, elle a une dimension monstrueuse. C’est quelque chose avec quoi j’ai envie de négocier. Il faut négocier avec le monstre qu’est l’île, ou la monstruosité qu’elle porte, parce qu’elle enferme, porte la menace d’être réduite, de ne pas pouvoir échapper. »

Je me sens insulaire depuis toujours – je suis Bretonne de naissance, du bord de mer, avec une fréquentation îlienne importante –, mais il m’a fallu venir en Nouvelle-Calédonie pour le comprendre complètement.

Être insulaire : le rapport terre-mer, terre et océan.

« J’ai compris en Nouvelle-Calédonie que j’étais une océanienne, pas au sens d’être née en Océanie, je n’aurai pas cette arrogance, mais au sens où pour moi la mer n’a jamais été la fin des terres ; la mer et la terre sont dans un continuum. »

On a essayé de m’inculquer l’idée que j’étais du continent. Mais j’ai toujours habité ailleurs. Est-ce que j’ai habité sur l’île ? Je n’en suis pas certaine.

« Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir toujours habité dans le passage, d’être ce fil tendu entre la terre et la mer, le continent et l’océan. »

L’île m’amène à me poser la question de l’ailleurs, car l’île est monstrueuse si elle regarde vers son centre, mais extraordinaire si son regard se porte vers l’horizon. Cette tension nourrit mon travail d’écriture, qui n’est qu’un chemin de vie, un chemin pour être au monde, essayé d’y être de la manière la plus intense possible.

L’île m’aide à savoir que je peux tenter d’atteindre la totalité, mais aussi que je dois m’en méfier comme de la peste, parce que la totalité, l’utopie, c’est le totalitarisme.

La Nouvelle-Calédonie, quoiqu’il advienne, même si j’en partais un jour, je ne serai plus jamais sans elle. Ce « plus jamais sans » est fondateur. Mais l’île peut aussi être traversée par le pire, il y a la possibilité de mettre sous contrôle avec l’obligation d’être dans la négociation permanente avec l’autre. C’est une richesse et c’est un formidable piège.

« Quand on vit sur une île, qu’on y écrit, qu’on est traversée par l’île, on est armé pour le monde, sous réserve d’être dans ce mouvement d’aller-retour entre le centre et la périphérie, le dehors et le dedans, le dur et le fluide, la solitude et la relation. »

La vraie question n’est pas pourquoi on vient dans l’île, c’est pourquoi on y reste. Je n’ai pas encore répondu. Peut-être que je répondrai le jour où je me dirai que je la quitte. Quand j’aurai compris à quel point elle fait partie de moi. C’est avec elle que j’écris.

La Nouvelle-Calédonie est fondatrice aussi parce qu’elle permet la relecture de l’ensemble du parcours.

« Écrire : s’efforcer d’être au monde avec le sentiment du handicap au départ, de la part manquante. Cette part manquante a à voir avec l’insularité pour moi. »

Pour affronter le monstre qui est derrière soi, l’île qui peut vous absorber, vous reprendre et vous annihiler, et le monstre qui est devant, le grand inconnu de l’horizon, il faut pouvoir faire l’aller-retour. Ce mouvement me sauve. L’écriture c’est cela aussi.


Anne Bihan

Bihan, Anne. « 5 Questions pour Île en île ».
Entretien, Nouméa (2009). 39 minutes. Île en île.
Mise en ligne sur YouTube le 1er juin 2013.
(Cette vidéo était également disponible sur Dailymotion, du 9 mars 2010 jusqu’au 13 octobre 2018.)
Entretien réalisé par Thomas C. Spear.
Caméra : Thomas C. Spear.
Notes de transcription : Lucie Tripon.

© 2010 Île en île


Retour:

 

/anne-bihan-5-questions-pour-ile-en-ile/

mis en ligne : 9 mars 2010 ; mis à jour : 26 octobre 2020